25ème jour de blocus pour les salarié-e-s de Candia

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Ce lundi est le 25 ème jour de blocus par 95% des salariés de la production de l’usine de Candia (filiale de SODIAAL), à Gerzat, « pour des revalorisations salariales ».

Face à ça, la direction reste muette …. ou presque ! Bien qu’elle refuse tout accord, toute négociation « sérieuse » et tout dialogue avec l’ensemble des salarié-e-s, elle en assigne 5 au tribunal. Si elle refuse toute négociation « sérieuse », c’est parce qu’elle désire repartir sur les revalorisations à la baisse qu’il y a eu
lors du rachat de Candia en 2015; ou alors faire du cas par cas : c’est à dire « donner à certains salarié-e-s, et pas à d’autres ».

« AUCUNE PERSONNE DE LA DIRECTION N’EST VENUE SOUS LE BARNUM DU BLOCUS POUR DISCUTER AVEC NOUS! »

« Nous ce qu’on veut c’est mutualiser », répond un  travailleur en grève, tout fraîchement syndiqué à la CGT CANDIA 63, cellule du syndicat créée spécialement pour le blocus. Excepté un délégué syndiqué FO (Force Ouvrière) qui assiste aux réunions de négociation avec la direction, mais seulement « à titre indicatif » car il aurait « lâché tout le monde » et n’est « absolument pas solidaire des grévistes », seule la CGT est présente sur le lieu de blocage et omniprésente dans le soutien des salarié-e-s en grève depuis 25 jours ce lundi matin; un soutien « humain, logistique et juridique ». C’est d’ailleurs pour cela que le syndicat CANDIA 63 a été créé au sein de la CGT.

« A LA BASE C’EST UN MOUVEMENT SALARIAL »

Si le mouvement salarial a réussit à s’organiser en syndicat pour structurer la lutte et la renforcer, qu’en est-il du rapport de force au bout de 25 jours ?
Les négociations restant toujours infructueuses, le salarié répond qu’ils ne lâcheront pas tant que la direction n’apportera pas satisfaction; « on ne bougera pas » :

Le soutien est bien présent, et c’est aussi pour cela que ce blocus et cette grève massive perdurent et ne sont pas prêts de s’arrêter; outre la CGT, et le PCF local, s’ajoutent plusieurs producteurs de lait, le journal le Paysan d’Auvergne, la Confédération Paysanne et la France Insoumise. La population locale exprime aussi de temps en temps son soutien de différentes manières, à l’occasion en klaxonnant lorsqu’elle passe en voiture devant l’usine.

Mais concrètement quelles sont les revendications des salariés?… écoutons un représentant de la CGT :

Vendredi dernier, comme nous venons de l’entendre, la direction les invitait à dialoguer à 15 h :

Après cette lettre-invitation de la direction, où en sommes nous ? Pour les salarié-e-s, c’est « scandaleux »  que la directions les laisse « pourrir dehors pour 50€ […] on est quand même une coopérative, alors c’est pas normal! Une coopérative c’est fait pour valoriser les producteurs, les produits et les salarié-e-s ».

« ILS ONT ESTIME DES PERTES A 25 000€ PAR JOUR, NOUS CE QU’ON DEMANDE C’EST 8000€ PAR MOIS ».

Alors que la partie beurre de SODIAAL (qui concerne les salarié-e-s en grève) n’est pas dans le « négatif »; ils auraient donc les moyens de revaloriser les salaires; « surtout quand on voit leur chiffre d’affaires » ajoute un salarié. Face à une direction qui les « traine dans la boue », les grévistes menacent de radicaliser la lutte : « sachant que les autres sites de Candia commencent à se bouger aussi! » ajoute un travailleur qui fume sa clope, en écoutant la discussion avec beaucoup d’attention. Certains sites ont même déposé des préavis de grève pour ce vendredi dernier.

 

« C’est pas normal qu’ils nous laissent pourrir dehors. J’sais pas comment ça va finir, mais c’est un mouvement sans précédent : c’est une grève historique ! »

Et face à cette mobilisation historique, comment réagit la direction ?

Aujourd’hui, lundi 28 mars, après la rencontre qui n’a aboutit à rien ce vendredi, la mobilisation continue. Un appel à manifester et à soutenir les grévistes qui bloquent leur usine depuis 25 jours à 9h ce matin a été lancé. Vous pouvez aussi les suivre sur leur page Facebook, et les soutenir en participant au pot commun.

En partant, on me prévient qu’ils attendent un article à la hauteur de leur lutte car « France 3 est venue et coupe les paroles les plus importantes et La Montagne dévie de temps en temps » du sujet initial.

 

 

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