À Clermont-Ferrand aussi, le coût de la vie étudiante augmente

Comme chaque année avant la rentrée, l’UNEF a publié son rapport sur l’évolution du coût de la vie pour les étudiants par ville. À Clermont-Ferrand, une augmentation de 2 % amène les dépenses mensuelles moyennes d’un étudiant à plus de 800 euros par mois.

Tout augmente, ma bonne dame ! En particulier pour les étudiants, qui voient d’année en année le budget nécessaire à leur vie quotidienne exploser. Et la tendance continue : l’UNEF, principal syndicat étudiant, estime dans son enquête annuelle que le coût de la vie pour un étudiant a augmenté de 2,83 % en 2019, alors que l’inflation est de 1,2 %. Une hausse qui est à peine inférieure à la moyenne nationale à Clermont-Ferrand, où le coût de la vie étudiante dépasse désormais la barre des 800 euros par mois, notamment à cause des loyers (+1%).

Pour le syndicat local, la situation n’est pourtant pas nouvelle, et les solutions sont connues. « On le demande depuis des années : il faut construire plus de places en cités universitaires, et encadrer les loyers dans le privé ! » rappelle Anna Mendez, présidente de l’UNEF Auvergne, qui dénonce une situation qui pousse de plus en plus de jeunes à se salarier pendant leurs études, première cause d’échec à l’université. Elle évoque également des augmentations de dépenses non calculées dans l’enquête de l’UNEF, qui pourraient entamer encore le budget déjà précaire des 40.000 étudiants clermontois. « On peut parler notamment du prix du transport en commun, dont le ticket unitaire a encore augmenté. On salue évidemment la mise en place de tarifs sociaux il y a quelques années, mais beaucoup de jeunes préfèrent encore ne pas s’abonner, et subissent cette augmentation. De notre côté, on continue de revendiquer la gratuité des transports en commun, qui est d’ailleurs soutenue par les mouvements de défense du climat. » Mais c’est davantage le budget nourriture qui inquiète le syndicat local, alors que le CROUS a prévu d’augmenter le prix du repas en restaurant universitaire. « Il y a des choix déplorables qui ont été faits à Clermont-Ferrand, qui consistent à remplacer les repas à certains endroits par d’autres offres plus chères, comme des kiosques à sandwich. À cause de cela, de nombreux étudiants n’ont plus les moyens de manger au restaurant universitaire. » Autre facteur d’inquiétude : la multiplication par 10 des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, non prise en compte dans l’étude et qui devrait entrer en vigueur à Clermont-Ferrand en septembre 2020, malgré l’opposition de la présidence de l’université. « Tout va dans le sens d’une sélection sociale accrue : par les frais d’inscription, par parcoursup, et par le coût de la vie », résume Anna Mendez. D’autant qu’aucune annonce sérieuse n’a été faite pour compenser ces hausses : les bourses augmentent d’à peine 1 %, atteignant difficilement les 561 euros par mois pour l’échelon le plus élevé, et les étudiants continuent d’être exclus de nombreuses aides sociales, comme le RSA ou la prime d’activité. Une raison de monter au créneau pour le syndicat, qui prépare une rentrée sous le signe de l’écologie. « Une date de mobilisation a été posée le 20 septembre, mais les détails doivent encore être discutés. Mais il faut se rappeler que nos revendications écologiques sont aussi des revendications sociales pour les étudiants : la rénovation écoresponsable des bâtiments, la gratuité des transports en commun, la réouverture des filières d’économie sociale et solidaire ou encore l’investissement dans la recherche publique universitaire, tous ces enjeux sont liés à la possibilité de rendre l’université accessible à toutes et tous, quel que soit ses revenus. »

Lire l’enquête de l’UNEF :

http://unef.fr/wp-content/uploads/2019/08/Dossier-panier-social-3.pdf

http://unef.fr/wp-content/uploads/2019/08/classement-des-villes-universitaires-2019.pdf

Photo d’archive.

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