Concert de soutien aux Gilets Jaunes incarcéré-e-s

Samedi, au célèbre Raymond bar de Clermont-Ferrand, une soirée est organisée par le comité de soutien aux gilets jaunes incarcéré-e-s. Le but est de récolter des fonds pour alléger la vie en prison de ces manifestants .

Ils sont une dizaine à être en détention. Tous ont un point commun, ils sont tombés après avoir participé à la manifestation du 23 février sur Clermont-Ferrand. Ce jour-là, l’appel à se rassembler était régional. Plus de 5 mille personnes sont présentes, et comme nous l’avons déjà raconté, des tensions ont été ressenties dès que les Forces de l’Ordre ont créé une nasse vers le palais de justice. Rapatriée à Jaude, la foule a été prisonnière par les cordons et les jets de lacrymo et LBD. Plusieurs blessés ont été déplorés.

Même si des interpellations ont eu lieu le jour de la manifestation, la majorité des incarcérés ont été retrouvés quelques semaines plus tard. Nous n’avons pas pu assister à tous les procès mais nous nous rappelons l’histoire de cette jeune qui devait passer le Bac, et qui écopera de plusieurs mois de prison ferme pour dégradations de biens publics, et qui devra redoubler sa terminale. Nous nous rappelons ce cadre sup’, venu à la manif avec ses enfants, mais la fuyant devant tant de violence. Abasourdi, il revient sur les lieux seul, afin de comprendre, entraîné par la foule, la peur et la rage, il balancera un pavé et celui qui faisait là sa première manifestation croupit en cellule depuis plusieurs mois. On se rappelle bien sûr Téo et Tristan dont on vous a raconté le procès, deux jeunes militants antifascistes, incarcérés pour avoir brisé une vitrine de banque. Les faits de violence sur agent n’ayant pas été retenus contre eux. Cette semaine encore, un homme, se considérant comme «  Black Bloc indépendant  » a pris 12 mois fermes pour avoir détruit un panneau de parking et avoir utilisé des pavés à l’encontre des forces de l’ordre. Tous des profils différents, activistes ou non, engagés ou pas. Tous ont un point commun donc : ils dorment en prison.

Pour répondre à la fermeté de la justice française, un comité de soutien s’est donc créé. D’abord monté par les camarades antifasciste de Téo et Tristan, il s’est très vite agrandi avec les familles et amis des autres détenus.  » Nous est venue l’idée de créer une caisse pour eux, puis petit à petit, un concert  » nous explique l’un de ses membres.  » L’argent récolté leur sera entièrement reversé. »

Ainsi quatre groupes et un DJ viennent gratuitement afin d’apporter leur solidarité : Gwad Daniel’s, Foxhole, DJ Al keupon 47, Champignons électriques, ou encore Nobofoto. «  ce sont des groupes soit que l’on connaissait soit qui ont répondu à notre appel sur les réseaux sociaux. » Pour la soirée, le Raymond Bar laisse carrément sa salle et ne réclame aucun argent.  » Ils nous accueillent, et nous laissent la totalité de la somme récoltée. Nous espérons entre 200 et 250 personnes. » Il faut dire que niveau com’, ils ont bombardé. Partout, des affiches ont été collées. Au point que n’importe qui peut venir. «  Ah non pas n’importe qui ! Nous avons bien expliqué que nous ne voulons pas de racisme, pas de sexisme, pas d’oppression à cette soirée. Ca élimine déjà pas mal de monde !  »

La soirée débutera à 21 heures, au Raymond Bar, Rue du pré de la reine. L’entrée est à 5 euros, et les boissons à 1 euro.

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