Face au SNU, le CREFAD Auvergne appelle à construire une opposition solide

Le Centre de Recherche d’Etude de Formation à l’Animation et au Développement (CREFAD) affirme son opposition au Service National Universel (SNU). Il invite les opposants au projet à débattre le 27 mars prochain dans leurs locaux avec comme objectif la mise en place d’actions efficaces.

Lors d’un premier échange le 10 mars 2020, Claire Lamy et Benoît Chaboud-Mollard, membres du CREFAD Auvergne, assument pleinement leur positionnement face au projet du SNU. Cette association lutte ouvertement contre le SNU : « C’est un projet contraire aux valeurs d’émancipation que l’on porte », affirment les deux membres de l’association d’éducation populaire. Cette association auvergnate vise l’établissement d’une transformation sociale : elle favorise l’accès à une autonomie individuelle d’action et de pensée, pour permettre notamment le plein exercice de la citoyenneté. Son action s’inscrit dans une ferme volonté de partager et développer la culture ainsi que l’éducation.

Rappelant les ambitions du SNU, Claire met en avant le manque de cohérence du projet : « ce n’est plus de l’éducation pour une émancipation mais une volonté de normalisation de la jeunesse », dénonce-t-elle. « Il repose sur l’idée fausse d’une jeunesse qui ne s’engage pas si on ne l‘y oblige pas ». Ce projet incite à voir le cadre militaire comme seul lieu de cohésion et d’engagement de la jeunesse. « D’autres moyens existent pour les jeunes souhaitant s’engager : c’est inadmissible de remplacer ces structures d’engagement déjà existantes par le SNU ». Le Service civique, fortement mis en avant sous François Hollande, est une de ces structures directement touchées par ce projet gouvernemental. Le SNU est souvent perçu comme un projet hybride entre le service militaire et le Service civique, les militants redoutent une perte importante de moyens en faveur du SNU. Le CREFAD Auvergne témoigne du danger réel d’un tel projet sur la vie associative : en effet, le parcours d’engagement créé par le SNU prévoit un accueil des jeunes engagés dans de telles structures. Les associatifs craignent ainsi une atteinte à leurs financements s’ils refusent de travailler avec le SNU. La durée d’accueil et le nombre de jeunes à prendre en charge posent souvent problème aux associations : « l’Etat a du mal à trouver des associations pour mener à bien la phase deux du SNU » soutient Claire. Les jeunes eux-mêmes se verront indirectement sanctionnés en cas de refus de s’engager au SNU si le projet devient obligatoire pour tous les jeunes de 16 ans, comme le prévoit le gouvernement actuel. Un refus pourra amener des difficultés pour accéder à certains diplômes, comme celui du bac et du permis de conduire.

Le CREFAD Auvergne exprime sa volonté de construire une opposition solide face à un tel projet en cours de consolidation. Claire déplore cependant un manque de prise de position de nombreuses associations. L’organisation d’un échange actif le 27 mars 2020 vient répondre à leur désir de s’associer avec davantage de personnes pour attirer les regards sur le danger du SNU. Les membres du CREFAD sont ainsi déterminés à organiser des actions fortes et efficaces contre ce projet gouvernemental. Cela permettrait de pallier le manque cruel d’information sur le SNU au sein de la population et d’éveiller un intérêt. « L’attention des gens est davantage portée sur une échelle locale et moins sur ce genre de débat », regrette Claire, exprimant sa réelle incompréhension face au manque d’intérêt global pour ce projet.

Les opposants au SNU ont notamment créé une bibliothèque regroupant de nombreuses ressources sur le projet. On peut y trouver la déclaration du CREFAD Auvergne datée de 2019 contre le SNU ainsi qu’une pétition lancée début 2020 par le collectif Non au SNU.

On peut retrouver la pétition du collectif Non au SNU ici. Le débat du 27 mars prochain aura lieu dans les locaux du CREFAD Auvergne à 9h30. L'accès à la bibliothèque de ressources est disponible au lien suivant.

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