Edouard Philippe à Clermont : mépris et indifférence pour les réfugiés

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Publié le 12 octobre 2018

Pour la venue d’Edouard Philippe à Clermont-Ferrand, les militants de ClermontFaitMonde ont organisé un comité d’accueil pacifique. Banderole déployée, ils ont rappelé que 300 personnes vivent sous tente tandis que le ministre et les autorités locales palabrent à propos du logement.

La thématique du logement était au coeur de la visite d’Edouard Philippe à Clermont-Ferrand, ce matin. Une information qui sonne comme une blague de mauvais goût, pour les 300 réfugiés qui dorment encore sur la place du 1er mai et leurs soutiens. Pour l’occasion, une vingtaine de militants se sont rassemblés pour faire entendre la voix des sans-papiers.

« Même si vous ne le voulez pas, nous on est là ! » ont-ils chanté. Car effectivement, les autorités ne voulaient pas d’eux. Pour s’assurer qu’ils se tiennent loin du ministre et des caméras, un important dispositif policier a été mis en place. Dès le déploiement de la banderole, un représentant des forces de l’ordre a menacé de faire usage de violence pour les obliger à se déplacer de quelques mètres. « Sinon, ce sera à coups de tonfa ! » a-t-il clamé, sourire aux lèvres. Avant d’essayer effectivement de pousser une militante, matraque à la main.

Face au calme des manifestants, les forces de l’ordre n’ont finalement pas poursuivi sur cette voie. Elles ont préféré garer un véhicule devant la banderole, dans une tentative tout à fait curieuse de la dissimuler aux yeux des cols blancs qui entraient et sortaient de la préfecture. Mais les militants ont poursuivi leur action jusqu’à la sortie des officiels. Si le ministre ne s’est jamais montré, le maire de Clermont-Ferrand Olivier Bianchi, la députée LREM Laurence Vichnievsky, ainsi que Louis Giscard d’Estaing (et sa longue liste de mandats) sont, eux, passés à quelques mètres des manifestants sans daigner leur adresser la parole, malgré les interpellations successives.

Une fois la préfecture partiellement vidée de ses costards-cravates, les militants se sont dispersés en espérant que leur action ait attiré l’attention des médias à large audience présents sur la situation désastreuse des migrants de la place du 1er mai. Habitués au mépris des autorités, ils n’espéraient rien de plus.

Davy Delfour

 

 

 

 

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