Eurovision : destination boycott

Alors que les sélections pour l’Eurovision doivent commencer dans une dizaine de jours, des voix s’élèvent pour appeler au boycott. Le concours ayant lieu en Israël, de nombreuses associations et personnalités pro-palestiniennes veulent empêcher l’événement de profiter au gouvernement d’apartheid.

Il sera bientôt difficile de manquer l’information : l’émission Destination Eurovision, qui invite les spectateurs à désigner le représentant de la France au concours international, commencera sa diffusion ce 12 janvier sur France 2. Il ne fait nul doute que l’événement sera largement médiatisé, entre pronostiques hasardeux, biographies des artistes, et retours sur les 41 défaites successives de la France. Mais l’année 2019 marque surtout le retour du concours en Israël, ce qui ne manque pas de faire tiquer les militants anti-apartheid, tandis que l’armée coloniale multiplie les crimes contre les populations civiles avec le soutien actif du gouvernement de B. Nétanyahou.

Alors la résistance internationale s’organise, pour faire pression sur les dirigeants politiques et les diffuseurs de l’Eurovision. En tête de la contestation, l’Islande et l’Irlande ont menacé de boycotter l’événement s’il était maintenu à Jérusalem, où il était originellement prévu. « Les militants Islandais ont récolté 27.000 signatures sur leur pétition en quelques mois, c’est 8 % de la population du pays ! », se réjouit Yves Chilliard, membre de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) 63. Un mouvement de protestation soutenu par une lettre ouverte signée par 140 artistes internationaux, publiée dans Le Guardian du 11 septembre dernier. Sous la pression, Israël a déjà déménagé le concours de Jérusalem à Tel Aviv.

Mais la campagne de boycott ne s’arrête pas pour autant, pas plus que les persécutions contre le peuple palestinien. En novembre dernier, un rassemblement organisé par BDS France-Paris s’est tenu devant le siège de France Télévision, diffuseur de l’événement, pour alerter sur les violations des droits humains intentés par le gouvernement d’Israël. « On s’appuie sur la charte éthique de France Télévision, qui mentionne la lutte contre les discriminations », précise Yves Chilliard. « Avec la loi récente sur l’État-Nation, Israël a constitutionnalisé l’apartheid, qui est un système discriminatoire. » Le militant indique qu’une lettre devrait également être adressée à l’antenne chamaliéroise de France 3.

Car dans le Puy-de-Dôme aussi, la campagne de boycott de l’Eurovision s’organise. L’AFPS a notamment mené, en fin d’année dernière, plusieurs opérations de sensibilisation à l’aide d’un décor photo. « On demande aux gens de prendre une photo avec ce décor, pour montrer qu’ils sont prêts à soutenir publiquement cette campagne de boycott culturel. Beaucoup de gens sont réticents à l’idée d’apparaître sur facebook dans ce contexte, mais on a déjà plus de 160 participants. » Une action qui a été inaugurée à l’occasion de la projection de Mélancolie ouvrière au Rio, en présence de son réalisateur Gérard Mordillat, signataire de l’appel au boycott. Elle a été renouvelée à plusieurs occasions, et devrait se tenir à nouveau dans les prochaines semaines, notamment lors des soldes ou du festival du court-métrage. Les photos sont visibles ici. Il est possible de participer en ligne en se photographiant avec le visuel ci-dessus et en envoyant les photos à afps.pdd@gmail.com.

En parallèle, l’AFPS 63 poursuit ses campagnes pour le désinvestissement des banques françaises dans les sociétés bancaires et d’armement israéliennes. Image d’illustration fournie par l’AFPS63.

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2 réflexions sur “Eurovision : destination boycott”

  1. Israël, État fasciste pratiquant l’apartheid et une répression meurtrière sur le peuple palestinien, cherche par le bien de la culture à se refaire une légitimité internationale. Ne soyons pas dupes de sa propagande !

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