Expulsion à Notre Dame des Landes, la contestation s’intensifie

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Publié le 12 avril 2018,

Troisième jour d’affrontements dans la Zone à Défendre de Notre Dame des Landes. La liste des lieux détruits se rallonge tandis que le mouvement de solidarité avec les Zadistes prend de la consistance et s’exprime d’un peu partout.

Comme hier, les affrontements ont repris très tôt ce matin. Le site internet de la ZAD annonçait à l’aube, « 06h52min : des explosions hallucinantes viennent de se produire, ça fait vibrer le sol à plusieurs centaines de mètres une quarantaine de fourgons à NDDL sur le parking ».  

Au terme de ces 3 premiers jours d’actions de démantèlement, il y a de nombreux blessés des deux côtés. Parmi ceux-ci, 4 gendarmes qui se seraient auto blessés en envoyant des grenades, 2 zadistes qui ont été hospitalisés et 4 autres résistants qui ont été traités pour des blessures jugées sérieuses. Hier soir, l’équipe médicale des zadistes affirmait avoir vu environ trente personnes blessées. « La plupart des blessures ont été causées par des éclats de grenades désencerclantes (dont au visage ou au thorax), des tirs de LBD (là encore au niveau thoracique), et des tirs tendus de gaz lacrymogènes. Cette liste ne prend pas en compte l’exposition au très nombreux gaz lacrymogènes qui ont été tirés toute la journée. »  

Le communiqué rapporte également dans le détail le sort d’un homme en particulier, « Une personne qui était montée sur le toit de la Chèvrerie a été descendue par la police qui l’ont tirée par les pieds pendant qu’il s’accrochait avec ses mains. Une fois par terre, avec sept doigts blessés, il a été violenté et embarqué. Les forces de l’ordre ont fini par l’abandonner sans soin dans le centre ville de Nantes. »

Quelques heures après cet évènement, cette après-midi, le premier ministre Edouard Philippe, vantait devant l’assemblée nationale, la « mesure des gendarmes face aux violences des catapultes mises en place par les Zadistes ». Il a aussi exprimé le souhait de respecter l’ensemble des procédures légales en vigueurs. Claire Dujardin avocate des Zadistes de Sivens interrogée par le journal l’Humanité lundi, nuance la légalité des procédures. En raison notamment de l’absence de débat contradictoire en amont des décisions de justice, elle juge : « Cette expulsion est non seulement illégale mais dangereuse et inefficace. »

D’autres personnalités et collectivités ont pris la parole pour s’opposer à l’action de démantèlement.

José Bové par exemple, s’est exprimé sur BFM tv. Il s’interroge sur le sens de l’action en cours « Si tout le monde était d’accord pour dire que cette route des chicanes devait être libérée et de libre circulation, la destruction de la ferme des Cent Noms où étaient installés des jeunes agriculteurs a fait déborder le vase. Nous ne comprenons pas ce que veut le premier ministre. »

La confédération paysanne de son côté, s’est également exprimée dans le même sens, dans un communiqué de presse. Elle demande au gouvernement de mettre fin à l’opération et Elle « condamne l’opération inacceptable qui est en cours et dénonce le double discours de l’État, avec un Ministre qui dit vouloir faire de NDDL un lieu de « développement du bio » et une préfète qui dit vouloir de la concertation.  C’est tout le contraire qui est à l’œuvre ! »

D’autres, comme François-Michel Lambert et Mathieu Orphelin, députés LREM demandent tous deux une pause dans le démantèlement de la ZAD en vue d’une reprise de dialogue.

Sur le terrain aussi, les soutiens s’intensifient. Le porte-parole de la gendarmerie annonçait ce matin une arrivée de 150 à 200 personnes venues en renfort aux zadistes. Face à eux, toujours 2 500 gendarmes, un nombre que les forces de l’ordre justifient comme une nécessité pour éviter des débordements.

Demain, un deuxième rendez-vous est prévu à Clermont-Ferrand place Jaude à 18h30 pour protester contre la suite des opérations et manifester son soutien aux zadistes.

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