Flax, le café-textile qui tricote de nouveaux liens

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Publié le 29 juin 2018,

Rencontre matinale avec Christine. Elle gère un tout nouveau café-textile rue du port. Flax a ouvert ses portes début 2018, un petit salon où l’on nous attend pour boire un café, apprendre à coudre et pourquoi pas rencontrer de nouvelles têtes.

Christine vient des Etats-Unis. Professeure de français dans une école primaire, elle rencontre son mari, un français venu pour le boulot. L’expat travaille pour Michelin mais bientôt, le jour de la fin du contrat à l’étranger arrive et avec, la question du futur du couple. Amoureuse, Christine décide de suivre son compagnon en France et découvre Clermont-Ferrand.

Le jeune couple s’installe rue du Port, ils se marient à Notre-Dame-du-Port et après presque 10 ans, Christine concrétise une idée qui lui trottait dans la tête depuis un moment : elle ouvre un café-textile… rue du port : « J’ai pensé qu’il fallait réinventer quelque chose dans la rue. Il y avait beaucoup de commerces qui ouvraient et fermaient très vite après. Ils vendaient des bijoux de Chine… ils ne pouvaient pas concurrencer avec Jaude. » Décidée à s’installer dans le quartier, elle visite 3 autres espaces dans la rue avant d’opter pour le numéro 27 : « Il y a trop de potentiel dans ce quartier, il y a beaucoup de passages… Il fallait faire quelque chose ici ! »

Les locaux ouvrent en Février dernier. On peut venir y prendre un café et poser des questions sur une technique de tricot. On peut y passer pour utiliser les machines mises à disposition. On peut aussi s’inscrire à un atelier pour apprendre de nouvelles techniques de patchwork où à fabriquer soi-même sa paire d’espadrilles pour l’été : « Il y a pleins de formules possibles… On a beaucoup de demandes différentes.  On peut amener son tissu mais on peut aussi se servir dans les chutes qu’on met à disposition » La grande majorité des activités et ateliers sont à prix libre, chacun juge en fonction de ses moyens et de ce qu’il a utilisé comme matériel, ce qu’il veut mettre dans la cagnotte : « Pour le moment ça s’équilibre plus ou moins, mais on est encore dans l’expérimentation » précise Christine.

La philosophie du projet se résume en deux mots : décloisonner et se mélanger. « On fait attention à s’adresser à tout le monde. Sur les affiches, j’insiste toujours pour qu’on mette « couturier » et pas « couturière ». (…) Je ne voulais pas qu’on soit un « club de couture » avec une dizaine de femmes qui se réunissent toutes les semaines comme il y en a dans tous les petits villages… On ne veut pas fermer de porte !» Aux manettes du café ce matin 3 femmes, quelques passantes s’arrêtent pour récupérer des objets ou déposer un stock de magazines de modèles de tricot et puis… soudain un homme ! C’est le vitrier… Mais Christine reste optimiste, elle assure qu’il y aussi des hommes même s’ils restent minoritaires : « Un jour il y avait un jeune couple qui passait. C’est lui qui a attiré la fille pour rentrer. Ils sont restés ici des heures à apprendre avec des bénévoles. »

      

Pour Christine, l’essentiel se sont les rencontres.  La couture semble presque être une petite excuse pour créer du lien social. Mettre des personnes différentes autour d’une table, créer la rencontre entre les gens de la rue, … Voilà ce qui la motive avant tout. Un jour, une dame du quartier s’est arrêtée à l’entrée du café et la comblée, avec ces petits mots : « Je voulais te dire qu’on a une chance formidable que vous ayez ouvert ce lieu, parce que ça change tout ! »

L’association va très prochainement lancer une campagne de financement participatif via la plateforme HelloAsso. Les gains permettront entre autres de payer un service civique l’an prochain pour aider les bénévoles dans la gestion quotidienne du lieu.

Gwendoline Rovai

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