Fusion entre “Alternative Libertaire” et la “Coordination des Groupes Anarchistes” lors du Congrès de Bellenaves (03)

 

Durant le dernier week-end de Pentecôte a eu lieu, à la limite des contreforts du Massif central (Bellenaves), un congrès historique marqué par la création d’une nouvelle organisation communiste libertaire. Un acte sans précédent qui vient conclure plusieurs mois d’échanges entre deux organisations anarchistes désormais unies autour d’une « feuille de route » commune.

 

Depuis un an et demi, “Alternative Libertaire” (AL) et la “Coordination des Groupes Anarchistes” (CGA) se sont progressivement rapprochés avec la volonté partagée de créer une nouvelle entité « capable de prendre le meilleur dans l’organisation et les pratiques militantes de chacun, sans renier son passé ni son histoire » selon les membres d’AL. Si au niveau local, AL et la CGA sont particulièrement unis dans la lutte contre le capitalisme et le fascisme, les deux groupes libertaires n’ont pas “officiellement” échangé à l’échelle fédérale depuis 2012.

D’après Julien, sympathisant anarchiste : « Les dysfonctionnements et le passé bien distinct d’AL et de la CGA ne justifient pas que ces deux groupes marchent séparément car ils possèdent une vision similaire de la société ».  Ces dernières années, l’échec des mouvements sociaux a poussé AL et la CGA a une véritable remise en question interne. Malgré tout, la fusion entre ces deux organisations libertaires est apparue comme un processus naturel qui révèle une proximité à la fois idéologique et organisationnelle.

 
Dépasser la barrière constituée par des cultures militantes bien distinctes

 

Le Congrès de Bellenaves (03) a été l’occasion de jouer cartes sur table « en relevant ce que chaque mouvement pouvait apporter à l’autre » selon julien. Le but de ce rassemblement étant de comprendre ses pratiques militantes ou son fonctionnement interne. Surtout, le défi principal d’une telle fusion a été de dépasser la barrière constituée par des cultures militantes bien distinctes. Julien explique ces différences en quelques mots : « AL se revendique du marxisme alors que la CGA rejette le marxisme et tend plutôt vers un modèle fédéral très poussé ».

C’est avec bienveillance que Julien a assisté à cet évènement qui a rassemblé environ 200 personnes. Belges, Suisses et Italiens sont venus renforcer les rangs des militants anarchistes. « Certains venaient juste d’adhérer à l’une des deux organisations et d’autres s’apprêtaient à le faire d’autant plus que la fusion a permis d’éclaircir les choses. Pour ma part, j’ai toujours trouvé ça intéressant mais je ne savais pas quel groupe intégrer » reconnaît-il avec franchise. A noter, la présence d’un grand nombre de jeunes incarnant le renouveau du mouvement libertaire, venus débattre des statuts de l’organisation naissante.

 

Réunir un maximum de militants pour faire progresser leurs idées

 

Sur deux jours, les congressistes ont été sollicités pour échanger autour des différents amendements – adoptés ou rejetés à une majorité de 60 % – censés composer le manifeste de la nouvelle entité libertaire. Plusieurs ateliers de formation ont notamment été organisés autour de thématiques actuelles telles que l’islamophobie, la participation aux élections ou la domination du modèle patriarcal, etc. Finalement, les débats ont eu lieu sous le signe de la cordialité avec une perspective bien précise : dépasser les points de divergence d’antan  pour impulser une nouvelle dynamique à ce mouvement libertaire fraichement créé.

A terme, l’objectif principal de l’Union Communiste Libertaire est de « réunir un maximum de militants » dont l’action – profondément anticapitaliste, féministe, antiraciste et antifasciste – est ancrée dans les mouvements sociaux. Ne dit-on pas que l’union fait la force ? Une force libertaire qui, grâce à l’ouverture d’un nouveau chapitre dans l’histoire de l’anarchisme, entend faire progresser ses idées concernant les enjeux majeurs de notre époque.

 

 

 

 

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