La Coop des dômes, le projet clermontois du supermarché coopératif

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Samedi matin, il caille, et le samedi matin, c’est toujours un peu trop tôt. Mais ils sont une petite vingtaine à s’être motivés et à s’être donné rendez-vous à Chômactif. Un projet commun les ont poussés à y consacrer une partie du week-end: la coop des dômes. Un supermarché coopératif, par tous et pour tous. 

 

Scopéli à Nantes, La Louve à Paris ou encore Superquinquin à Lille. A l’instar de Park Slope Food Coop à Brooklyn, aujourd’hui, une dizaine de supermarchés coopératifs ouvrent leurs portes en France. A Clermont-Ferrand, une association porte le projet depuis la fin du printemps. La mise en place risque d’être un peu longue, l’ouverture est programmée plutôt fin 2018. Mais, déjà, tout le monde s’organise. Samedi, quatre groupes de travail ont été formés pour réfléchir aux fondamentaux: la gouvernance de l’association porteuse du projet, l’accueil, les activités annexes et la mixité sociale, les étapes intermédiaires au projet. 

Pour l’instant, le projet reste flou tant qu’un bon endroit n’a pas été trouvé. «  Il ne faut pas être dans l’hypercentre, ni dans un quartier populaire. Nous prônons la mixité sociale. Mais il ne faut pas être loin ni d’un arrêt de tram ni d’un stationnement facile » exprime l’un des adhérents. Pendant un temps, le lycée Monanges a été évoqué, ( anciennement UPP), près de la gare, mais le projet vient de tomber à l’eau.  » Montferrand nous paraît être un bon compromis… » Du côté de l’atelier Gouvernance, on s’interroge sur l’efficacité des outils mis à disposition,  » je ne savais pas qu’on avait un forum privé » s’exclame une adhérente. Et qui prend la décision de quoi?  » Pour un logo il faut faire une AG ou on met des spécialistes pour décider? » Et quid du tirage au sort et de la représentativité? 

Pour les étapes intermédiaires, on avance bien, de façon méthodique:  » On va mettre en place une petite structure, une épicerie, ça nous entraînera et nous nous rendrons compte des besoins, mais il faut faire une enquête préalable, afin de définir les besoins, les quantités. » Certains sont optimistes et pensent pouvoir avoir un local à titre gracieux «  la mairie regorge de structures vides. » Un modèle réduit pour se faire la main, » il faut qu’on apprenne le métier, qu’on approuve les produits, qu’on amorce notre plan de financement, que l’on constitue une trésorerie » 

Même si dans un premier temps, le supermarché ne sera effectif qu’à la force du bénévolat, la structure espère bien salarier assez rapidement. Pour le reste, il faudra compter sur les coopérateurs.  » Tous les clients deviennent coopérateurs. Tu ne peux pas être client si tu n’es pas coopérateur. Et ça t’engage à une chose incompressible: tu dois donner 3h par mois au bon fonctionnement de la structure. » 

 

Du côté de l’atelier qui réfléchit à la mixité sociale, on fronce les sourcils «  Faut pas que ça devienne le truc bobo…parce que rien que dans les fondateurs, ça manque un peu de mixité quand même » Si on peut remarquer la présence de femmes, d’hommes, de jeunes et moins jeunes, l’ensemble s’accorde à dire que la catégorie socio-professionnelle représentative est plutôt élevée parmi les 150 adhérents de l’association. On s’amuse à déterminer alors le rôle de cette futur coopérative «  ce sera un endroit pour y faire ses courses, manger sainement, mais pas que, on veut y développerdes activités périphériques, comme des ateliers de cuisine, une bibliothèque, un lieu de création de lien social, et de réflexion sur l’environnement, le zéro déchet… » 

Un lieu coopératif dans toutes ses dimensions «  moi c’est le mot supermarché qui me gêne…mais bon on n’a rien trouvé de mieux pour parler d’un endroit dans lequel on trouvera de tout. » de tout, et de tous, des produits locaux, bios, et surtout une bonne dose d’humanité et de solidarité pour penser la consommation autrement.

Eloïse Lebourg

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