Le futur du squat 5 étoiles se jouera le 18 juillet prochain

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Publié le 2 juillet 2018,

Ce lundi 2 juillet, la cour d’appel de Riom s’est réunie lors d’un procès pour expulsion du 5 étoiles.  La cour a décidé de mettre en délibéré au 18 juillet l’évacuation du squat près de La Pardieu. L’issue de l’audience ne permet donc pas pour le moment de dire ce qui l’adviendra du lieu qui abrite une quarantaine de mineurs venus pour la plupart d’Afrique de l’Ouest et en attente d’une prise en charge de l’Aide Sociale à l’Enfance.

Jean-Louis Borie est l’avocat des mineurs isolés vivant au squat 5 étoiles. Cette après-midi, il a plaidé pour éviter l’expulsion. Il défend la prévalence du droit au logement sur le droit de propriété. En février 2018, c’était déjà avec la mise en tension de ces deux principes fondamentaux, que le juge des référés avait refusé de statuer sur l’expulsion. Le manque de projet concret du propriétaire des lieux mis en parallèle avec ce que l’endroit apportait aux adolescents avait amené le juge à conclure qu’une expulsion constituerait « un trouble manifeste de l’ordre public plus grave que celui subi par le propriétaire si les occupants étaient maintenus. » Une décision qui avait permis aux jeunes de rester au squat jusqu’ici. Jean-Louis Borie espère également jouer sur les délais pour gagner du temps. S’il arrive à atteindre novembre, la prochaine trêve hivernale empêchera l’expulsion même si celle-ci a été prononcée par la justice et permettra de rester au squat jusqu’au printemps 2019. 

Dans le cas où, une expulsion sans délai est décidée le 18 juillet, Jean-Louis Borie, insiste sur le rôle du préfet du Puy de Dôme, Jacques Billant, dans l’application de la mesure : « Encore faudra-t-il que le préfet accorde le concours de la force publique…Je pense qu’il va être un peu gêné de réaliser une opération d’expulsion de 50 personnes qui se heurte à tous les principes humanitaires… »

Résidents et intervenants dans le squat se sont déplacés en nombre à Riom avec l’idée de conscientiser les acteurs aux conséquences de leur décision : « La cour a compris ce à quoi elle était confrontée, ne serait-ce qu’en voyant le nombre de personnes qui étaient présentes. Ils se sont rendus compte que ça n’était pas une affaire abstraite, que c’était des enfants en chair et en os », explique l’avocat.

Les bénévoles impliqués dans l’organisation du squat, soutiennent que le lieu ne peut être démantelé tant que le département ne prend pas ses responsabilités et les jeunes en charge. A l’heure actuelle, si le squat ferme, aucune solution d’hébergement alternative n’est prévue et 40 adolescents se retrouveront à la rue. A moins que, des bénévoles ne prennent le temps de construire un nouveau 5 étoiles : « Le lieu arrange bien tout le monde… le pouvoir public est bien content que le monde associatif assure ses fonctions… »

Gwendoline Rovai

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