Les travailleurs de l’éducation resserrent les rangs face aux nouvelles réformes

Tous les secteurs de l’éducation nationale étaient mobilisés aujourd’hui contre les réformes en cours dans l’enseignement secondaire, à Clermont-Ferrand et dans toute la France. De Sud éducation au Snalc, pas un syndicat ne manquait à l’appel pour combattre la politique gouvernementale.
« L’unité est difficile à construire, mais elle est nécessaire pour mener la lutte contre le gouvernement », ont rappelé les représentants syndicaux ce matin, lundi 12 novembre, devant les 800 manifestants venus défendre l’éducation nationale. Et en effet, on a rarement vu une intersyndicale aussi large appeler à un défilé unitaire : CGT, FSU, UNSA, FO, CFTC, SNALC, CFDT, SUD, UNEF et UNL étaient tous ensemble derrière la même banderole. Dans le cortège, les slogans énonçaient clairement les raisons de cette mobilisation : « personnel surmené, classes surchargées, professeurs et écoliers sacrifiés ».
Et les revendications ne manquent pas, en cette période de réformes, qui « mettent en œuvre le tri social », comme l’a dénoncé la CGT dans son intervention. En effet, les refontes du lycée général et professionnel font craindre aux syndicats une mise en concurrence entre les établissements, au détriment des lycées de zones défavorisées. Le manque de personnel est également pointé du doigt : « On a besoin de professeurs, de vie scolaire qui puisse encadrer les élèves, d’assistants d’éducation en nombre suffisant, d’AESH, d’assistants sociaux… » liste pêle-mêle Fabien Claveau, secrétaire académique adjoint du SNES-FSU. « Dans cette situation, un suivi individualisé est complètement impossible. » Il évoque également la demande d’un « véritable statut pour les AESH, avec une revalorisation du salaire », la profession étant particulièrement touchée par les temps partiels imposés. Une revendication qui va de paire avec la demande d’un plan de titularisation des contractuels.

Plusieurs syndicats réclament la création d’un statut pour les AESH
Si la mobilisation actuelle est axée sur les problématiques du secondaire, avec un taux de grévistes de 30 % sur toute l’académie et de 40 % dans les lycées, les autres secteurs de l’enseignement se tiennent à proximité du champ de bataille. Les écoles primaires sont agitées depuis que Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, a déclaré vouloir imposer une seule méthode d’apprentissage de la lecture. Côté enseignement supérieur, Parcoursup reste un vecteur de résistance, de même que les coupes budgétaires récurrentes ou la refonte de l’arrêté licence (qui doit entre autres laisser la tenue d’examens de rattrapages à la libre appréciation de chaque université). Ce matin, même des professeurs du privé étaient mobilisés.
L’entrevue entre le rectorat et une délégation de l’intersyndicale, ce midi, n’a pas aboutie à des réponses satisfaisantes pour les grévistes. Après cette première journée de mobilisation encourageante, d’autres appels à la manifestation sont à prévoir dans les prochaines semaines.
Davy Delfour

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