Macron à Clermont-Ferrand : les syndicats dénoncent la rupture définitive du dialogue

Vendredi dernier, les syndicats ont voulu profiter de la visite d’Emmanuel Macron, venu fêter le centenaire de La Montagne, pour l’interpeller sur les réformes en cours. Résultat : une manifestation interdite et une demande de délégation restée lettre morte. Pour les militants, la seule solution se trouve maintenant dans la rue, et les appels à construire la grève pour les retraites sont lancés.

Seulement 70 manifestants pour accueillir le chef de l’État à Clermont-Ferrand ; le chiffre est faible, mais s’explique par plusieurs facture : l’interdiction de la manifestation par la préfecture, le passage de tramway suspendu, et le bouclage de la place du 1er mai ont obligé au dernier moment les syndicats (CGT, FO et Solidaires) à décaler à 17 heures l’action prévue à midi. De quoi provoquer de la colère et de l’indignation : « De mémoire de militant, une telle interdiction ne s’est jamais vue à Clermont-Ferrand ! », fustige Ghislain Dubourd, représentant CGT. « C’est le reflet du mépris des organisations syndicales, et du refus de la discussion. » Même colère du côté de Force ouvrière, en particulier devant l’absence de réponse à la demande de rencontre en délégation avec le président ou ses services. « On n’espère pas les convaincre, mais chacun est sensé assumer son rôle : on porte la voix des travailleurs, ils doivent au moins l’écouter », confie Frédéric Bochard, pour qui cette sourde oreille est révélatrice d’un gouvernement qui n’a plus aucune volonté de dialogue avec la population.

D’autant que, pendant ce temps-là, le chef de l’État fêtait le centenaire du titre de presse La Montagne. Les militants syndicaux ont exhumé pour l’occasion les textes fondateurs du quotidien régional, qui se faisait alors « organe de la classe ouvrière ». Déclarant ses colonnes ouvertes au mouvement syndicaliste et révolutionnaire, La Montagne prenait alors le parti du prolétariat, contre la bourgeoisie mais aussi implicitement, dans le contexte de 1919, contre les gouvernants qui avaient appelé à la guerre. « Aujourd’hui, les portes sont fermées aux syndicalistes, tandis que dans les salons de La Montagne, la nomenclatura boit le discours macronesque ! » dénonce encore Frédéric Bochard.

Mais l’heure n’est pas à la nostalgie, il est au combat selon les syndicalistes qui ont informé que partout les grèves se construisent pour lutter contre la destruction du système de retraite et du service public, appelant les militants à porter le débat dans toutes les entreprises. « Nous allons mobiliser les travailleurs de ce pays », promet le représentant Force ouvrière, « nous allons faire reculer Macron, et ensuite nous irons à La Montagne pour leur annoncer que nous sommes les vainqueurs ! » À Clermont-Ferrand, le combat se poursuit demain par une manifestation à 14 h 30, place Delille.

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