Ouverture du cycle « La folie à l’image » au cinéma Le Rio

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Publié le 13 mars 2018

La folie à l’image, cycle de soirées thématiques proposées par le cinéma Le Rio, débutait ce lundi 12 mars avec une projection-débat du premier film de Frederick Wiseman « Titicut Follies ». Le documentaire, ressorti fin 2017 dans une version restaurée, dresse une fresque sans filtre de la réalité d’un pénitencier psychiatrique du Massachusetts fin des années 60. Un démarrage puissant, pour cette 6ème saison consacrée à la psychiatrie, par une œuvre qui n’a laissé aucun spectateur indifférent.

Le documentaire sorti en 1967, mais censuré pendant plus de 20 ans aux Etats-Unis, témoigne de la routine de patients détenus dont on ne sait rien si ce n’est qu’ils sont enfermés. Il n’y a pas de commentaire, juste des images crues judicieusement montées qui s’imposent aux spectateurs avec force. Les malades pratiquement toujours nus, deviennent objets et, sans sujet, il n’y a pas d’histoire juste une succession de moments, d’un quotidien pénible et cyclique. Avec pour unique guide, une crainte diffuse et continue, la contamination. Car la folie, état fluide presque gazeux ne définit pas ses limites. « À la fin, je ne savais plus qui était fou et qui ne l’était pas » partage un spectateur. Un acquiescement discret mais général indique que le sentiment est partagé dans la salle.

Selon le médecin et psychiatre au centre hospitalier Sainte-Marie, Frédéric Gelly invité pour l’occasion, « Le film révèle nos perceptions primaires de la folie. Combien cette histoire a pu être obscure et honteuse ». Raison pour laquelle, il laisse un profond malaise dont résulte une question « Qu’en est-il aujourd’hui dans nos prisons ?  Le soin est-il davantage présent que la contention ? » Si les unités psychiatriques dans les prisons existent et l’évolution de l’approche des patients atteints de maladies mentales a évolué, le système demeure perfectible « Il y a des psychotiques en prison et les matons ne sont pas formés pour ça » témoigne un intervenant. Mais pas d’inquiétude, puisque la ministre de la santé Agnès Buzyn l’a promis début 2018, « La psychiatrie ne sera plus « le parent pauvre » de la médecine »…

Le cycle se poursuivra avec deux documentaires supplémentaires. Le 14 mai, « 12 jours » de Raymond Depardon, sortie en 2017, ouvrira le débat sur la procédure d’hospitalisation sous contrainte telle qu’elle se déroule à l’heure actuelle en France. Le 11 juin enfin, c’est un récent face à face avec le psychiatre et psychanalyste Jean Oury dans « Le sous-bois des insensés » qui clôturera l’édition 2018. Une séance en présence de la réalisatrice Martine Deyres qui nous permettra de comprendre ce qu’est la psychothérapie institutionnelle.

Plus de détails sur la programmation et les invités présents à chaque séance sur,

 http://www.cinemalerio.com/2015/cycle-la-folie-a-limage-2018/

 

 

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