Plutôt qu’une minute de silence, une vie de luttes

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Publié le 14 septembre

 

 

A 18H, place de Jaude, un appel a rassemblé 120 personnes pour la fin du procès de Clément Meric dont le délibéré a tardé à se faire connaître en cette fin de soirée: 7 et 11 ans pour les asssassins du jeune antifasciste. Un verdict à résonnance particulière dans la capitale auvergnate où des membres du Bastion Social ont encore frappé ce week-end. 

 

Plusieurs personnalités syndicales ou politiques ont pris la parole ce soir pour rappeler le nombre de victimes de militants fascistes. Des cartons en leur mémoire posés sur la statue de Vercingétorix, place de Jaude. Puis, les militants sont allés renommer le lieu en collant une affiche  » Place Clément Méric ». Solidaires ou encore le NPA ont rappelé combien mettre à dos fascistes et anti-fascistes étaient une ineptie.  » je vous rappelle que le fascisme tue… » Et s’il ne tue pas, il traumatise, blesse, bastonne.

 

 

Un des présumés coupables, membre de la famille d’un ancien conseiller régional FN

Ce week-end, quatre jeunes hommes en ont fait les frais, en passant rue de la Treillle, adresse à laquelle le Bastion Social a pris ses quartiers depuis le 14 juillet à Clermont-Ferrand. Alors qu’ils se baladaient, l’un d’eux a juste dit «  tiens c’est là le local des fachos« . Il était tard et les membres du bastion Social, selon leur déposition, étaient a priori un peu alcoolisés. Ils ne leur en fallait pas plus pour se battre. Parmi eux, les deux membres fondateurs de l’association locataire rue de la Treille. L’un d’eux a été mis en garde à vue, a minimisé sa participation à la bagarre et a pu donner le nom de deux de ses trois autres acolytes: Le président de l’association, qui comparaissait déjà le 2 avril 2018 au Tribunal de Lyon, pour des faits de violences commis fin 2017. Il semblerait donc que le jeune homme était déjà en sursis. C’est certainement pour cette raison qu’il a pris la fuite, et serait selon nos sources du côté de Bordeaux. Idem pour le troisième homme, connu lui aussi des services de police, un néo-fasciste ultra-violent venant de Vendée, et débarqué à Clermont-Ferrand après un petit tour à Nantes. le quatrième homme reviendrait lui comme un fantôme du passé. Ami de Kevin Pioche, (ce militant néo-nazi, qui avait tiré deux balles sur des militants anti-fascistes, quartier de la gare à Clermont-Ferrand en 2014), il serait lui aussi connu pour des faits de violences et serait issue d’une famille connue du milieu politique, puisque l’un de ses membres a dû quitter son siège de conseiller régional FN, en 1997, après s’être fait passer pour un policier lors d’une manifestation. Une affaire à la Benalla : Il avait été condamné à un an d’emprisonnement avec sursis et deux ans de privation de ses droits civiques, civils et familiaux pour  » abus d’autorité et usurpation de fonction ». En effet, lors d’un congrès, il avait contrôlé deux jeunes en se faisant passer pour policiers.

Ces quatre jeunes fascistes (ils sont nés entre 1988 et 1997) membres ou proches du Bastion social risquent tous de la prison ferme pour les faits de violence. En effet, les quatre victimes ont porté plainte. Deux d’entre eux ont été blessés dont l’un grièvement : double fracture du tibia-péroné. 

Ces victimes se rajoutent à celles de cet été: Un militant antifasciste s’était fait casser le nez le 11 juillet et confie à Mediacoop: «  Ce jour-là, j’ai vu la haine dans leurs yeux, j’ai vu qu’ils ne voulaient pas juste se battre mais me tuer », et un jeune homme assis dans un bar, avait été frappé au hasard par l’un des membres du Bastion Social, et avait eu une double fracture de la mâchoire.

( Vous pouvez lire notre papier à ce sujet: https://mediacoop.fr/rubrique/reportages/nouvelle-victime-du-bastion-social-clermont-ferrand)

Le procès de Clément Méric nous rappelle cependant tristement la dangerosité du fascisme dans nos rues. 

Nous vous donnons rendez-vous le 12 octobre, à partir de 20H, aux rencontres des médias libres à une soirée spéciale, avec des membres antifascistes de nombreuses villes, et des conférenciers sur l’histoire du fascisme. Cette soirée se déroulera à la maison de quartier de la fontaine du Bac de Clermont-Ferrand. 

 

 

 

 

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