« Police, illégitime Violence », un documentaire sur l’impunité des violences policières

Jeudi, une projection-débat était organisée par l’association  » Les amis du temps des cerises » à la salle Georges Conchon à Clermont-Ferrand. Le documentaire  » Police, illégitime violence  » était présenté en présence du réalisateur Marc Ball. L’occasion de revenir sur une thématique d’actualité.

 

A 20 heures, la salle se remplit rapidement. De nombreuses personnes de tous âges, sont venues assister à la projection du documentaire  » police, illégitime Violence ». Pour l’aborder, le comité  » Justice et vérité Wissam » a été invité. Ce comité rappelle l’impunité et l’incompréhension saisies depuis la mort de Wissam, jeune homme mort dans des circonstances troublantes. En effet, c’est le soir du 1er janvier 2012, que Wissam sera embarqué par la police alors qu’il est avec des amis sur un parking du quartier de la Gauthière. Assez vite, et devant témoins, il est maîtrisé avec violence. A son arrivée au commissariat, certains policiers parlent d’une personne inconsciente, au sol, pantalon baissé. D’autres témoins démentent cette thèse. Wissam sera quelques heures plus tard amené à l’hôpital, dans le coma, dont il ne se réveillera jamais. Il décédera 9 jours plus tard. La famille veut connaître la vérité sur cette affaire. Pourtant, elle se confronte depuis 7 ans à une justice qui ne porte pas bien son nom. En 7 ans, expertises, contre-expertises, pertes des photos, pertes de preuve… Tout est fait pour que jamais, elle ne sache ce qu’il s’est passé ce soir-là. Une 4eme expertise aurait dû être rendue en mai 2018 afin de rendre compte des circonstances de la mort du jeune homme. On l’attend toujours.  Les policiers dans cette affaire n’ont jamais été inquiétés.

Le ton est donc donné en préambule de cette projection. Le film, réalisé pour France 3 ile-de-France, suit l’affaire du 12eme arrondissement de Paris. 18 jeunes âgés de 15 à 18 ans ont décidé de porter plainte contre la police pour violences. Ils racontent alors le harcèlement dont ils font preuve. On se rend compte que ces jeunes sont appelés par les systèmes policier et judiciaire  » les indésirables ».  Des policiers repentis ou ne supportant plus la situation dénoncent ces faits. Mais, comme tout bon lanceur d’alerte, en paient le prix fort.  L’un d’entre eux estiment que 26000 policiers aujourd’hui font du dégât et nuisent à la profession. Beaucoup trop. Et pourtant, une poignée sur les 150 mille présents sur tout le territoire.  Alors qu’ils se savent filmés dans le documentaire, les policiers continuent des actes illégaux, sans en prendre conscience. Insultes racistes, menaces, vont bon train lors de simples contrôles d’identité.

Petite lueur d’espoir, cependant, cette première plainte collective aboutira à la condamnation des policiers à 5 mois de sursis, même si seuls quelques faits seront retenus sur les 40 mentionnés dans le dossier.

A la fin du film, un débat a élargi ces questions de répressions policières sur les mouvements sociaux en cours. Le réalisateur, quant à lui, a confié avoir eu du mal à faire accepter ce documentaire par une chaîne publique, telle que France 3.  » J’ai pu simplement parce que j’ai insisté sur le fait que je prendrai aussi la parole des policiers. » Si le film est réalisé de façon très institutionnelle, avec la voix-off et le montage qui s’imposent, il permet cependant de prendre conscience de l’impunité récurrente des violences policières et du quotidien des jeunes de quartier en éternelle confrontation avec les forces de l’ordre.

 

Cette semaine, l’Université Populaire de Clermont-Ferrand et l’associaiton Les amis du temps des cerises » organisent ce jeudi 17 janvier, une soirée, salle Georges Conchon, sur les  » Memoires ouvrières » avec de nombreuses personnalités locales. « Ils ont travaillé dans les mines, chez Michelin, chez Amisol, à l’école, au Ministère de l’Agriculture… Ils ont été acteurs
des luttes mais aussi témoins des conditions de vie et de travail des habitants du Puy-de-Dôme depuis la Première guerre mondiale jusqu’à nos jours. La plupart étaient militants syndicaux. Ils ont lutté pour de nouveaux droits, défendre leur métier, défendre les autres, pour la santé au travail, pour l’écologie, pour la connaissance… » En partenariat avec la Ville de Clermont-Ferrand et les éditions  » La galipote »

 

 

 

 

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