Pour les défenseurs du droit à l’IVG, « l’heure est à la contre-attaque ! »

Une centaine militants féministes se sont rassemblés place de Jaude aujourd’hui, samedi 28 septembre, pour la défense du droit à l’IVG. Dressant le bilan des menaces et des luttes à échelle internationale, ils ont appelé à continuer le combat pour le plein accès à ce droit, loin d’être atteint en France.

Les slogans féministes résonnent sur la place de Jaude. Comme chaque 28 septembre, journée mondiale du droit à l’avortement, les militants reprennent la place publique pour défendre l’IVG. Composante fondamentale du droit des femmes à disposer de leur corps, l’accès à un avortement légal et dans des conditions décentes est un objet de lutte entre réactionnaires et progressistes partout dans le monde : Martine Donio, militante de l’Union syndicale solidaire, rappelle au mégaphone les régressions récentes de plusieurs États nord-américains et salue les femmes en lutte dans plusieurs pays, notamment au Maroc où se construit une forte mobilisation.

Mais cette lutte est encore loin d’être terminée en France également, et à Clermont-Ferrand la situation se dégrade. « L’année dernière, nous nous sommes montrées trop optimistes quant à l’application de ce droit au CHU », juge une militante du Planning familial, dénonçant le contexte de sous-financement des hôpitaux. « L’accueil des IVG est passé sous le rouleau compresseur des économies. » Elle appelle chaque femme à rester vigilante et à dénoncer les situations d’entrave au droit à l’avortement, sous trois critères : l’accès permanent au service, le choix de la méthode, et l’accueil respectueux des personnes. Sous le feu de la critique également, la désertification médicale des zones rurales restreint d’autant l’accès à l’IVG ; sans oublier que le Planning familial, qui assure un accompagnement dans ces territoires, est soumis à de drastiques baisses de subventions. Pour étendre ce droit, l’association appelle à soutenir la lutte des sages femmes pour le droit à pratiquer des IVG instrumentales, alors qu’elles sont aujourd’hui limitées à l’IVG médicamenteuse.

À son tour, Osez le féminisme a insisté sur la nécessité d’en finir avec la clause de conscience, qui donne le droit aux praticiens de refuser d’opérer à un avortement. Gaëlle a rappelé que, si aucun chiffre n’est connu pour la France, cette clause a des conséquences dramatiques en Italie où 70 % des chirurgiens la feraient valoir pour refuser d’appliquer la loi. Elle a par ailleurs appelé à continuer la lutte pour inscrire le droit à l’avortement dans la constitution, afin de limiter les possibilités de recul réactionnaire en la matière.

Enfin, les syndicalistes étudiants de l’UNEF ont dénoncé les difficultés d’accès à la contraception, en particulier en-dehors du préservatif externe, pour les personnes en situation de précarité. Le syndicat demande également une meilleure formation à l’accueil des personnes demandant une IVG pour le personnel du Service de santé universitaire (SSU), et appelle à intensifier la lutte pour l’égalité réelle et un accès libre et gratuit à l’avortement face à des politiques libérales qui entament peu à peu l’effectivité de ce droit. « L’heure n’est plus à la défense, elle est à la contre-attaque ! »

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