Ce mercredi 03 avril, les chauffeurs de taxis du Puy-de-Dôme et leurs syndicats se sont rassemblés devant la CPAM pour protester contre les mesures néfastes d’une nouvelle convention signée au mois de janvier.
Ce mercredi, les chauffeurs de taxis se sont rassemblés pour montrer leur mécontentement face à une nouvelle convention jugée dangereuse pour leur activité. Les principaux syndicats se sont joints à l’action et devaient être reçus à 16h par le nouveau directeur de la CPAM, organe dont dépendent les chauffeurs pour les courses qui se font dans un cadre médical ou sanitaire.
Dès 15h30, un long balai de taxis se met en place. Les chauffeurs se garent et occupent toute la longueur de la rue du Clos du Four avant de se rassembler devant les portes de la CPAM. Nous rencontrons Bruno Ollier, président de la structure puydômoise du syndicat FTI (Fédération des Taxis Indépendants). Celui-ci nous explique la situation : « La FTI, accompagnée des deux autres principaux syndicats (la FNAT et le syndicat autonome) a signée une nouvelle convention avec la CPAM en janvier. Nous avons dû faire de gros efforts mais nous sommes tombés d’accord ». Jusqu’ici tout va bien. Le délégué syndical nous apprend en revanche que la CPAM a décidé de revenir sur certains points qui étaient déjà sensibles il y a trois mois et qui déséquilibrent la balance en faveur du privé. De plus, un nouveau directeur est arrivé à la CPAM du Puy-de-Dôme il y a quelques jours ce qui rend le dialogue difficile, nous rappelle-t-il. Face à ces prises de décisions unilatérales, chauffeurs et délégués syndicaux sont donc revenus pour exprimer leurs mécontentement et négocier à nouveau la convention départementale.
Nous avons pu échanger avec quelques chauffeurs qui nous font part des mêmes inquiétudes que le président de la FIT. La première mesure défavorable aux chauffeurs repose dans l’obligation de fournir à la CPAM des factures pour les « déplacements en séries », c’est-à-dire pour des prises en charges d’une semaine ou bien d’un ou plusieurs mois. « Fournir une facturette pour chaque course alors qu’on s’occupe de la même personne ou qu’on travaille pour le même service, c’est nous obliger à passer nos week-ends dans les papiers, c’est une surcharge administrative et un contrôle démesuré de notre travail. » nous indique un chauffeur avant qu’un collègue ajoute : « Il y a plein de petits points sur lesquels il faudrait revenir mais une autre chose qui sera mortelle, c’est qu’il nous sera désormais interdit de faire des courses pendant les temps d’attente. On perd du temps et donc des possibilités de faire nos trajets ». Selon les syndicats, cette nouvelle convention serait à l’origine d’une baisse de chiffre d’affaire de 20% en moyenne. Ces derniers critiquent aussi le manque de communication dont ils sont victimes « La CPAM ne sait jamais quoi nous répondre mais quand elle le fait, ce n’est pas clair pour autant ».
Face à la contestation et conscient des enjeux, notamment sur la partie rurale du département, le député du Puy-de-Dôme André Chassaigne a porté les revendications des chauffeurs à l’Assemblée Nationale mardi 02 avril. Médiacoop a pu se procurer un exemplaire du rapport de son intervention.
Après une discussion de près de deux heures, Bruno Ollier nous détaille l’issue de l’échange avec le directeur de la CPAM. De nature optimiste, ce dernier nous confie que les revendications ont été entendues. « L’assurance maladie est prête à revenir sur certains points : les factures pourraient être dispensées pour certaines prises en charges régulières comme les dialyses et le barème de l’indemnité d’attente pourrait être renégocié. C’est important pour nous de protéger cette profession. Les chauffeurs font de l’humain, prennent en charge des enfants qui vont chez l’orthophoniste, des gens malades, il faut défendre leurs conditions de travail ».
Les chauffeurs et les syndicats attendent donc maintenant un signe de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie qui doit valider en amont les volontés de flexibilité de la CPAM du Puy-de-Dôme. Dans le cas contraire, les chauffeurs affichent clairement leur volonté de prolonger les contestations et d’appeler à d’autres actions comme des grèves ou des manifestations.
1 réflexion sur “Rassemblement des chauffeurs de taxis face au zèle de la CPAM”
Petite rectification ! L’explication du transport avec attente indemnisée est un peu simpliste !!!! La CPAM OBLIGE le chauffeur de taxi à rester sur place pendant l’examen ou la chimio de son client temps d’attente 1h15min sans possibilité de prise en charge d’un autre autre client puisque la CPAM INCLUS DANS SON FORFAIT L’ATTENTE SANS POSSIBILITE DE MODIFIER CELLE CI !!!! Ce qu’il faut savoir également un taxi n’est pas qu’un simple chauffeur quand c’est à lui de prendre en charge son client pour l’emmener directement en salle d’attente ou dans sa chambre d’hopital de récupérer les papiers de sortie de celui ci parce que rien n’est fait ou de réclamer le bon de transport car celui ci n’est toujours pas redigé ! Un taxi c’est aussi une secrétaire, un brancardier, un coordinateur de transport qui essai de faire de son mieux pour que son client après des soins parfois bien difficiles n’attende pas trop longtemps. Il fait appel à un collègue, mais cela n’est plus possible avec cette convention puisque le retour doit être effectué par le même taxi pendant cette attente obligatoire de 1h15 mais la réalité est bien plus complexe! Quand les emplois du temps sont surchargés COMMENT EXPLIQUER AUX MALADES QUE PERSONNE NE POURRA VENIR LES CHERCHER PUISQU’IL FAUT ATTENDRE 1H15 SON AUTRE CLIENT !!!! PAS FACILE QUAND IL S’AGIT D’UN ENFANT OU D’UNE PERSONNE BIEN MALADE!!!!