Santé : la mobilisation repart de plus belle au CHU Estaing

Ce matin, jeudi 13 février, cinq services de l’hôpital Estaing à Clermont-Ferrand ont repris la grève pour leurs conditions de travail et contre la réforme des retraites. Plus de 150 militants sont venus témoigner leur soutien devant l’établissement.

Le mouvement social contre la réforme des retraites nous l’aura presque fait oublier : depuis plus d’un an, les hôpitaux sont en lutte. En continu ou par intermittence, les différents secteurs enchaînent les débrayages et les journées d’action contre la casse de leurs conditions de travail. Ce matin à Clermont-Ferrand, ce sont cinq services du CHU Estaing qui se mobilisent : la réanimation pédiatrique, la néonatalité, la sécurité incendie, la pharmacie et la chirurgie digestive. Rejoints sur le parvis de l’établissement par plus de 150 soutiens, les agents décrivent un épuisement physique et moral qui touche tous les corps de métiers. « L’hôpital est exsangue ; les arrêts se multiplient car les agents se rendent malade de ne plus pouvoir faire leur travail correctement ! » dénoncent de concert les délégués de l’intersyndicale Sud-FO-CGT. Pour compenser les manques, les non-remplacements et les suppressions de postes, les heures supplémentaires s’enchaînent et les congés ne peuvent pas être pris. Pour le seul mois de janvier, les agents des services mobilisés totaliseraient 10 jours de travail supplémentaire par personne. En chirurgie digestive, où les grévistes demandent un poste d’aide-soignante (AS) supplémentaire de nuit, la direction ne proposerait comme solution que le passage à la journée de 12 heures, ou le financement de l’AS demandée par la suppression d’un poste d’agent de service hospitalier (ASH)… Alors même que la pédiatrie s’était justement mobilisée en octobre dernier pour un poste d’ASH supplémentaire. [https://mediacoop.fr/deja-deux-semaines-de-greve-au-service-pediatrie-du-chu-estaing/] Egalement touchés par l’augmentation de leur charge de travail, les agents de sécurité incendie dénoncent un glissement des tâches qui entraîne de graves problèmes de sécurité. « Aujourd’hui, si un feu se déclare, on ne sera pas en mesure de réagir car on est assignés ailleurs. Ça peut être catastrophique. »

Pour les grévistes et leurs syndicats, ces situations sont créées de concert par le gouvernement et la direction de l’hôpital, « dans un contexte de destruction de tout le système de solidarité pour le revendre aux financiers. Dans quelques années, ce sera la disparition totale des hôpitaux publics ! ». Et la réforme des retraites n’arrange rien : « une aide-soignante sur trois et une infirmière sur quatre part en invalidité avant l’âge de la retraite, et on veut nous faire travailler jusqu’à 67 ans en baissant nos pensions ! »

Face au refus de la direction de l’hôpital d’accéder à leurs demandes malgré des mois de grève, les syndicats ont annoncé rompre les négociations et refuser désormais de siéger dans les instances. Ils appellent tous les secteurs à les soutenir.

Les agents mobilisées expriment leurs revendications en chanson

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