Publié le 2 aout 2018,
Vendredi 03 aout, la compagnie Les guêpes rouges-théâtre nous donne rendez-vous pour un parcours d’hospitalité. Deux rendez-vous théâtraux en plein air pour questionner notre rapport à l’accueil de l’autre.
Rachel Dufour fonde la compagnie Les guêpes rouges en 2002. L’actrice qui travaille à cette époque à la scène nationale de Clermont-Ferrand veut mettre en scène ce qui lui plait et décide donc de créer une nouvelle structure pour porter ses idées. Depuis 2016, la compagnie travaille dans une résidence de territoire dans les quartiers des Vergnes et Champratel. Un lieu de créations théâtrales loin du centre-ville où, selon Rachel Dufour, le théâtre est conçu comme un outil : « Notre vrai but final, c’est tout ce que notre présence ici permet d’activer : des réflexions, de nouveaux modes d’expression, une réappropriation de l’espace public, … »
Ce vendredi, dans le cadre des Contre-plongées, la compagnie propose un parcours d’hospitalité en 2 étapes qui se complètent et se répondent comme différentes salles d’un même musée. Il n’y a pas d’ordre aux étapes du parcours, rendez-vous donc aux Vergnes ou à Champratel pour commencer le parcours à 20 heures. Des navettes sont ensuite prévues pour passer d’un endroit à l’autre. Spécialiste des espaces théâtraux non conventionnels, Les guêpes rouges établissent leur scène sur les grandes tables et bancs disposés dans l’espace public par Effervescence. Aux Vergnes, Tout corps plongé dans l’hospitalité…proposera une performance dansée autour de la table. A Champratel, avec L’hospitalité, et vous ?, le spectateur deviendra acteur : « On veut développer une parole active, que le spectateur ne soit pas uniquement dans du contemplatif. (…) Ce sera comme un grand jeu de rôle collectif, un jeu participatif sans gagnant ni perdant où l’on construira ensemble une réflexion sur l’hospitalité.» Au théâtre comme dans la vie, Rachel Dufour entend offrir la possibilité au spectateur de sortir de l’observation passive et d’agir.
Au cœur du voyage donc, la notion d’hospitalité : « Au sortir de la deuxième guerre mondiale, la France a ratifié des textes qui structurent le principe d’hospitalité comme la Déclaration universelle des droits de l’Homme et la convention de Genève. Aujourd’hui, avec son traitement des personnes migrantes, la France s’assoit sur tout ce qu’elle a ratifié. (…) L’actualité mondiale, nous montre qu’il n’y a pas de crise migratoire, mais qu’il y a une crise de l’hospitalité, c’est une crise politique. »
C’est partant de ce constat, que la compagnie décide de proposer une réflexion autour de l’hospitalité. Que faut-il pour bien accueillir ? « L’hospitalité, si elle a bien comme point de départ une réaction à l’insoutenable condition de l’autre, doit aussi se penser en lien avec le politique : au-delà de notre perception et réaction première, il doit y avoir une écriture politique de l’hospitalité qui donne des Droits. »
Pour commencer à réfléchir à notre conception de l’hospitalité et la questionner ensemble, rendez-vous ce vendredi 20 heures place des droits de l’Homme aux Vergnes ou place René Mayot à Champratel. Le parcours est gratuit mais la réservation souhaitée au 04 73 42 60 58.
Gwendoline Rovai
