Une famille à la rue depuis un mois, le DAL dénonce le comportement de la préfecture

Depuis le 20 avril, une famille de réfugiés est condamnée à la rue, maintenue hors des hébergements d’urgence. Malgré le soutien de plusieurs collectifs, dont le DAL63 et les communautés musulmanes et mahoraises, aucune solution n’est encore proposée par les pouvoirs publics.

Sous le parvis de la gare de Clermont-Ferrand, la famille M. est sous le choc, ce mardi 21 mai. Il est 15 h 30, et une demi-heure plus tôt, quatre policiers sont venus leur intimer l’ordre de partir. D’après ces demandeurs d’asile, les agents à vélo les ont menacés de les gazer et d’asperger leur nourriture avec leurs bombes au poivre, en leur promettant de revenir quelques minutes plus tard pour vérifier qu’ils étaient partis. Quelques militants arrivent pour les soutenir, tenter de reconstituer les faits, et envisager une solution.

Mais la situation est loin d’être clémente : la famille a 7 enfants à s’occuper, et l’un d’eux souffre de troubles du comportement. « Plutôt que de leur proposer un hébergement adapté, on préfère les expulser de leur logement ! » dénonce Fatima Chennouf-Terrasse, du Droit au logement (DAL63). Mise à la porte des hébergements collectifs, la famille s’est vue remettre une lettre lui notifiant la suspension de ses conditions matérielles d’accueil. Une décision qua l’intention de contester le DAL63, qui met en cause les pouvoirs publics. « Tout le monde incrimine la famille, mais on préfère déplacer des gens pour ne pas avoir à s’en occuper plutôt que de régler les problèmes », continue Fatima Chennouf-Terrasse. « Il y a un enfant qui a des problèmes de santé, personne n’en a tenu compte. On envisage de porter plainte contre l’État pour non-respect des droits de l’enfant et des droits humains, que la préfète bafoue allègrement en obligeant cette famille à dormir dehors. » En fin d’après-midi, les policiers n’étaient pas revenus pour déloger les réfugiés. Mais les dangers de la rue continuent de guetter, et les enfants y sont particulièrement vulnérables. Les associations, elles, semblent impuissantes face au refus des institutions publiques de prendre en charge la famille.

Mais la famille M. est loin d’être la seule à connaître une situation difficile. La famille B., dont nous vous parlions il y a quelques semaines, a elle aussi été expulsée de son logement, et le recours n’a pas abouti.« La juge n’a certainement jamais passé 72 heures dans une tente sous la pluie », fulmine la représentante du DAL63. « Quant aux pratiques de la préfecture, elles sont une honte, elles n’honorent pas les principes de la république et de la charte des droits de l’homme. Mais les familles et le DAL vont continuer à se battre pour faire valoir leurs droits, et on ne va rien lâcher ! » Des actions devraient être appelées dans les prochains jours pour soutenir les réfugiés sans hébergement à Clermont-Ferrand.

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