Une trêve à noël, et puis quoi encore ?

Pas de « trêve » contre la réforme des retraites : après une manifestation ce matin et un rassemblement de soutien à un militant convoqué au commissariat, la lutte continue dès demain matin, avec une action en conseil métropolitain à 9 heures.

Voilà maintenant plusieurs jours que gouvernement, patronat et médias mènent la bataille sur le plan de l’affect. Défaits par leurs propres sondages, les grands journaux réorientent leur question pour créer une opinion publique favorable à l’arrêt du mouvement. Tout de même, les grévistes iront-ils jusqu’à empêcher les petits enfants de voir leur famille pour les fêtes ? En tous cas, la direction de la SNCF a choisi de suspendre son service dédié aux enfants non-accompagnés pour compenser l’absence des cheminots en lutte. De son côté, le gouvernement vient d’autoriser les bus à rouler deux heures de plus par jour, et jusqu’à six heures de plus par semaine. Sans doute par compassion pour les petits enfants privés de noël, si tant est que la fatigue supplémentaire des chauffeurs ne soit pas dangereuse.

La permanence de la députée LREM du Puy-de-Dôme a été copieusement redécorée

C’est dans ce contexte que s’est déroulée cette nouvelle journée de mobilisation sociale. À Clermont-Ferrand, environ 500 grévistes ont relié la gare SNCF, foyer important de la mobilisation, à la préfecture. Sur leur chemin, la permanence de la députée LREM du Puy-de-Dôme et le local de campagne d’Eric Faidy ont été copieusement redécorés, leurs devantures recouvertes d’autocollants et d’œufs pourris. Car une trêve, « il faut être deux pour la décider », ont rappelé les syndicalistes ; impensable pour eux, donc, d’arrêter le mouvement alors que la réforme poursuit son chemin.

Sans parler de la répression qui ne faiblit pas non plus : aujourd’hui, c’était Alain, figure locale des Gilets jaunes, qui était convoqué au commissariat car soupçonné d’avoir organisé une manifestation non-autorisée. Il en est ressorti après une heure et demi d’interrogatoire ; accueilli par une centaine de militants venus en soutien, il a dénoncé une tentative d’intimidation ; les policiers lui auraient indiqué que son dossier était prioritaire, et que des responsables syndicaux sont également dans le viseur des forces de l’ordre. Les suites ne sont pas encore connues, mais la crainte de procès « pour l’exemple » est réelle, alors qu’un autre militant clermontois doit passer au tribunal le 30 janvier prochain.

Alain a pris la parole devant ses soutiens après sa sortie du commissariat.

Pour les grévistes, le combat continue dès demain matin : un rendez-vous est donné à 9 heures à la gare pour une action au conseil métropolitain, avant de rejoindre l’aéroport où les salariés auront cessé le travail.

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