Voyage en Palestine pour 8 clermontois

photo_palestine.jpg

Huit clermontois ont décidé de partir en Cisjordanie afin d’apporter leur soutien à la population locale et aux initiatives de résistance. Parmi eux, des militants mais aussi des élus, des viticulteurs et un syndicaliste. Rencontres. 

Le départ se fera le 23 novembre. Bernadette et François ont tout planifié. Elle n’en est pas à sa première « escapade » en territoire palestinien. Cette clermontoise, vice-présidente de l’association France-Palestine Solidarité Clermont est « tombée dedans quand elle était petite« , la taquine son ami et camarade de voyage François. Ces deux-là sont à l’initiative d’un projet de voyage solidaire qui, pour la première fois, va réunir des élus, un syndicaliste et des viticulteurs.

L’association locale France-Palestine Solidarité 63 soutient depuis quelques temps déjà, une coopérative de jus de raisin implanté en Cisjordanie. Le président de la coopérative est même venu il y a deux ans sur les terres auvergnates, à la rencontre des viticulteurs d’ici, qui se joignent donc au voyage. Quant aux élus, ils ont été associés au projet car selon François et Bernadette, «  ils semblaient sensibilisés à notre cause »

Le petit groupe prendra donc l’avion le 23 novembre pour arriver à tel Aviv. « L’arrivée est toujours stressante. On peut ne pas être autorisés à rester sur le territoire, il va falloir que nous soyons sereins. » 

Ils rejoindront ensuite la ville de Hébron. « ce sera notre camp de base » s’amuse François. 

Puis leur voyage est parfaitement rôdé: visite de villages entourés de colonies, rendez-vous avec des syndicalistes indépendants de l’Autorité Palestinienne. « On longera le mur, on ira peut-être même jusqu’au mausolée d’arafat, quand nous serons à Ramallah. » 

le groupe prendra les taxis collectifs ou les bus. Pas question de voyager autrement.

Ils rencontreront aussi les parents de salah Hamouri, ce prisonnier trop tristement célèbre. Voir notre reportage ici : «  Nous sommes très heureux de pouvoir les rencontrer et leur apporter notre soutien. »

Les clermontois iront ensuite à la rencontre du gouverneur de la province de Jerico mais aussi d’associations telles que « Les jeunes contre la colonisation », « jordan Valley Solidarity » ou encore Project Hope

«  Le plus dur pour nous ce sera d’aller dans le camp de Balata. Ce camp de réfugiés est terrible, il date de 1948. On y croise de très vieux réfugiés, et sa superficie n’a pas bougé d’un centimètre alors que des milliers de nouvelles personnes y sont arrivées. » 

Ils finiront leur tour à Bethléem et Jérusalem. A Jérusalem pour rencontrer la psychiatre qui intervient dans le documentaire d’Alexandra Dols:

« Derrière les Fronts« : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=257603.html

 

 » A Bethléem, nous passerons certainement voir l’hôtel de Banksy. » En effet, un nouvel hôtel a vu le jour en plein centre de la ville, à l’initiative du célèbre artiste de rue. Il a d’ailleurs fait parler de lui et de son hôtel récemment:http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2017/11/02/03015-20171102ARTFIG00110-en-palestine-banksy-organise-une-ceremonie-d-excuses-pour-la-declaration-balfour.php

Pour Bernadette «  La question palestinienne est venue ( à elle) dans les année 70 après avoir vu un film. Avant, fortement marquée par l’holocauste, j’étais persuadée que les juifs étaient persécutés partout dans le monde. A Clermont-ferrand, j’ai rencontré le seul palestinien de la ville. On a créé l’association Medicale Franco-Palestinienne. En 1998, j’y suis allée pour la première fois. »

François, lui, fait son premier voyage en 2008. «  C’était juste avant les attaques meurtrières de Gaza. Ca m’a retourné. Je suis un militant contre toutes les injustices mais celle-ci me semble encore pire que toutes les autres. Depuis 10 ans, c’est devenu une de mes causes prioritaires. cette injustice me met en colère et me donne envie de témoigner, car ce que l’on peut lire ci et là ce n’est pas la vérité. Les voyages au coeur de cette injustice remotivent, dynamisent et font un peu plus entendre les cris de douleurs. Les gens de là-bas nous supplient de rentrer en France pour raconter. Sensibiliser des élus, des viticulteurs, des syndicalistes, c’est important pour nous… » 

A leur retour, le groupe organisera des rencontres pour témoigner, et profitera du festival  » Palestine en vue », en avril 2018, pour soutenir et faire parler de la cause palestinienne. 

«  On le sait, on ne revient jamais tout à fait les mêmes d’un voyage comme celui-là…ça bouscule c’est sûr, mais il est nécessaire pour nous d’y aller et de rendre compte de cette situation intolérable » confie François avant de terminer: « on pourrait parler de ce que l’on a vu sur nos différents voyages antérieurs. Je me rappelle d’un truc:  une mère à qui on a interdit de passer de l’autre côté alors que son fils venait d’être hospitalisé. Ce jour-là, je me suis senti impuissant…Parfois on se sent vraiment petit, mais il faut continuer… » 

 

Eloïse Lebourg

Nos actionnaires, c'est vous.

Aidez-nous à rester gratuit, indépendant et sans pub :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

nos derniers articles
Cet article vous a plu ?

Soutenez le Cactus !

Le journalisme a un coût, et le Cactus dépend de vous pour sa survie. Il suffit d’un clic pour soutenir la presse indépendante de votre région. Tous les dons sont déductibles de vos impôts à hauteur de 66% : un don de 50€ ne vous coûte ainsi que 17€.