Retour des violences fascistes à Clermont-Ferrand

Dimanche, à Clermont-Ferrand, une agression en plein centre-ville commise par des personnes se revendiquant des sphères néo-nazies a eu lieu sur de jeunes militant-e-s rentrant du rassemblement contrant la Manif pour Tous.

Il était à peine 17 Heures. Six jeunes rentrent avec leurs pancartes sous le bras du rassemblement dénonçant la manif pour tous, qui a eu lieu le même jour. Tous sont militants étudiants syndiqués à l’UNEF. Un homme, dans une voiture les interpelle : « Les antifas, passez une bonne soirée ! » Les jeunes sont alors sur la place Sugny, en plein centre de Clermont-Ferrand. L’homme les suit à pieds, il est au téléphone. En haut de la place, il est rejoint par d’autres de ses camarades. Les insultes fusent « Gros PD« , « Allez vous faire enculer« , « Clermont c’est à Nous, c’est à la vraie droite« . Les étudiants accélèrent le pas. Lukas reste derrière, prudent. « Place de la victoire, personne ne bouge, alors que le groupe est bousculé, insulté et menacé. Alors, on a continué à marcher vite, à subir les insultes... » Dans la rue Saint-Esprit, les Kebabs ferment vite, et baissent les stores, tant la tension est palpable et les insultes racistes nombreuses. Puis, les néo-nazis prennent les drapeaux et avec le bâton commencent à frapper les étudiants. Lukas se fait arracher son sweat sur lequel est écrit « Antifasciste ». Un autre militant fait une chute à terre après une béquille, et se fait frapper. « Une de nos camarades se fait tirer les cheveux, elle est la seule racisée du groupe, elle se fait traiter de tous les noms. »

Heureusement, sur la place de la Victoire, Vincent qui y avait rejoint des amis, voit très vite qu’il y a un problème. « J’ai entendu des gens crier des propos bien sales, ca m’a indigné…Du coup, en m’y intéressant un peu plus, j’ai vu qu’ils suivaient un groupe de jeunes militants. Je les ai suivis et je suis intervenu dès que les coups ont commencé à tomber. »

Lukas confirme : « Au départ, on ne savait pas qui était cette personne jusqu’à ce qu’on le voit repousser violemment nos agresseurs… » En face, trois étudiants de lettres appellent rapidement la police. « Au même moment, on traverse la route en courant et là, ils ne nous ont pas suivis. Vincent, que nous ne connaissions pas est venu voir si nous allions bien… » La police arrive quelques instants plus tard. « Ah mais vous étiez à la contre-manif ? » Interrogent-ils avant de partir à la poursuite de la bande violente. « On a vu leur voiture tourner, puis il était 18Heures, on s’est dit qu’il valait mieux rentrer, car prendre en plus une amende, ça aurait fait beaucoup pur la journée » se marre Lukas.

Les jeunes ont reconnu rapidement leurs agresseurs comme des personnages notoires fascistes. Certains sont d’anciens membres du Bastion Social, d’autres font partie de groupe de musique néo-nazie comme Peste Noire. « Ils ont revendiqué appartenir à Egalité-Réconciliation, pendant notre baston…. » rajoute l’un des étudiants.

Toujours est-il que les fascistes n’auront pas laissé beaucoup de répit à la capitale auvergnate après la fermeture du Bastion Social, en 2018. Devant l’université, encore ce matin, des jeunes militants de l’Action Francaise distribuaient des tracts pour la réouverture des universités. « Punaise » s’amuse Lukas, « ils ont au moins une même revendication que nous » avant d’ajouter en regardant le tract de plus près « Ah oui sauf qu’eux c’est pour protéger la nation… »

Les jeunes victimes ont décidé de porter plainte. Des témoins ont accepté de les accompagner dans cette démarche. « Les fascistes n’ont rien à faire ici ou ailleurs, il faut simplement lutter contre eux » expriment des militants venus soutenir les jeunes étudiants…

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