Retraites : la contestation de retour dans la rue

Ce matin, c’était la reprise de la mobilisation à Clermont et un peu partout en France. Si les grèves étaient moins nombreuses, tout comme les personnes dans la rue, les Français ne se disent pas résignés.

C’est la plus longue pause qu’il y avait eu dans la mobilisation. Plus d’un mois. Mais ce matin, les affaires reprennent. C’est sous un ciel bleu que les manifestants se sont réunis, place du 1er mai, à 10 heures. En arrivant, on remarque des rangs un peu plus clairsemés. On l’annonçait déjà à la radio : moins de grève et une mobilisation moins intense. Ajoutez le coup de poignard qu’a représenté le 49.3 et les efforts qui n’ont pas semblé payer à l’assemblée, on pourrait croire les citoyens résignés. Mais si beaucoup ne se font plus d’illusions sur le texte des retraites, autant ne comptent rien lâcher pour montrer qu’ils sont là et témoigner de leur ras-le-bol.

Echec mais pas mat

Comme à son habitude, le cortège clermontois part dans la bonne ambiance avant d’arriver à Jaude de la même façon. De la déception, il y en a un peu. De la lucidité plutôt, sur la situation. Mais les nombreuses personnes que l’on croise et avec qui on discute ne veulent pas entendre parler de résignation. « Il n’y a pas de résignation. Il y a moins de monde, c’est un fait mais les gens ne voient plus de perspective et la longueur des débats n’aide pas. Mais on veut encore montrer qu’on est là et notre opposition à la réforme et aux méthodes du gouvernement. », nous dit Marc, en queue de cortège.

Toujours unis

Pour certains, le texte proposé par le groupe parlementaire Libertés, indépendants, outre-mer et territoires ayant pour projet l’abrogation de la réforme du gouvernement, fait subsister un infime espoir. Infime en effet tant l’initiative paraît complexe et tant les efforts de la majorité de saper tout débat démocratique sont forts.  

En tous les cas, pour cette 14ème journée de mobilisation, les représentants des syndicats ont célébré la lutte passée et futur ainsi que l’unité. À Clermont, près de 10.000 personnes ont battu le pavé.

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1 réflexion sur “Retraites : la contestation de retour dans la rue”

  1. Retraite : reparler des enjeux, du fonctionnement, de ce qui a été voulu par Ambroise Croizat.
    1. Les retraites constituent le principal poste budgétaire de la protection sociale (avec l’assurance maladie) et l’un des piliers du régime assurantiel.
    Financer les retraites par les salariés et les employeurs est le principe et avant les années 70, cette caisse était gérée par les contributeurs c’est-à-dire salariés et patronat.
    Maintenant c’est l’état qui gère et on voit bien quelles dérives successives ont été décidées par les gouvernements.
    Si les salariés reprenaient la gestion des caisses de retraite, quelles seraient les marges de manœuvre ou les ajustements à opérer pour pérenniser cette assurance ?
    Constats ; avec 42 régimes spéciaux, comment trouver un accord qui apportent à tous justice sociale ?
    2. Est-ce que les régimes par capitalisation doivent être maintenus ? ils captent une part de la cotisation salariale (et pas celle de l’employeur) tout en reversant seulement 0,7 % du capital épargné. Pour rappel, le régime général peut multiplier le montant de la cotisation salarié par 52. Par exemple pour 326 euros de cotisation mensuelle, le retraité percevra 1700 euros de retraite. Le régime complémentaire va reverser le capital épargné soit par exemple 50 euros par mois pour une cotisation de 78 euros mensuels (taux de 2,5 % du salaire).
    Hypothèse. On transfert cette valeur de 2,5 pour arriver à un taux de cotisation obligatoire de 13,5. La pension alors serait de 2316 en théorie. Pour un taux de 12,10 soit 1,10 points de plus, la pension serait de 2076 euros. Et pour un salaire sans perte de pouvoir d’achat.
    Agir sur la cotisation obligatoire est la solution mais l’état ne veut pas entendre parler. Qui gère les régimes complémentaires ? Des assurances comme ALLIANZ. Des fonds de pension ?
    Le programme de l’AEC (LFI) évoquait cette augmentation de cotisation mais sans remettre en cause les régimes complémentaires que beaucoup de salariés choisissent par défaut d’information.
    Je pose la question de cette immense lacune dans les programmes.
    Qui devrait gérer cet argent qui appartient aux salariés ?

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