Le Théâtre du Pélican a besoin de soutien !

1973. Jean-Claude Gal fonde le Théâtre du Pélican. Il le présidera jusqu’en 2001 avec la volonté de se tourner vers la jeunesse. Accueil, ouverture, insertion et gratuité sont les valeurs phares du projet. Voilà maintenant des années que la structure, en résidence à La Cour des Trois Coquins, s’est imposée comme un acteur culturel majeur à Clermont-Ferrand et ses environs. Lieu indispensable de l’art pour les ados et jeunes adultes, le théâtre a obtenu le label « Centre de création et d’éducation artistique ».

Ici, on peut participer à des ateliers et créations, travailler sur l’écriture ou rencontrer des artistes (metteurs en scène, chorégraphes, performeurs…) qui souhaitent expérimenter et créer avec les jeunes. Ce qui fait aussi la force du Pélican, c’est son lien avec le territoire, ses habitants et ses structures culturelles et associatives.

Perpétuer un engagement

 Si le départ de Jean-Claude Gal a laissé un vide en 2020, l’équipe du Pélican a rebondi et a lancé de nouveaux projets tout en gardant à cœur ses missions premières de création et d’éducation. « Avec l’équipe, on a réfléchi à un nouveau projet », expliquait Sophie Rieu, nouvelle administratrice de production, il y a quelques semaines. Dès lors, quatre grandes orientations ont été ciblées.

D’abord, la création, avec des jeunes qui peuvent auditionner pour des projets de longue haleine avec des artistes en résidence. En plus de cette dimension, l’équipe a voulu rester fidèle à l’aspect pédagogique du théâtre. Le Pélican a gardé ses partenariats et ses temps d’éducation artistique et culturelle afin de sensibiliser un maximum de jeunes.

Les labos : l’art de l’expérimentation

Autre volonté : l’ouverture. À travers les Labos notamment, rendez-vous hebdomadaires d’une vingtaine de jeunes pour des séances expérimentales avec différents metteurs en scène. Ces Labos sont l’occasion d’explorer de nouvelles formes de théâtre à partir de textes dramatiques. Deux rendez-vous hebdomadaires sont proposés gratuitement tous les mercredis d’octobre à mars. Aucune pratique théâtrale antérieure n’est nécessaire. Les Labos sont ensuite présentés courant mars à La Cour des Trois Coquins puis dans divers lieux socio-éducatifs.

Enfin, le Théâtre organise un an sur deux un festival où sont invités 8 pays partenaires . Mais cette histoire et ces projets sont plus que jamais compromis par une trésorerie à la peine depuis des années et des difficultés à trouver des financements à la hauteur.

« On ne pourra pas aller plus loin »

Le Théâtre du Pélican, ce sont 25 à 30 personnes salariées. C’est aussi 78 établissements scolaires concernés et plus de 13 000 jeunes impliqués depuis 2001. Mais les subventions de la ville de Clermont-Ferrand, du Département et de la Région ne suffisent plus. Le théâtre est sous-financé depuis 2015 avec des subventions qui n’ont pas été réévaluées depuis 10 ans et une aide de la Région qui a même baissé de 10 000€ en 2020. 

La sonnette d’alarme avait déjà été tirée en 2015 mais des projets européens amenant une subvention importante avaient sauvé le théâtre. Il y a deux ans, ce sont les aides de la crise sanitaire qui ont accordé un sursis à l’équipe.

Actuellement, le théâtre accuse un déficit de plus 40 000€. « On projette une fin d’activité en avril, une autre en juin puis en septembre. On ne peut pas aller au-delà », se résigne Sophie Rieu. En effet, toutes les activités du théâtre sont proposées gratuitement pour que les jeunes puissent y accéder sans contrainte. Faire payer les jeunes : « contre nos valeurs », martèle cette dernière. Pour elle, le rôle du Pélican est primordial et permet de garder de la diversité dans l’offre théâtrale du territoire.

De nouvelles formes de mobilisation

Depuis notre rencontre il y a quelques semaines, les choses ont un peu bougées. « On a eu un rendez-vous avec la DRAC. Ça a été assez positif puisqu’on a été écoutés et on sera soutenus. Ils vont réévaluer leur soutien financier mais on ne sait pas encore à quelle hauteur. En tous cas, ça laisse entrevoir de l’espoir », explique Katy Martins, qui gère la communication du théâtre.

Dans un premier temps, l’équipe du Pélican a lancé un message de soutien, sorte de tribune sur les réseaux en suggérant aux connaisseurs d’envoyer des messages de souvenirs du Pélican. « Après de nombreux messages, on s’est rendus compte que beaucoup avaient envie d’aller plus loin. On a donc lancé la pétition.», précise Katy. « On espère récolter suffisamment de signatures pour par la suite, pour envoyer la pétition à nos différentes structures de tutelle, pour montrer que le sujet est soutenu et compris par les Clermontois ».

Pour le Pélican, les retours sont très positifs. Après 150 premiers signataires, ces derniers ont publié la pétition en ligne, sur le site Change.org. « Beaucoup de personnalités de renom ont signé et là, on approche des 500 », se réjouit la communicante. Parmi les signataires, entre autres : Robin Renucci, Jean-Gabriel Carasso, Céline Bréant, Alain Kerlan, Marie Bernanoce, Emmanuel Wallon ou encore Didier Plassard.

Pour celles et ceux qui souhaitent s’inscrire dans cet élan, la pétition est disponible sur Change.org : « Sauvez Le Théâtre du Pélican à Clermont-Ferrand ! » (https://www.change.org/p/sauvez-le-th%C3%A9%C3%A2tre-du-p%C3%A9lican-%C3%A0-clermont-ferrand). Sous forme d’association, il est également possible de faire un don au Théâtre du Pélican.

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