« On parle de faire respecter l’étiquetage de produits illégaux ! »

Cinq ans après son entrée en application, la directive européenne sur l’étiquetage des produits issus des colonies israéliennes n’est toujours pas respectée par beaucoup de grandes enseignes. À Clermont-Ferrand, le groupe AFPS dénonce une réglementation hypocrite et appelle à l’interdiction de ces produits.

Il est 17 heures ce vendredi 14 février, le ciel de la rue de l’Oradou, à Clermont-Ferrand, ne s’obscurcit pas encore. Sur le parking du magasin Liddl, de petits groupes se forment : une bande de jeunes qui boivent du soda et fument des cigarettes, un couple qui vient faire ses courses de la semaine, une maman avec ses deux enfants… Et les militants de l’association France-Palestine solidarité (AFPS). À l’heure du rendez-vous, ils sont une dizaine à se retrouver pour mener, une nouvelle fois, une action d’appel au boycott des produits de la colonisation israélienne en territoire palestinien. Ciblée ce jour-là, la chaîne de grande distribution discount est accusée par les militants d’en proposer plusieurs avec un étiquetage trompeur et contraire à la législation. « La réglementation européenne est claire », relève Yves Chilliard, qui coordonne l’action ce soir-là et a repéré les produits en question quelques jours plus tôt. « L’étiquette doit mentionner comme provenance « colonie israélienne en territoire palestinien », et non « Israël » comme c’est le cas dans les quatre magasins Liddl de Clermont-Ferrand que j’ai visité récemment. Nous avons envoyé une lettre à la direction du magasin et à la répression des fraudes pour signaler ce manquement, mais les étiquettes n’ont toujours pas été changées. Comme nous l’avions promis dans ce courrier, nous revenons pour informer les clients. »

Bien entendu, Liddl est loin d’être la seule chaîne à contourner cette directive européenne de 2015. Notamment, d’après les militants, à la faveur d’une trop grande tolérance des autorités publiques, pourtant au fait du problème. Un laxisme qui pourrait s’expliquer par un recours non-suspensif contre la directive, rejeté à l’automne dernier. « Mais la réglementation est hypocrite », souligne le militant. « L’occupation des territoires palestiniens est contraire à la convention de Genève et constitue un crime contre l’humanité. On parle de faire respecter l’étiquetage de produits illégaux ! Nous demandons l’interdiction de leur importation, il faut arrêter de soutenir économiquement un régime d’apartheid. »

Après un rapide briefing, les militants se mettent en place : banderole déployée, ils abordent les clients avec des tracts explicatifs et des pétitions. Les clients semblent réceptifs, et la plupart accueillent cette opération avec intérêt. Arrivé par hasard, le directeur du magasin échange cordialement avec les bénévoles de l’AFPS, et nous renvoie vers le service communication de la chaîne. L’action se poursuit dans le calme durant environ une heure ; elle sera certainement reproduite dans les semaines qui arrivent devant d’autres enseignes.

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