Pour réaliser cette enquête, le mouvement Sol a fait appel au cabinet d’études TansFormation Associés. Ce dernier a aidé le mouvement Sol à rédiger des questionnaires objectifs pour ceux qui travaillent au bon fonctionnement des monnaies locales mais aussi pour les adhérents et les professionnels liés à ces monnaies. Les réponses ont constitué le rapport. Pour en savoir plus sur ce que sont les MLC (Monnaies Locales Complémentaires), leur fonctionnement et sur la Doume (monnaie locale du Puy-de-Dôme), retrouvez notre article ici.
Impact social
Les monnaies locales sont créatrices de liens. En effet, « 80% des utilisateurs ont découvert d’autres aspects de leur territoire (lieux, commerçants et artisans…) et 66% des adhérents parlent plus avec les professionnels du réseau qu’avec d’autres. » expose Charlotte Bazire, du mouvement SOL. « On sait aussi que 80% des professionnels ont recommandé un confrère qui accepte la monnaie locale à leurs clients. » poursuit-elle.
Les monnaies locales sont aussi un outil de solidarité. « Lorsqu’un professionnel veut développer un projet qui répond à la charte des valeurs des monnaies locales, c’est-à-dire tendre vers une transition écologique et sociale, les monnaies locales peuvent l’aider en lui faisant un prêt à taux zéro. » explique Charlotte. Les MLC ont aussi comme objectif d’être accessibles à tous. Les personnes les plus précaires peuvent payer une adhésion moins chère ou avoir un bonus social. Au lieu de changer un euro contre une MLC, le consommateur peut échanger dix euros contre quinze MLC.
Les monnaies locales ont aussi des valeurs d’équité. « On va retrouver plus d’entreprises avec des salaires équitables entre chaque salarié, quelque soit son poste, qu’il soit homme ou femme. L’échelle des salaires va être de 1.26 contre 3.1 dans les autres entreprises. Les adhérents professionnels qui travaillent ensemble vont aussi plus appliquer une politique du prix juste. »

Impact environnemental
Les monnaies locales favorisent la consommation locale et responsable. Les adhérents professionnels s’engagent à œuvrer pour la transition écologique et vont donc être soutenus par les MLC. « 84% des professionnels ont changé leur méthodes de travail pour réduire leur empreinte écologique. Cela va de la conception de leur produit, à la gestion de leurs déchets, en passant par le choix de leur fournisseurs, qui doit être local pour réduire les temps de transports polluants. » explique Charlotte.
Quant aux consommateurs, « 69 % des adhérents ont augmenté leur consommation locale et 36% d’entre eux achètent plus de produits bios. » décrit Charlotte. « Et 55% d’entre eux affirment avoir eu des échanges de conseils pour réduire leur impact environnemental. Une sensibilisation à de nouveaux modes de consommation plus écologiques se fait donc naturellement. »

Impact économique
Grâce au réseau local des MLC, les entreprises ont plus de clients. « Grâce à ce réseau qui se crée, au développement d’un autre mode de consommation, 22% des professionnels notent un effet visible sur leur chiffre d’affaire qui va augmenter. » expose Charlotte. « Et comme la monnaie locale va continuer à circuler localement et dans le réseau, un paiement en MLC génère 1,25 à 1.55 fois plus de revenus pour le territoire que l’euro. »
Une cinquantaine de communes se sont aussi engagées dans les MLC. « On va avoir des communes qui vont utiliser des MLC pour financer des subventions publiques auprès d’associations. D’autres vont proposer de payer son entrée à la piscine ou à la bibliothèque en MLC. C’est tout bénef pour ces communes et leur économie locale. »
Mais les adhérents particuliers aussi y voient des avantages. « Les monnaies locales renforcent le pouvoir citoyen car n’importe qui peut participer démocratiquement aux décisions qui concerne sa MLC. Cela a permis à 66% des adhérents de ne plus considérer les sujets économiques comme obscurs, comme une affaire d’experts ! »
La Doume dans le Puy-de-Dôme D’autres monnaies locales
En tout, ce sont 82 monnaies locales qui existent en France, regroupant 10 000 entreprises et associations, 40 000 adhérents particuliers et 1 500 bénévoles ou salariés. Cela représente 5 millions d’euros en circulation sur des territoires donnés, pour une économie locale, sociale et solidaire.