Le centre de l’enfance toujours dans la tourmente

Après des mois de mobilisation, les travailleurs du centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF), à Chamalières, attendent toujours une amélioration de leurs conditions de travail. Après un comité technique peu satisfaisant, les salariés se préparent à intensifier la mobilisation.

Voilà déjà près d’un an et demi que les salariés du CDEF demandent les moyens d’assurer leur mission de protection de l’enfance, et rien ne bouge. En octobre 2018, les éducateurs manifestaient pour dénoncer des conditions de travail et d’accueil catastrophiques, qui mettaient en danger les salariés et les enfants ; l’été suivant s’est déroulé dans des conditions désastreuses. Fortement mobilisés, les agents sont parvenus à faire rejeter le budget présenté par leur direction lors du conseil d’administration d’octobre dernier. Trois mois plus tard, ils n’ont encore aucune garantie que leurs revendications seront inscrites dans le nouveau budget, qui doit être présenté dans les semaines à venir. Alors le personnel s’agace, et se prépare à débrayer à nouveau si des avancées concrètes ne leur sont pas annoncées.

« Le directeur a été en arrêt maladie pendant trois mois, et il vient de revenir. Nous attendions de sa part une forme de clarté, et une préparation du prochain budget sur la base des axes de réflexion développés par le personnel ces derniers mois. Nous n’avons encore rien dans ce sens », regrettent les représentants Sud-santé-sociaux de l’établissement. À l’inverse, la méthode d’élaboration du budget a changé : la direction du CDEF doit désormais envoyer une proposition au conseil départemental en amont du prochain conseil d’administration. Ce qui laisse craindre aux syndicalistes qu’un budget intégrant leurs revendications ne parvienne pas jusqu’au CA, qui doit se tenir ce 26 mars, car refusé à l’avance par le conseil départemental. « Le directeur doit envoyer ce document le 9 mars. On a donc convoqué un comité technique extraordinaire (CTE) ce matin [11 février 2020] pour rappeler nos revendications et signifier que nous serons attentifs et mobilisés pour qu’elles y apparaissent. Mais nous n’avons reçu aucun engagement : on a l’impression que la direction a peur de demander plus que ce que veut bien lui accorder le conseil départemental. On a eu un échange consensuel, avec un directeur qui laisse entendre qu’il partage notre avis, mais ça restera des belles paroles s’il ne propose pas les moyens de mettre réellement en œuvre les changements qui s’imposent. »

Outre leur propre direction, les agents et leurs représentants en appellent au conseil départemental et aux groupes politiques qui y siègent pour appuyer leurs demandes. « Jean-Yves Gouttebel a annoncé qu’il faisait une priorité de la protection de l’enfance, il ne faut pas que ça reste uniquement dans le discours. On souhaite impulser un vrai réveil des autorités publiques pour recréer des conditions de travail sereines pour le personnel et pour les enfants qu’on accueille. Et ça ne se limite pas au CDEF : tous les collègues de la protection de l’enfance dans le département décrivent la même situation que nous. »

Si les travailleurs du centre de l’enfance ne sont pas écoutés, la mobilisation risque de monter rapidement en intensité. Après plus d’un an de mobilisation, la colère des salariés se fait de plus en plus sourde. « Les agents demandent des actions, ils n’accepteront pas de rester fatalistes et d’attendre », préviennent les syndicalistes. « Selon ce qui nous est présenté dans le prochain budget, leur réaction sera à la hauteur des enjeux. »

Photo d’illustration : archives octobre 2019.

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