À Clermont-Ferrand, la mobilisation trouve un nouveau souffle

Avec 15.000 grévistes en manifestation ce vendredi 24 janvier, la mobilisation reprend bel et bien du poil de la bête. Un nouveau souffle confirmé par l’entrée dans la bataille de nouveaux secteurs et de nouvelles stratégies de lutte.

La chorégraphie « À cause de Macron » proposée par Attac a remporté un franc succès

La mobilisation ne faiblit pas : après 50 jours de grève et de manifestations, le constat est indéniable. Bien au contraire, elle semble réussir le pari du renouvellement pour tenir dans la durée, malgré l’interruption des grèves reconductibles dans la plupart des secteurs. Pour maintenir le niveau de l’affrontement, la stratégie s’est réorientée : ce sont désormais à tour de rôle que les différents secteurs mobilisés brillent par des coups d’éclat. En témoignent le retentissement national de l’action des cheminots hier, la multiplication des coupures d’électricité dans des endroits stratégiques, et les reports d’épreuves du baccalauréat. De cette manière, des grévistes déterminés occupent le terrain pour ne laisser aucun répit au gouvernement, créant un véritable climat de lutte ; dans de nombreuses villes, les nuits sont rythmées par les retraites aux flambeaux, comme celle qui a rassemblé plus de 1.500 personnes hier soir à Clermont-Ferrand. Elle s’est par ailleurs ouverte par un happening féministe à l’initiative d’Attac, rappelant que les conséquences de la réforme frapperont les femmes plus durement encore que le reste de la population.

Environ 15.000 personnes ont manifesté à Clermont-Ferrand ce vendredi 24 janvier

Une occupation du terrain qui a permis de réunir à nouveau 15.000 manifestants ce vendredi 24 janvier, notamment grâce à l’appui de nouveaux secteurs en lutte. Fortement mobilisés, les avocats semblent avoir encore gonflé leur cortège. Mais c’est surtout le monde universitaire qui amplifie son action, menacé par la nouvelle loi de programmation pluriannuelle sur la recherche, qui ouvre la voie à la précarisation générale des enseignants-chercheurs. Une nouvelle attaque qui a mis dans la rue des enseignants réticents à faire grève ; à l’université Clermont-Auvergne, le remplacement des cours par un programme de mobilisation est prévu dès la semaine prochaine. Encouragés par l’engouement de leurs professeurs, les étudiants ont battu le pavé bien plus nombreux qu’ils ne l’étaient lors des dernières manifestations, formant un cortège de plusieurs centaines de jeunes contre quelques dizaines le 5 décembre. En cas de poursuite sur cette voie, une mobilisation massive des étudiants pourrait mener à un élargissement et une amplification du mouvement de contestation, toujours soutenu par une majorité de la population.

En réaction, la répression continue de pleuvoir sur les militants : après les arrestations de manifestants, d’avocats et de journalistes, ce sont maintenant les professeurs qui sont visés. Aujourd’hui, plusieurs militants ont été convoqués par la police après une plainte du rectorat concernant l’action de blocage des épreuves du bac au lycée Blaise Pascal ; parmi eux, des syndicalistes de la CGT Educ’action, de Solidaires et de l’UNEF. La bataille se poursuit également sur le plan médiatique, notamment marquée par les accusations diffamatoires de Daniel Cohn-Bendit sur LCI contre des militants clermontois de la CGT et de la France insoumise.

Les prochaines actions n’ont pas encore été appelées, bien que la plupart des syndicats se soient prononcés pour une manifestation nationale à Paris le jour de la présentation du texte à l’assemblée nationale. En attendant, le rendez-vous est pris le 30 janvier à 12h30, pour soutenir le militant antifasciste Will, en procès pour avoir écrit « Justice pour Wissam » lors d’une manifestation.

Fortement mobilisés, les avocats ont assuré les manifestants de leur soutien en cas d’arrestation.

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