Cause Commune, la nouvelle démarche indépendante pour les municipales de Clermont-Ferrand

Ils sont militants associatifs, Gilets Jaunes, anciens membres du parti communiste ou de la France Insoumise. Ils ont décidé de s’unir pour développer une démarche participative en mettant le citoyen au coeur des échéances électorales.

Naïs, Jules et Philippe boivent un verre au Régent. Ils ont la tête dans le guidon et dans les étoiles. Chacun a un parcours particulier. Naïs a été la suppléante du célèbre Alain Laffont, figure emblématique de la gauche clermontoise, décédé en 2018. Lors de notre interview avec lui, il disait avoir une remarquable admiration pour cette militante à la verve posée et claire. Jules fait aussi partie de l’entourage proche du vieux briscard de la politique. Philippe, lui est militant à Greenpeace. Ils se sont rencontrés au détour de manifs des Gilets Jaunes ou pour le climat.  » Ces deux rassemblements ont quelque chose d’inspirant. On a compris avec les marches pour le climat que la lutte se modifiait, avec en plus de la responsabilisation individuelle du problème, une responsabilité collective et surtout une responsabilité des grands de ce monde montrée du doigt  » Explique Naïs.  » Et le mouvement des Gilets Jaunes, c’est pareil, on demande aux citoyens de faire des efforts pendant que des actionnaires s’en mettent plein les poches. On a pu voir que la crise sociale et la crise écolo avaient donc un dénominateur commun : le ras-le-bol de cette fracture entre deux mondes. »

Les participants à cette démarche ont eux aussi un point commun : un constat d’échec des politiques en place. les insoumis au coeur de cette démarche ne remettent pourtant pas en cause le programme du parti de Jean-Luc Mélenchon.  » La FI a une vision politique intéressante avec la reconnaissance de la crise écologique, mais le cadre politique est traditionnel avec son chef et sa logique d’étiquette. Nous voulons dépasser cela. » (Ce qui a d’ailleurs tendance à agacer les insoumis qui eux aussi mettent en place une liste pour les municipales, sans vouloir discuter avec cause Commune.)

Le collectif a donc décidé d’être plus consultatif, en intégrant les demandes des citoyens. Aussi, la petite bande (une centaine de sympathisants, au demeurant) est allée demander leur avis aux personnes qu’elle croisait. Plutôt qu’un tract, ils ont distribué des questionnaires.  » Ca nous a pris du temps, car il ne s’agit pas là de juste filer un bout de papier et se barrer mais bien d’engager la conversation, les questionnements pour que les gens prennent le temps de réfléchir et répondre.  » Après les marchés, les porte-à-porte, l’équipe a pu récolter 423 contributions de campagne consultative, sur la question de l’écologie mais aussi des quartiers. Philippe explique :  » Nous faisons de nombreux aller-retours entre le temps de réflexion et les actions concrètes de soutien, des aller-retours entre aujourd’hui et demain et surtout ce lien entre le local qui peut changer les choses ailleurs.  »

Si les municipales sont un horizon pour cause commune, le collectif se définit d’abord comme une méthode d’action de campagne et une initiative dans laquelle il reste tout à créer.  » On instaurera un conseil de veille écologique par exemple. Pour un réaménagement, les citoyens tirés au sort seront consultés. Aucune responsabilité ne sera exclusive.  » D’ailleurs, en lisant les contributions, le collectif a été surpris parfois. «  Par exemple, beaucoup nous parlent de la police de proximité comme indispensable. » exprime Jules. «  Alors que pour nous, ce n’était pas tellement une question centrale. »

A Cause commune , chacun vient avec son étiquette, mais avec tout de même, des limites. ici, on accepte seulement les propos progressistes. «  Ca se fait de manière intuitive, les gens sont d’accord sur les bases et la méthode. Ensuite, on fait confiance à l’intelligence collective. C’est comme pour les doléances des Gilets Jaunes, c’était incroyable, car pour faire le programme on a fait voter toutes les propositions et on s’est retrouvés avec l’accueil des réfugiés comme proposition. Les suggestions racistes, homophobes sont d’elles-mêmes exclues de toutes façons… » conclut Jules.

Mi-novembre, le programme sera donc dévoilé, puis des « causeries du soir » seront mises en place avec un film par semaine dans un quartier. «  On y débattra écologie, social et égalité. pour créer un vrai échange.  »

D’ici là, les auteurs de Cause Commune doivent, malgré tout se heurter au système institutionnel pour la désignation formelle d’un ou une candidate. «  On voit là les limites, mais on ne craint pas de les faire repousser, un jour… »

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6 réflexions sur “Cause Commune, la nouvelle démarche indépendante pour les municipales de Clermont-Ferrand”

  1. Votre media qui se décrit comme independant( ce à quoi je n ai jamais vraiment cru) démontre encore une fois de plus la duplicité de la France Insoumise qui sous le masque de la bonhomie pseudo populaire de cause commune cache le vrai visage du mépris social de l incompétence et de l absence de projet réalisable de la gauche radicale qui a toujours fait passer au second tour des élections municipales à clermont ferrand la social démocratie clientéliste corrompue et gaspilleuse d argent public

    1. Cher monsieur, prouvez-nous que nous ne sommes pas indépendants ( que nous touchons donc de l’argent d’une société privée, d’un parti politique ou je ne sais quel fruit de votre imagination) et nous en resterons là mais nous vous souhaitons bon courage. Nous donnons la parole à ce collectif sans dire que nous l’avons rejoints. Si certains membres de l’équipe sont adhérents à des partis politiques ou syndicats, ce sont leurs choix. néanmoins, pour votre information, les membres de Mediacoop ne sont jamais d’accord entre eux. L’une ne vote pas alors que l’autre est dans un parti politique de gauche.Nous défendons les idées progressistes et nous ne ferons jamais de place dans nos lignes à la promotion des idées puantes de notre société. ALors oui, je vous l’affirme, je vous le confirme, nous sommes totalement indépendants ( et pauvres!) et engagés en plus…Nous vous remercions donc de ne pas diffamer à notre égard Enfin, vous pouvez penser ce que vous voulez de la France Insoumise, et débattre sur ce parti, nous pensons que notre rôle est de laisser le débat s’ouvrir. Mais ne mélangez pas tout : nous écrivons un article sur quelque chose etn on pas pour quelque chose.

  2. Ou comment se tirer une balle dans le pied pour des raisons d’égo…

    Clermont en Commun est également une démarche ouverte, impulsée par des militants France insoumise il y a un an et demi.

    Les deux initiatives pourraient être complémentaires : au lieu de se rejeter pour des différences, faites de celles-ci une force pour constituer une liste la plus représentative possible et un programme qui suit.

    Que ce soit l’une ou l’autre des initiatives, les insoumis à l’origine sont d’accord sur une chose essentielle : le programme l’Avenir en Commun.

    Je pense que, des deux côtés, ce n’est pas tout blanc ou tout noir, chacun doit prendre du recul et remettre en question son approche vis-à-vis des camarades qu’il n’aime pas. En effet, pour n’être dans aucune des deux démarches, je trouve cette situation d’une débilité sans nom, ainsi que d’autres camarades.

    C’est humain d’avoir des affinités ou des inimitiés. En revanche, dans le cadre de la politique qui exige d’agir et de penser dans l’intérêt général, il est nécessaire de faire abstraction de cela quand on fait partie d’un même mouvement, qui plus est dans la France insoumise où les différences sont grandes entre les divers militants (primo-militants, militants PG, anciens du PC, jeunes, moins jeunes etc.).

    Si vous en êtes incapables, je le dis avec le cœur : dégagez du mouvement !

  3. Un travail de journalisme digne de BFM !

    Ici, Eloïse LEBOURG se fait la porte parole d’une organisation politique sans aucun travail d’analyse ou recherche. Comme l’aurait fait un média dominant au service de LREM.

    « Cause commune », quel lien avec Etienne Chouard (titre de son livre) ?
    Quelle réelle différence avec toutes les listes qui se revendiquent citoyennes ?

    Un lecteur averti s’inquiétera de ce choix partisan pour un média indépendant, un lecteur moins attentif tombera peut-être dans le piège du cactus conciliant pour une liste « citoyenne » (Qui n’est pas citoyen/citoyenne ?) qui reprend les codes du ni de gauche ni de gauche, alimente le discours macroniste et la dépolitisation du politique.

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