Fin du périple des clermontois partis en Palestine

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Ils ont choisi Mediacoop pour raconter leur voyage en Palestine. Au quotidien, ils nous ont envoyé leurs impressions. Les voici ici…

 

28 novembre, écrit par François

La vallée  du Jourdain entre mythe religieux et réalisté coloniale. D’Hebron à Jericho, ville palestinienne, traversée du déseert de Judee, paysage lunaire et de far West. Jericho situé à 320 mètres au dessous du niveau de la mer. Le gouverneur représentant de l’autorité palestinienne nous dresse un portrait sombre de l’environnement occupé. la vallée du jourdain longue de 150 km représente 30% de la superficie de la Cisjordanie. En 1967, 320 mille palestiniens y vivaient; aujourd’hui ils ne sont plus que 60 mille, et les autres e sont réfugiés en grande partie dans la Jordanie limitrophe. 39 colonies israeliennes agricoles occupent actuellement le terrain représentant une population de 10 mille colons et utilisant la quasi totalité des ressources en eau de la région: un colon utilise 1000 litres d’eau quotidiennement quand un palestinien n’a le drit qu’à 20 litres qu’il paie au prix fort. 95% des ressources en eau de la vallée sont sous contrôle de l’occupant. 

Accompagnés du coordinateur de Jordan Valley Solidarity, installé dans un village bédouin, nous prenons la mesure de la réalité: l’emprise de la colonisation ( cultures intensives de Palmiers à dattes, de bananiers, d’arbres fruitiers et cultures de légumes épuisant la terre et les ressources en eau), les énormes captages d’eau de l’occupant dans lesquels les villageois palestiniens tentent quelques brèches clandestines, les destructions continuelles des habitations de fortune ( en tôle) palestiniennes, la confiscation des terres contraignant le villageois palestinien à se faire exploiter comme ouvrier dans les colonies voisines…Double humiliation, confiscation des terres et nouvel esclavage! Parallèlement, la résistance s’organise autour d’activistes palestiniens et de jeunes internationaux de Jrdan Valley Solidarity. Malgré les menaces de destruction de l’armée israélienne, les agressions coloniales, une école au milieu den ulle part, se reconstruit, des panneaux solaires sont installés pour alimenter en électricité la communauté villageoise, une salel de réunion est constrite en matériaux traditionnels et en 24 heures grâce à la solidarité de tous les habitants. 

 

Mercredi 29 novembre

Naplouse, deuxième ville et grosse enclave palestinienne de Cisjordanie.

Rencontre avec une association franco-canadienne qui travailel auprès des enfants et surtout des réfugiés des deux camps palestiniens de la ville.

Cette associaiton reçoit chaque année, beaucoup de bénévoles internationaux. elel organise aussi un festival dédié à la culture palestinienne et à la rencontre avec d’autres cultures. ( www.nablusfestival.org) 

après la visite de la vieille vile de Naplouse à l’activité débordante, notre petit groupe crée l’animation en s’essayant à quelques pas  de danse…retour aux dures réalités avec la rencontre du club des prisonniers. Cette structure accompagne les prisonniers à leur sortie des geôles israeliennes. ‘ actuellement 6000 prisonniers palestiniens dont 500 enfants!). Les arrestations sont souvent arbitraires et destinés à terrifier la population, le système de détention administrative est particulièrement inique et peut être poursuivi de 6 mois en 6 mois sans aucun jugement. Les conditions de détention dans les prisons israéliennes sont inhumaines, les prisonniers sont humiliés ou torturés.

Visite du camp de réfugiés de Balata ( le plus grand de Cisjordanie: 39000 habitants sur une superficie de 1 km2) Ce camp a été créé à l’origine par les réfugiés de 65 villages autour d’Haifa. Le village de tentes originel est devenu en 67 ans une ville surpeuplée qui a gagné en étages. Les passages entre les habitations sont très étroits et pourtant la vie s’organise avec en toile de fond les conditions de vies précaires et les incursions fréquentes de l’armée d’occupation. l’UNWRA ( nations UNis) administrent les écoles et les dispensaires du camp. avec le représentant du comité de soutien populaire du camp, nous rentrons dans la maison d’une famille dans laquelle, trois des quatre frères ont été soit emprisonnés, soit gravement blessés et handicapés…

 

Wadi Fukin  village à côté de Bethléem (01/12/17) par Yvan

Il n’y qu’une seule et unique route qui mène au village de Wadi Fukin. Ce village de 1300 habitants est blotti au fond d’une vallée en forme de fer à cheval. De chaque côté, en surplomb du village, 2 immenses colonies, dont Betar Illin, qui en est à sa troisième extension. A terme, elle deviendra la plus grosse colonie en Cisjordanie. A Wadi fukin, l’économie du village tourne beaucoup autour de l’agriculture. Nous rencontrons le représentant des paysans du village. Il nous explique que ce village est régulièrement la cible des israéliens, du fait de sa proximité de la ligne verte. Ici, les agressions des colons sont quasi quotidiennes, destructions des cultures, vol et détérioration du matériel d’irrigation. Sans parler des agressions verbales et physiques, notamment sur les enfants du village qui ont l’habitude de jouer dans la vallée.

L’oppression se sent aussi dans le paysage, la ligne d’horizon étant couverte de chaque côté de ces affreux immeubles de 4 -5étages identiques construits à perte de vue par Israël. La prochaine étape de l’occupant : L’implantation d’une zone industrielle au nord qui reliera les deux colonies, et construire au sud un pont qui enjambera la vallée. Le village sera alors encerclée, et l’accès aux terres de la vallée impossible car les espaces sous les ponts sont déclarées zones interdites par l’armée israélienne. 

RAMALLAH (02/12/17) par Sylvain

 
Pour ce dernier jour en Palestine, nous partons pour Ramallah, où des rendez-vous avec certains syndicats palestiniens ont été  organisés.

Tout d’abord, Imad Temeiza Secrétaire Général du syndicat Palestinien des postiers (PPSWU), nous accueille en compagnie de Carine, membre de l’ONG DWRC. La syndicalisation est forte chez les postiers palestiniens. Sur près de 1.000 salarié-e-s, 400 sont adhérents à ce syndicat autonome crée en 2012. Leurs grèves et luttes ont permis d’obtenir de grandes avancées sociales : augmentation de salaires, embauche au statut (et oui, là bas, la poste est un service public !!!), dotation d’uniformes professionnelles… Aujourd’hui, ils doivent se défendre contre la criminalisation de leurs leaders et leur emprisonnement…

Mais leur lutte la plus difficile, est celle menée contre la captation de tout objet à distribuer (colis ou lettre) par l’Israël. En effet, le pays colonialiste impose à la quasi-totalité des pays de passer par lui pour tout envoi en Palestine. Ensuite, les palestiniens sont obligés d’aller chercher leurs objets dans la colonie la plus proche… La Poste française ne proposant que des affranchissements pour l’Israël, et pas pour la Palestine, elle contribue elle aussi à la colonisation de la Cisjordanie.

Ensuite, c’est Mahmoud Ziadeh Secrétaire Général de la GFIU (General Federation of Independant Unions) qui nous accueille. Seule fédération des syndicats autonomes, indépendante du pouvoir politique de l’Autorité Palestinienne (AP), elle revendique 60.000 adhérent-e-s. Le PGFTU, fédération syndicale d’accompagnement de l’AP, en compte autour de 40.000, mais est la seule à être reconnue… Avant de pouvoir créer ce syndicat, leurs dirigeants ont souvent connu la prison, comme prisonnier politique, alors que cette fédération se veut justement indépendante.

Le combat de la GFIU est aujourd’hui d’organiser et d’informer de leurs droits les centaines de milliers de salarié-e-s des petites structures (moins de 10). De même, l’accès des femmes au monde du travail et leur protection est leur cheval de bataille.

Quand on lui demande si le Boycott des produits israéliens causait du tort aux salarié-e-s palestinen-ne-s (argument éculé mais employé à tour de bras en France), Mahmoud nous répond qu’il n’y a pas d’arme plus efficace pour nous occidentaux. Il encourage la campagne Boycott Désinvestissement Sanction des produits israéliens issus des colonies, « ça les rend fous » nous a-t-on dit. Alors boycottons comme nous avons boycotté l’Afrique du Sud raciste et ségrégationniste des années 80 !

Enfin, une rencontre qui nous a toutes et tous marqué, celle avec Sama Jabr. Sama est Directrice de la Santé mentale et  l’une des 20 psychiatres de Cisjordanie (10 pour la bande de Gaza). Elle commence à être mondialement connue pour sa participation au film « Derrière les Fronts ». Elle travaille auprès des palestinien-ne-s victimes de la violence israélienne, notamment les ex-prisonnier-e-s politiques.

Dans un pays où les habitant-e-s n’aspirent qu’à la paix ou à l’équilibre, fruits de leur foi et de leur longue histoire, les blessures non visibles car intérieures infligées au peuple palestinien sont profondes et très difficile à panser.

Aller voir le film pour soutenir Sama et la psychiatrie palestinienne, boycotter les produits  israéliens issus des colonies, appeler les entreprises françaises à ne plus collaborer avec cet état criminel… nous pouvons faire beaucoup de France. Certains réseaux associatifs, syndicaux ou politiques appellent au BDS, mènent des campagnes d’informations et d’actions, ce n’est pas grand chose pour nous occidentaux, mais c’est une des clefs pour l’arrêt de la colonisation et pourquoi pas le respect des droits internationaux.

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