récit d’une nuit d’horreur à la fac de Montpellier

Voici le récit d’un témoin présent lors de l’occupation de la faculté de droit à Montpellier le 22 mars au soir, cette nuit noire durant laquelle des étudiants se sont vus se faire expulser à coup de bâtons, taser et morceaux de palettes par des hommes encagoulés, sous la direction du doyen. Pour éviter toutes représailles, ( d’autres personnes qui ont témoigné se sont vu être  appréhendées et menacées)  il a préféré rester anonyme.Nous l’appelerons François. 

            19 ans. Amoureux. Venu accompagner sa petite amie, le 22 mars, à la faculté de droit de Montpellier. Ils apportent avec eux couvertures et nourriture pour soutenir les occupants de l’université, bien décidés à y passer la nuit. Ils rejoignent les quelques soixante étudiants déjà présents répartis entre le coin fumeur et l’amphithéâtre. A l’intérieur, certains jouent aux cartes, d’autres discutent, mangent ou écoutent de la musique. Aux côtés des étudiants,  le doyen de la faculté et une poignée de vigiles restés ici pour assurer la sécurité de tous.

Comme un amphithéâtre classique, deux portes d’accès suivies d’escaliers qui descendent jusqu’à l’estrade. De chaque côté, des tables et chaises destinés aux élèves. François se trouve dans un angle de la pièce, proche de l’estrade, à l’opposé d’une des deux entrées. Il voit alors le doyen Peytel compter les étudiants présents dans la salle, ce dernier en regroupe ensuite quelques-uns, opposés comme lui à ce mouvement d’occupation, puis fait sortir les queques-uns reliés à sa cause. Les vigiles quittent également la salle pour se diriger vers une des sorties. C’est là que tout commence, François voit arriver une quinzaine d’hommes, pour la plupart cagoulés et armés d’objets, ils entrent dans l’amphithéâtre. Les nouveaux arrivants se dispersent dans la salle en tapant sur les tables créant un grand mouvement de panique. François, abasourdi, ne comprend d’abord pas tout et voit alors de nombreux étudiants se ruer vers la sortie prenant au passage des coups à des endroits divers, des jambes à la tête en passant par la colonne vertébrale. Rapidement, il essaye tant bien que mal de repousser un agresseur armé d’un morceau de palette arrivé jusqu’à lui. Il entend alors le cri strident de sa petite amie prise d’une crise de panique devant la menace imminente d’un taser braqué sur elle. Il plonge vers elle et saisit son agresseur trébuchant avec lui. Sous le coup de l’adrénaline, il se relève, attrape son amie et ils courent ensemble vers la sortie sous les coups des hommes cagoulés. Une fois sortis de la salle de cours ils sont alors dirigés par un cordon de vigiles jusqu’à l’extérieur. Ce n’est qu’une fois dehors que François réalise que du sang coule du haut de son crâne, d’abord en un mince filet puis jusqu’à recouvrir son visage et ses vêtements. Après avoir franchi les grilles de la faculté il voit ces dernières se refermer sur une étudiante handicapée venue occuper la faculté, ses camarades doivent la tirer pour la sortir de là. Les étudiants à l’extérieur constatent alors que le doyen s’est enfermé avec les intrus cagoulés. Ils décident de se regrouper et organisent des rondes autour de l’université pour attendre leur sortie. Bientôt la gendarmerie arrive et escorte Philippe Peytel et les agresseurs, leur évitant de justesse des représailles des antifas venus à la rescousse des étudiants. La police  laissera le doyen et sa milice en sécurité plus loin dans la ville, tout cela sans pour autant prendre la peine de leur faire enlever cagoules et masques ou de prendre leurs noms. Heureusement, certains étudiants arriveront à reconnaître notamment un prof d’histoire, connu pour sa proximité avec les identitaires. Quant à François, il finira sa nuit aux urgences, pour se faire recoudre la tête de trois points. Une blessure moins douloureuse pour lui que le souvenir de cette nuit sous le signe de la violence et encore aujourd’hui de l’incompréhension.

 

Louis Cuzin

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