La grève s’invite au conseil de la métropole !

Ce matin, vendredi 20 décembre, plus d’une centaine de grévistes ont pris possession du conseil métropolitain. À tour de rôle, les représentants de plusieurs secteurs mobilisés ont fait connaître leurs revendications aux élus, qui ont majoritairement déclaré leur soutien à la grève.

C’est une scène qu’on a peu l’habitude de voir : ce matin, les micros de la salle du conseil de Clermont-Auvergne-Métropole ont fait résonner la voix des travailleurs en lutte pour leurs retraites. Plus d’une centaine d’entre eux s’y sont invités avec drapeaux et slogans, avant de prendre la parole pour exprimer leurs revendications. Un syndicaliste mines-énergie a notamment évoqué le modèle du régime des électriciens et gaziers, qui reverse chaque année plusieurs dizaines de millions d’euros d’excédent au régime général, pour demander le remplacement de la réforme par une amélioration du système actuel qui bénéficierait à l’ensemble des retraités. « C’est un combat pour nous et surtout pour nos gamins », a-t-il martelé. « La retraite doit être une seconde vie, et non l’antichambre misérable de la mort ». Une représentante Solidaires a appuyé sur les conséquences particulièrement désastreuses du système à points pour les femmes ; un syndicaliste étudiant a profité de l’occasion pour faire part de la situation de précarité de nombreux jeunes clermontois, rappelant qu’il y a « 7.000 logements vides à Clermont-Ferrand, alors que des étudiants dorment dehors ».

« C’est un combat pour nous et surtout pour nos gamins. La retraite doit être une seconde vie, et non l’antichambre misérable de la mort »

Représentant syndical Mines-énergie

Président de la métropole, Olivier Bianchi a assuré les manifestants de son soutien et dénoncé le dogme des réductions de dépenses publiques. Il a notamment évoqué le contrat de Cahors, qui empêche l’augmentation de plus de 1,2 % les dépenses de fonctionnement des collectivités territoriales, approuvé en 2018 par le conseil métropolitain. Il a tout de même tenu à répondre sur la précarité étudiante en mettant en avant le fond de solidarité étudiante initié en 1995 à Clermont-Ferrand. Les présidents des groupes communistes, écologistes et insoumis ont également exprimé leur soutien aux manifestants. Florent Naranjo, le seul d’entre eux à ne pas figurer sur la liste d’Olivier Bianchi aux municipales 2020, a tout de même rappelé la lutte sur le RIFSEEP des agents de la métropole, pour qui il manquerait 500.000 euros, dénonçant l’exonération de 1 million d’euros accordée à Michelin. Sa proposition de faire voter le soutien à la grève par l’assemblée n’a pas été retenue ; ce sera finalement Olivier Bianchi qui adressera un courrier au premier ministre et au président de la république pour appuyer les revendications.

De leur côté, les élus classés à droite ont préféré rester silencieux. Interpellé par les grévistes, l’unique représentant de LREM n’a pas souhaité s’exprimer, indiquant qu’il figurait parmi les « non-inscrits ».

Après une heure d’échange, les grévistes sont repartis satisfaits, pour poursuivre leur action à l’aéroport d’Aulnat jusqu’en milieu d’après-midi.

La vidéo complète de l’intervention des grévistes au conseil métropolitain

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