Tribune: Réactivation du collectif de Lutte Contre les Extrêmes Droites 63

 Ces derniers temps, l’extrême droite connaît un regain d’activité dans le Puy-de-Dôme. Une dizaine d’organisations et groupes plus ou moins formels sont actifs sur le département. Si l’extrême droite n’est pas ici en territoire conquis, elle poursuit son travail d’implantation. Divers groupes fascistes tentent de prendre pied sur nos lieux de travail et d’étude, multipliant par exemple les incursions et intimidations sur les campus universitaires. L’extrême droite essaye également d’occuper la rue comme lors de la manifestation homophobe le 30 janvier ou à l’occasion des rassemblements « contre la coronafolie » des Patriotes qui profitent du complotisme ambiant et instrumentalisent les peurs et les colères.
Comme toujours, quand l’extrême droite prend la rue cela s’accompagne d’agressions physiques comme celle perpétrée à Clermont-Ferrand contre plusieurs personnes qui protestaient contre la « Manif pour Tous » le 30/01.

La situation locale est évidemment liée à un contexte plus large. À l’échelle internationale, la dynamique de l’extrême droite est inquiétante et la France est loin d’être épargnée. Les groupes d’extrême droite y sont très actifs et multiplient les agressions. Quand ils n’attaquent pas directement les manifestations comme par exemple à Strasbourg la manifestation contre la Loi Sécurité Globale, à Dijon ou Nice celle pour la PMA pour tou·te·s et contre l’homophobie, ils essayent de s’y infiltrer pour en détourner la portée (La Cocarde dans la manifestation étudiante à Paris, le collectif Némésis dans la manifestation féministe à Tours…). Surtout, le Rassemblement National, omniprésent médiatiquement, ne cesse de s’imposer au centre du jeu politicien avec son programme raciste et réactionnaire.

Il faut dire que le gouvernement, loin d’être un barrage à l’extrême droite, fait tout pour lui donner cette centralité en offrant une tribune inédite à sa présidente par le débat télévisé tout sauf contradictoire avec un ministre en exercice, en reprenant les thèmes qui lui sont chers et en multipliant les amalgames racistes. Pire, la politique menée par le gouvernement fait le lit de l’extrême droite : sécuritaire et liberticide (Loi Sécurité Globale, fichage, état d’urgence prolongé), antisociale, discriminatoire (expulsion des immigrés, « Loi renforçant les principes républicains », dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), chasse aux sorcières dans les universités) …

Parce que l’extrême droite est un danger mortel et bien concret pour les travailleurs et travailleuses et en particulier les personnes racisées, les femmes, les personnes LGBTI, les militant·e·s de progrès… ; Parce que l’unité du mouvement social est nécessaire pour combattre ce fléau ;
Nous avons décidé de réactiver le collectif de Lutte Contre les Extrêmes Droites 63 (LCED 63). Nos moyens d’actions seront multiples, à commencer par l’information et les mobilisations de masse afin que l’extrême droite ne puisse être sans opposition sur aucun terrain. Loin de nous contenter de dénoncer le discours et les actes de l’extrême droite, nous entendons y opposer nos valeurs d’égalité, de justice sociale et de solidarité, seules à même de contrer l’encore résistible ascension de l’extrême droite dans le Puy-de-Dôme et ailleurs. Nous apporterons également tout notre soutien aux antifascistes réprimés et aux victimes des agressions fascistes.
 
Le collectif de Lutte Contre les Extrêmes Droites 63 et les 20 organisations le composant.
 

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