La Marche d’Après : Contre une loi Climat trop frileuse

Dimanche 9 mai, environ 700 personnes ont manifesté contre la loi Climat à Clermont-Ferrand, votée en première lecture à l'Assemblée Nationale le 4 mai dernier. Celle-ci est jugée trop frileuse et inefficace face à l'urgence climatique. Cette Marche d'Après, d'envergure nationale et organisée par de nombreuses associations, avait pour but de mettre la pression sur le Sénat. Il doit examiner le projet de loi ce lundi.

La Marche d’Après démarre place de la Victoire. Sur le parvis de la Maison du tourisme, des stands sont installés pour sensibiliser les manifestants à diverses solutions pour préserver notre planète. De multiples associations sont présentes, comme ANV-COP 21, Alternatiba 63, Greenpeace, Bio 63, mais aussi la Frane, Attac, Extinction Rébellion et bien d’autres. Durant la marche, des spectacles et des actions revendicatives animent la manifestation.

Une marche festive animée de spectacles…

Même si les manifestants dénoncent le « détricotage des mesures proposées par la Convention Citoyenne pour le Climat » (CCC), ils ont tenu à rendre cette journée festive. Durant la marche, les manifestants font des collages ou écrivent des messages revendicatifs à la craie, décorant les murs de la ville à coups de « Pas de nature, pas de futur ! » ou de « Moins de riches, plus de ruches ! ». A l’obélisque de Clermont-Ferrand, le groupe des Lipstick Challenge et des circassiens réalisent un spectacle haut en couleur, entre déguisements, jonglages et chants en playback. A la fin de la manifestation, c’est une fanfare qui attend les militants sur la place de la Victoire.

« Nous voulons le respect de la vie animale et végétale, nous voulons le retour des vraies mesures proposées par le CCC » clame Hugo, d’ANV-COP21. Pour les manifestants, cette loi Climat est un coup de communication du gouvernement. « Macron avait des termes fort, promettant de reprendre sans filtre les propositions de la CCC. On se rend compte qu’il a juste instrumentalisé un moyen d’action citoyen pour son image ! » s’insurge Paul, un manifestant. « Il a réduit la suppression des lignes internes d’aviation, à trois lignes supprimées. Nous voulons aussi la reconnaissance des écocides comme des crimes et non pas des délits mineurs. »

… mais aussi d’actions pour plus de justice sociale et environnementale

Durant la manifestation, une action antipub est organisée par ANV-COP21. « On veut rendre compte de la pollution visuelle en étalant toutes les pubs par terre. Et insister sur une des propositions de la CCC : supprimer les publicités qui mettent en avant des produits polluants. » explique Sofiane, engagé dans le collectif. Le gouvernement a en effet modifié cette mesure en interdisant simplement les publicités sur les énergies fossiles comme le charbon. « On devrait même interdire complètement la publicité, que ce soit pour l’écologie, les déchets que cela engendre, la déforestation, etc. Mais aussi pour arrêter d’inciter les gens à consommer dans un monde où on devrait commencer la décroissance. Cesser de vouloir utiliser des ressources de manière infinie dans un monde aux ressources finies. »

Des stands de diverses associations sont aussi présents place de la Victoire. Comme le stand de Clément, de l’association CleanWalker. Il explique comment créer des cendriers de poches à partir de briques de lait ou de jus de fruit. Mais aussi des stands pour une alimentation plus respectueuse de l’environnement, moins industrielles, plus végan, bio, avec les associations Bio63 et L214. S’il y a bien une chose qui réunit les militants aujourd’hui, c’est la convergence des luttes, pour une justice sociale et environnementale. « Il faut qu’on arrête de se diviser. Il faut lier social et écologie car c’est comme ça que l’on va avancer. Ce n’est pas en taxant les plus précaires mais en taxant les gros pollueurs et les plus riches. » conclut Adrien, d’ANV-COP21

En marge de la manifestation, un jeune homme a été blessé par des militants d’extrême droite. Ces derniers avaient déjà attaqué la Comédie samedi soir, arrachant des banderoles et tentant d’entrer dans le lieu occupé par les intermittents et les militants du milieu culturel.

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