100 sommets pour la Palestine. C’était le nom d’une action organisée depuis le début du mois de mars 2024. Au cours des derniers jours, des militantes et militants devaient planter au sommet de 100 montagnes françaises des drapeaux palestiniens, pour réclamer un cessez-le-feu et manifester leur solidarité avec les habitants de la bande de Gaza. « On a dû renommer ça 99 sommets pour la Palestine », souffle Yves Chilliard, d’Association France Palestine Solidarité 63 (AFPS 63).
« Des risques de troubles à l’ordre public »
La raison ? La préfecture du Puy-de-Dôme a interdit en début de semaine le rassemblement qui devait emmener le drapeau palestinien tout en haut de la montagne emblématique du département. Pour justifier sa décision, le préfet a avancé plusieurs arguments. Le risque de troubles à l’ordre public « de la part de manifestants susceptibles d’avoir des comportements ou des propos agressifs envers le peuple israélien », la présence d’un site militaire en haut du puy de Dôme, ainsi que le classement de la montagne au patrimoine mondial de l’Unesco.
De quoi provoquer la colère du Collectif pour une paix juste et durable, qui rassemble une trentaine d’organisations, dont l’AFPS 63. « Depuis quelques mois, ce ne sont pas moins de douze manifestations qui se sont déroulées à Clermont dans la plus grande dignité. […] Ce n’est pas le peuple israélien que nous condamnons, mais le gouvernement et l’armée de Netanyahou qui persistent à poursuivre son offensive génocidaire », rappelle le collectif dans un communiqué. « C’était une action pacifique, de solidarité. Ça n’avait rien de politique ou de religieux », ajoute Yves Chilliard.
Des fouilles de sac
Pour s’assurer que la décision de la préfecture soit bien respectée, des policiers ont été placés aux points de rendez-vous et au sommet du puy de Dôme. « On nous a dit qu’ils fouillaient les sacs de ceux qui arrivaient là-haut pour être certains qu’il n’y avait pas de drapeaux palestiniens », avance Yves Chilliard. Les participants risquaient 90 € d’amendes. Les organisateurs 7 500 €, en plus d’une peine de prison de six mois. En désespoir de cause, les manifestantes et manifestants se sont rabattus sur le Pariou. Trois militants, « autonomes et indépendants » ont bravé l’interdit, et sont parvenus un court instant à « déjouer l’attention des patrouilles » de gendarmes au puy de Dôme pour déployer le drapeau palestinien.
Toujours dans son communiqué, le collectif annonce qu’il « ne laissera pas sans réagir cette nouvelle atteinte inacceptable au droit d’expression et de manifestation », et qu’il se réserve la possibilité de porter cette affaire devant les autorités compétentes.
Nous avons essayé de joindre la préfecture, sans parvenir à avoir quelqu’un au bout du fil.
1 réflexion sur “Un drapeau palestinien au sommet du puy de Dôme ? La préfecture a dit non”
Libérer Gaza, libérez la Palestine ! Soutiens aux militants pr la cause palestinienne????????????????✌????