Ce soir à 18h, 110 personnes se sont réunies devant la préfecture pour réclamer une réaction quant à la situation des familles mises à la rue depuis 1 mois.
Une situation critique qui ne semble pas inquiéter le préfet.
Une situation qui empire
A la Maison du Peuple, les bénévoles sont débordés, et une fatigue générale se ressent “C’est branle bas de combat ici !” alerte un bénévole.
Malgré la réception de quelques matelas, dont les enfants se font un plaisir de jouer avec d’ailleurs, la place pour accueillir de nouvelles familles manque. “La semaine prochaine, on va atteindre les 100 réfugiés ici. On va devoir commencer à en installer dehors…” explique lourdement un bénévole.
Rien qu’aujourd’hui, ils ont accueilli 7 nouvelles personnes “On a reçu une troisième femme enceinte !” précise une autre bénévole.
Passivité des politiques
Les bénévoles ont eu l’occasion de rencontrer le préfet et le maire mardi 7 mai. Enfin, “le maire n’était même pas présent, il n’y avait que ses conseillers politiques !” s’agace une bénévole.
Malheureusement, cette rencontre n’a rien donné “Ils nous disent que la situation n’est pas si critique que ça, ils nous disent que la ville de Clermont-Ferrand est exemplaire sur la réception des étrangers, mais c’est faux !!” raconte une bénévole.
A la maison du peuple, on condamne une certaine hypocrisie de la part du préfet “Il nous fait du chantage. “Il nous dit qu’il veut bien les aider à les héberger quelque temps, uniquement s’ils signent pour être gentiment raccompagnés dans leur pays d’origine !” expliquent-ils.
Chez les politiques, traiter ce sujet semble être contraignant, “Le Maire a lancé la patate chaude au préfet, qui l’a ensuite lancée à la région, et ça tourne en rond”
La mobilisation continue
Pour protester contre cette inaction, c’est alors 110 personnes qui étaient présentes devant la préfecture de Clermont-Ferrand. Là-bas, on cherche à faire réagir le préfet, qui pour eux, est complètement déconnecté. Au micro, Pierre Saint Amans, de la Cimade, rigole des propos de celui-là. “Il nous a accusés de néocolonialisme, car on considérerait que la France est le seul pays où ces personnes peuvent vivre correctement.”. Une phrase qui n’a pas manqué de faire rire la foule.
Pierre Saint Amans félicite aussi les personnes présentes “ils ne réagissent pas, alors la mobilisation doit continuer, merci à vous d’être ici !”
Didier Pagès, militant RESF, prend ensuite la parole, il dénonce un racisme chez nos politiques. “Il y a 7 000 logements vacants dans cette ville, voilà où on pourrait les loger, il y a des solutions !” explique-t-il “S’ils ne prennent pas ces solutions, c’est que c’est clair ! Il y a juste une volonté, avant ces élections, d’être ferme. De montrer que la France n’accueille pas facilement les étrangers !”
Après ces prises de parole, la foule lance les slogans. “Des papiers pour tours, un toit, c’est un droit”, scande-t-elle.