« Tous dans la rue, le 19 janvier »

retraite
Ce matin, à la maison du peuple, l'intersyndicale au grand complet était réunie afin de montrer sa solidarité face à la réforme des retraites. D'une seule fois, ils ont dénoncé les annonces injustes et appelé à la mobilisation ce jeudi 19 janvier, à Clermont-Ferrand.

CFDT, CGT, CFE-CGC, FO, Sud-Solidaires, UNSA, FSU, UNEF. Cela faisait plus de 12 ans, que le front uni des syndicats ne s’était pas formé pour lutter contre les annonces gouvernementales.

Dans la petite salle de la CFDT de la maison du peuple de Clermont-Ferrand, toute la presse locale est présente.

Une intersyndicale unie

« On avait prévenu depuis le mois de juillet que cette réforme des retraites, nous n’en voulons pas. » Explique Ghislain Dubourg de la CGT. « Nous étions en communication depuis des mois, il est logique que nous luttions ensemble pour représenter tous les salariés de ce pays. »

Si le fond de la réforme est une aberration pour l’ensemble des syndicats, la forme ne passe pas non plus. « Nous sommes méprisés, il ne s’agit ni de consultation, ni de concertation, ni de négociation » Exprime Henri Javion de la CFE-CGC. « Aucune proposition n’a été prise en compte. Pourtant, nous avons plein d’idées. »

Aucune négociation possible

L’UNSA dénonce le mur érigé par le gouvernement. « On nous fait croire qu’il n’y a pas d’autre choix possible que de reculer l’âge de la retraite. Mais, il faut se poser la question de l’emploi. Pour avoir plus de cotisations, il faut plus de travailleurs et de meilleurs salaires, par exemple. Surtout quand on sait que la productivité va mieux dans notre pays. On ne se pose pas les bonnes questions… »

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intersyndicale manif 19 janvier

Pour les syndicats, le constat est clair : Après 60 ans, on constate un nombre grandissant d’arrêt maladie, actuellement. Alors, ils n’osent pas imaginer pour les travailleurs de plus de 65 ans.

Des inégalités qui se creusent

Nicolas Dumoulin de Solidaires cite le rapport d’Oxfam, sorti la veille qui rappelle que seulement 2 % de la fortune actuelle des milliardaires français (soit 554 milliards d’euros) suffirait à financer la réforme des retraites sans avoir besoin de faire reculer l’âge légal de départ. « l’argent, il y en a. »

En effet, à la lecture dudit rapport, nous apprenons que Bernard Arnault, a doublé sa fortune. Ses 189 milliards d’euros représente la fortune de 20 millions de français. Ainsi, la proposition de taxer les entreprises pour financer une éventuelle réforme semble séduire les syndicats.

Nous tenons à rappeler dans ce papier, que les entreprises pétrolières ont fait des bénéfices records et ont fourni des sommes sans précédents à leurs actionnaires et propriétaires, sous couvert de guerre ukrainienne. De plus, le rapport Oxfam appuie sur le fait que c’est la première fois que la pauvreté et la richesse augmente simultanément, créant un fossé encore plus profond.

Le 19 janvier et les autres jours…

Il n’est donc pas l’heure de céder du terrain pour les syndicats. « Nous aurons ce temps très fort du 19 janvier, mais dès le soir, nous prendrons la mesure de la mobilisation et mettrons en œuvre différentes actions ou reconductions dans différents secteurs. » Préviennent-ils.

Pour Solidaires « la retraite, c’est la lumière au bout du tunnel, nous espérons jeudi redonner une force collective. »

Une réforme injustifiée

Force Ouvrière dénonce une « réforme injustifiée, avec les exonérations de charges patronales, on perd déjà 80 milliards, et c’est encore aux salariés de payer. Tout le monde est touché. Selon les sondages, 80 % des personnes interrogées sont contre… »

Pour la CGT, en effet, la bataille des idées est déjà gagnée. « Nous sommes arrivés au bout de la méthode Macron, avec les versements aux actionnaires et les profits qui augmentent. Les gens ne sont pas dupes. »

Bataille des idées déjà gagnée

L’UNEF, syndicat étudiant fera, en plus de la grève du 19 janvier, une Assemblée Générale le 25 à midi. « Pour nous, c’est violent, cette réforme vient en plus de celle de la réforme des bourses, en plus de la réforme de parcours sup Master. Nous sommes précaires parce qu’étudiants, c’est déjà injuste et nous ne voulons pas être précaires à vie. On ne se laissera pas faire ! »

Des établissements scolaires complètement fermés

La FSU prévient d’ors et déjà que la mobilisation dans l’Education Nationale sera massive. « Nous apprenons chaque jour que des écoles entières seront fermées. Nous n’avons jamais vu un taux de grève si importants depuis de nombreuses années. »

D’ailleurs, les syndicats sont unanimes : Leur téléphone n’ont de cesse de sonner. « On nous appelle pour monter une mobilisation dans différents secteurs, pour nous demander comment faire grève dans les entreprises. Tout le monde se sent concerné. »

Un choix de société

« C’est vrai que nous n’avons pas besoin de convaincre » Rétorque un membre de CFE-CGC. « Je suis cadre pourtant, mais entendre les étudiants nous dire qu’ils sont condamnés à la précarité. Non, on ne peut pas laisser ça à nos enfants. »

Une autre réforme possible

D’une seule voix, les syndicats estiment que cette réforme n’est pas à la hauteur du projet de société qu’ils veulent, et se disent prêts à entrer en négociation avec le gouvernement. « On peut leur rappeler, que l’argent, il y en a. Leur dire aussi qu’on sait où il se trouve. Et ensuite, travailler dans le bon sens, sur l’égalité de traitement entre les genres par exemple. Questionner la pénibilité. Et plein d’autres thèmes. On sait quelle société on veut dessiner, et quelles réformes sont nécessaires. En attendant, rejoignez-nous dans la rue, jeudi ! « 

La manifestation débutera place du 1er mai à 10 Heures à Clermont-Ferrand. Elle se terminera place de Jaude avec les prises de parole.

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1 réflexion sur “« Tous dans la rue, le 19 janvier »”

  1. taxer la fortune des milliardaires n’est pas suffisant si on veut de la justice. Il faut aussi taxer les revenus et les rentes générées par l’accaparement immobilier de la classe bourgeoise. Il faudrait taxer ces revenus à 11 % comme les cotisations retraite (sur les salaires).
    si une volonté politique à gauche arrivait enfin à prendre le pouvoir, ce serait plus facile d’y parvenir sans léser pour autant la fortune accumulée par les « riches » ( les 5 derniers déciles ?). Bon faut pas attendre la même chose de ce gouvernement qui est au service de la puissance financière, qui échappe aux prélèvements sociaux et qui profitent des privilèges de classe comme les innombrables réductions d’impôt qui préservent leur capital et leur habitus (cf Pinson Charlot).
    Fabien Roussel ce matin sur France Inter a dit des choses pertinentes et différentes : pas de désaccord sur une hausse de 10 euros par mois des prélèvements pour éviter le rallongement de l’age de départ. Et blocage de l’économie du pays si le projet de réforme n’est pas retiré. On voit bien les enjeux sur les propositions alternatives émanant des centrales syndicales. Ce n’est pas aux salariés de payer encore mais au détenteur de capitaux. Ou ces 2 solutions sont inséparables pour changer réellement le mode de financement de la protection sociale.
    C’est sur la suite à donner aux mobilisations du 19 janvier que les syndicats et les citoyens doivent se mettre d’accord. Si le but est le retrait pur et simple de cette loi modificative, si 80 % des citoyens sont contre, alors ça passe ou ça casse.
    Jusqu’où ira l’entente syndicale et par quels moyens? Car c’est bien tout un système de protection qui est mis en déroute par d’autres lois concernant l’indemnisation des chômeurs, le contrôle social des bénéficiaires du RSA et l’injonction de travailler pour rien. Travailler pour rien ou juste pour survivre, devoir payer des complémentaires pour sa santé en plus des cotisations normales et idem pour les pensions, devoir cotiser à des régimes complémentaires pour ne pas voir trop diminuer son pouvoir d’achat..
    Comme le disait le secrétaire du PCF; cette loi est la goutte d »eau. IL faut donc des millions de goutte d’eau dans les rues.
    Si on n’y parvient pas, l’échec profitera au RN.

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