Lundi 18 mars 2024 à 9h du matin, une dizaine de personnes se sont réunies devant le CCAS de Clermont-Ferrand, au 1 rue Saint-Vincent de Paul. La raison ? L’organisation d’une manifestation statique pour protester contre les décisions prises par celui qui est appelé dans un communiqué du syndicat SUD Collectivité territoriales des Dômes « le grand monarque socialiste ». Derrière ces mots se cache Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand et surtout président du Conseil d’administration du CCAS.
Sur place, Emmanuel Joly, secrétaire adjoint du syndicat développe ce que son organisation reproche à Olivier Bianchi. « Déjà, il y a eu la suppression de 28 postes de contractuels chez les aides à domicile », commence le syndicaliste. De quoi laisser, toujours selon Emmanuel Joly, entre 200 et 300 usagers sur le carreau depuis le 1er janvier 2024. « Un service public, ça doit être pour tout le monde. Mais là on se dirige vers une situation où seuls les gens économiquement en difficulté pourront en profiter. Ça nous pose problème », continue le syndicaliste.
« Travailler plus pour gagner autant »
Autre point qui ne passe pas, la potentielle restructuration du temps de travail. La situation des Ephad de la métropole a fait l’objet d’un audit. Et ses préconisations ne convainquent pas les syndicats. « En clair, ils veulent nous demander de travailler plus pour gagner autant. »
Au lieu des journées de 7h30, « payées 7h30 » qui étaient jusque-là la norme, l’audit veut faire passer les agents à des journées de 11h. « Et elles ne seront rémunérées que 10h, parce qu’avant, la pause méridienne durait une demi-heure et était payée. Là on aura une heure, mais elle ne le sera pas », regrette Emmanuel Joly. Il craint également que ce changement ne fasse baisser la qualité du service. « Après 11h de travail, les employés sont fatigués. Pour s’occuper de personnes âgées et donc fragiles, ce n’est vraiment pas idéal. » Les agents sont donc vigilants, et attendent de voir si ces préconisations seront appliquées.
Un déficit de 10 millions d’euros
Pour justifier ces changements, Olivier Bianchi fait état d’un déficit de 10 millions d’euros pour le CCAS. « Ce qui nous étonne, c’est qu’il n’y a eu aucune alerte sur ce sujet les années précédentes », grommèle Emmanuel Joly. Le syndicaliste regrette que le maire « cherche à faire porter la faute sur tout le monde, sauf lui » et demande « aux agents de se serrer la ceinture. » Avec, comme victime collatérale, la qualité des services publics.