Culture en Danger déménage à la Maison du Peuple

Mercredi 12 mai, une assemblée générale pour voter la fin de l'occupation a eu lieu à la Comédie de Clermont-Ferrand. Le vendredi suivant, le collectif Culture en Danger déménageait à la Maison du Peuple. Même si l'occupation de la scène nationale est terminé, la lutte pour la culture est toujours d'actualité.

Le vote pour la fin de l’occupation : entre nostalgie et désaccords

L’émotion se fait sentir lors de cette assemblée générale. Occuper la Comédie n’est plus négociable, ni auprès des autorités, ni auprès du directeur de la Comédie, Jean-Marc. Entre tristesse et colère, les occupants de la Comédie expriment leur ressenti sur ce qu’ils ont vécu depuis le 15 mars. « Merci à tous, parce que c’était vraiment fort. Ça m’a sauvé mon quotidien d’artiste de pouvoir rencontrer, échanger, créer, imaginer. Je n’aurais pas tenue seule cette année. Beaucoup de choses nous rassemblent et les choses qui peuvent nous diviser sont assez marginales par rapport à ce qui nous réunit. Il faut continuer à croire en nous tous. » expose une femme dans l’assemblée. Ce partage et cette force d’action, les artistes veulent pouvoir continuer à l’exprimer en ayant une véritable Maison des Artistes, pour eux.

Ils dénoncent d’ailleurs le manque de soutien par la culture des hautes sphères, comme les grandes compagnies ou les directeurs de scène nationales telle que, ici, à la Comédie. « Nous on sait qu’on ne pourra jamais jouer ici. On ne l’envisage même plus. Il y a un mépris total de ce que font les petits artistes. Jean-Marc, tu nous dis qu’on est une grande famille et qu’ensuite on ne doit pas se mélanger, que l’identité de chacun doit être respectée. Désolée mais pour moi c’est une culture du dominant et dominé que je n’accepte pas. Donc oui, faut que l’institution fasse de la place pour nous aussi. » s’insurge Gaëlle.

Le déménagement à la Maison du Peuple

Avant vendredi, les occupants de la Comédie doivent déménager dans une salle à la Maison du Peuple. La salle leur est prêtée, ils ne pourront donc pas s’y installer véritablement. Mais le combat continue. Car même si quelques revendications ont été satisfaites la semaine dernière, certaines d’entre elles sont toujours soutenues par le collectif. « La situation n’est pas complètement débloquée et nous continuons de soutenir les autres occupations. Nous allons aussi poursuivre les actions ou trouver d’autres occupations pour maintenir la pression sur l’État jusqu’à l’obtention de droits pour tous les artistes, pas que les intermittents. » explique Sébastien.

Après deux mois de lutte, le collectif garde une cohésion et une solidarité entre ses membres, malgré l’épuisement dû à l’occupation. « Ça fait deux mois qu’on dort ici, sans intimité, avec chaque bruit qui résonne dans le hall la nuit… Nous sommes lessivés mais nous ne lâcherons pas. » Pour le collectif, « qu’importe le lieu, la lutte continue ! » Motivés, les acteurs du monde culturel ne sont pas prêts à fermer le rideau. Une troisième marche colorée est d’ailleurs prévue samedi 22 mai, avec de nombreuses performances. Retrouvez toute la programmation et les revendications du collectif sur Facebook, Instagram et sur leur site.

Nos actionnaires, c'est vous.

Aidez-nous à rester gratuit, indépendant et sans pub :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

nos derniers articles
Cet article vous a plu ?

Soutenez le Cactus !

Le journalisme a un coût, et le Cactus dépend de vous pour sa survie. Il suffit d’un clic pour soutenir la presse indépendante de votre région. Tous les dons sont déductibles de vos impôts à hauteur de 66% : un don de 50€ ne vous coûte ainsi que 17€.