Et la lumière ne fut plus!

Dans la nuit de samedi à dimanche, des militants de la branche locale de Greenpeace ont éteint plusieurs enseignes et ont recouvert des publicités lumineuses afin de dénoncer le gaspillage d’énergie.

Sobriété énergétique ? Oui mais alors pour tous ! Dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19, des militants de Greenpeace Clermont-Ferrand ont mené une action pour dénoncer le gaspillage énergétique produit par les enseignes et les panneaux de publicité. « On était une petite dizaine et on a éteint des panneaux rétroéclairés. Si on ne peut pas les ouvrir, on les recouvre. », explique une militante. Sur la publicité initiale, apparaît le message « Laisser ce panneau allumé quand on nous demande la sobriété, c’est absurde. ». En effet, plus que le gaspillage, Greenpeace a souhaité par cette action pointer l’aspect grotesque de la situation.

Les plus précaires en première ligne

Cela ne vous aura pas échappé, ces derniers mois, le coût des énergies a explosé. « Alors que la hausse des prix de l’énergie frappe de plein fouet l’ensemble des ménages et notamment les plus précaires, les artisans et les collectivités locales, gâcher de l’énergie devient d’autant plus intolérable. », dénonce l’organisation. Pourquoi seuls les citoyens seraient forcés de se serrer la ceinture ? « L’effort doit être réparti en fonction de l’utilité et pour tout le monde. », répond la membre de la branche locale. En plus des publicités éteintes ou recouvertes, les militants ont coupé les lumières de nombreuses enseignes restées allumées.

« C’est absurde »

Selon l’organisation, les dispositions prises l’automne dernier par le gouvernement pour réguler les publicités et les enseignes lumineuses sont largement insuffisantes et ne correspondent pas au discours appelant à une « mobilisation générale » pour la sobriété énergétique. Ainsi, les affiches qui couvrent les publicités lumineuses ont été disposées par les militant entre Gaillard et Universités, en suivant la ligne de tram, pour toucher le plus de monde possible aux alentours du centre-ville.

Par cette action, Greenpeace Clermont-Ferrand appelle les pouvoirs publics à une extinction immédiate et générale des publicités lumineuses (écrans numériques et panneaux rétro-éclairés) et des enseignes de magasins (en dehors des heures d’ouverture).

Les Français veulent moins de publicités lumineuses

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2019, on dénombrait 55 000 écrans publicitaires numériques en France soit une augmentation de près de 40% depuis 2017. Surtout, un récent sondage BVA a indiqué que 85% des Français étaient favorables à une réduction du nombre des écrans numériques publicitaires visibles dans l’espace public et que 54% d’entre eux soutiennent leur interdiction.

Des risques pour la justice

« C’est un gâchis monumental qui ne sert à rien ! », résume la militante. Pour elle et son organisation, cette action est un des outils de sensibilisation des citoyens. Une démarche qui n’est pas sans risques. L’action de samedi soir peut être qualifiée de :

  • Délit d’organisation d’une manifestation non-déclarée (six mois d’emprisonnement et jusqu’à 7500€ d’amende).
  • Dégradation légère/Inscriptions sur la voie publique (TIG et jusqu’à 3750€ d’amende)
Mobilisation citoyenne

Si la couverture de panneaux et la mise hors tension de certaines enseignes sont des actions ponctuelles et médiatisées, les membres de Greenpeace Clermont pratiquent ces petits actes militants en continu, tout au long de l’année. De plus, une pétition demande à la ville de Clermont-Ferrand et à Clermont Auvergne Métropole de prendre les mesures suivantes de manière urgente : 

  • L’extinction des écrans numériques et panneaux publicitaires rétro-éclairés en continu, et pas uniquement de 1h à 6h du matin ;
  • L’extinction des vitrines et enseignes lumineuses dès la fermeture du magasin, et pas uniquement de 1h à 6h du matin ;
  • L’arrêt de l’installation de nouveaux panneaux publicitaires lumineux ou rétro-éclairés
  • L’extinction des lumières des bureaux dès la fermeture.

« Cette pétition est là pour montrer que partout, dans toutes les villes, il faut que chacun s’empare de cette question. », conclut la militante.

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