Une remise dans le bain
Les quatre salariés du Rio sont heureux. Les films vont enfin pouvoir être vus sur grand écran et ramener une source d’émotions, de partage et de réflexion aux spectateurs. « On est contents mais on ne pouvait rien prévoir car les dates de sortie de films changeaient tout le temps. C’est toute la machine du cinéma qui se remet doucement en route. On a donc repris la semaine dernière. » exprime Aurélie, qui s’occupe des jeunes publics et de la médiation.
Les films à l’affiche cette semaine sont ceux qui l’étaient déjà à la fermeture du Rio. « On s’engage sur plusieurs semaines de diffusion avec les distributeurs de films. Mais à partir de la semaine prochaine, on enverra une nouvelle programmation. Il va y avoir beaucoup de sorties nationales, c’est-à-dire des films qu’on va afficher le jour même de leur sortie. » explique Aurélie.
Une vision du futur encore floue
Côté finances, le cinéma associatif n’a pas encore accusé le coup de la crise du Covid et s’en sort bien. « On n’a pas de loyer car le CE Michelin nous prête le lieu. C’est une charge énorme pour les autres cinémas. On a aussi été bien soutenus par le chômage partiel, le fond de solidarité et le fond dédié au secteur du cinéma. Le souci, c’est qu’on est surtout subventionné sur des appels à projets. Mais pour l’instant, on n’ a pas de projet à proposer pour la reprise. » Pour les salariés du Rio, il faudra attendre deux ans pour avoir un réel recul sur la crise et ses conséquences.
D’autant qu’avec les jauges et le pass sanitaire bientôt mis en place, les salariés craignent une perte du nombre d’entrées sur l’année. « Mais on n’augmentera pas les prix et on continuera à proposer une grande diversité de films. On tient à ce que le cinéma reste accessible à tous. Nous sommes le tarif le plus bas de Clermont-Ferrand, ce serait mal venu de changer ça. »
La programmation
Quant à la programmation, elle est composée de six longs métrages. Mais le coup de cœur des salariés, c’est « Slalom ». C’est l’histoire d’une jeune sportive professionnelle, tombée sous l’influence de son entraîneur. « Le film est tourné dans la région AURA. Il parle de la libération de la parole de la femme. Il est d’ailleurs réalisé par une femme et les acteurs crèvent l’écran. En plus, ça se passe en montagne donc ça nous permet de s’évader avec des paysages magnifiques » exprime Alice, qui s’occupe de l’administration.
La remise en route du cinéma se fait donc petit à petit. « On a repris les séances scolaires. On va commencer à relancer les partenariats pour reprogrammer des soirées qui avaient été décalées. En septembre, on reprendra les évènements, avec « Play It Again », un festival des films du patrimoine. On aimerait beaucoup faire des ciné-concerts pour soutenir les autres artistes. » conclut Aurélie.
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