Mobilisation de 80 personnes pour la maman de 5 enfants.

Hier, devant l'école Edouard Herriot, parents, militants, enfants étaient réunis à 17 heures pour montrer leur solidarité à une maman de 5 enfants qui a reçu une OQTF la semaine dernière.

Jean Dupouy, militant RESF raconte. Il raconte l’histoire de cette femme, violentée par son mari en Macédoine. Il raconte l’histoire de sa fuite, alors que l’homme est incarcéré. Elle part, avec ses enfants. Nous sommes en 2015. Obligée de quitter son pays pour ne plus faire subir cette violence à ses enfants, pour ne plus recevoir les coups.

Fuir la violence

Elle arrivera en France, quelques mois plus tard et y construira une vie, remplie de souffrances. Pourtant, elle y apprend le français. Elle se bat au côté de son fils qui souffre d’un cancer. Elle marie sa grande fille. Elle soigne son aîné, autiste.

Ses deux petits naissent ici. Ils ne connaissent rien de ce pays d’où vient leur mère. Ils vont à l’école, ne parlent que le français.

Pourtant, leur mère reçoit la semaine dernière une Obligation de Quitter le Territoire Français. (OQTF). Sauf que depuis 10 ans, son pays, c’est la France. C’est celui de ses enfants, et de sa reconstruction.

OQTF annulée une première fois

D’ailleurs, la Cour d’appel administrative de Lyon avait fait annuler la première OQTF rendue par la préfecture du Puy-de-Dôme.

« C’est un acharnement sur mère courage » s’indigne donc Jean Dupouy qui suit cette famille depuis de nombreuses années. « On pourrait écrire un roman des sans-papiers pauvres et héroïques rien qu’avec son histoire. » Poursuit-il avant de donner le micro à cette maman, très émue.

« Merci d’être là pour nous soutenir. Mes enfants sont français, ils ne connaissent rien d’autre. J’ai dû expliquer à mon fils qu’on ferait une petite manifestation aujourd’hui parce qu’on risque d’être expulsés. Il ne veut pas. Il ne connaît pas la Macédoine. Ses amis sont ici. » Souffle-t-elle entre deux larmes.

Audience le 26 février à 10 heures

Corinne, militante, entonne alors « Ils vivent ici, ils restent ici. » Repris par la foule. Derrière nous, une femme porte son enfant et pleure. Autour, les parents d’élèves applaudissent pendant que les enfants s’amusent à s’attraper sans trop bien comprendre ni se soucier des larmes des adultes.

La mère reprend alors la parole : « Nous aurons une audience au tribunal administratif le 26 février à 10 Heures, c’est mercredi. Je serai contente que vous soyez à nos côtés. »

Didier Pagès, de RESF, en profite pour annoncer un grand rassemblement le 15 mars à 15 heures pour dénoncer la politique « d’extrême-droite » du gouvernement.

« Pas une crise migratoire, une crise de la politique d’accueil »

Marianne Maximi, députée du Puy-De-Dôme, elle aussi se révolte de cette situation. » Cette écharpe, je tiens à m’en excuser, car je ne supporte pas ce que devient notre pays. » Elle alerte sur l’accélération des idéologies politiques d’Extrême-Droite. « Il ne reste que la solidarité en tant qu’élèves, parents et professeurs. » Elle tient à rappeler aussi qu’il n’existe pas de crise de la migration mais simplement une crise de la politique d’accueil.

Derrière la banderole du RESF, les soutiens entourent la famille pour une photo et se promettent de se revoir le 26 février prochain, au tribunal administratif, espérant que la justice pourra épargner cette maman et ses 5 enfants.

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