Les étudiants de Clermont se mobilisent, malgré les coups de pressions

Les étudiants de Clermont, menés par l'Union Étudiante et les Jeunes Communistes, commencent à se mobiliser. Cependant, l'administration de l'université semble vouloir leur mettre des bâtons dans les roues.

Lundi, c’était le début de la mobilisation pour les étudiants de Clermont-Ferrand (en majorité sur le site Gergovia). Organisée par l’Union Étudiante et les Jeunes Communistes, qui comptent bien afficher leur soutien à la Palestine.

Pourtant, rien ne s’est passé comme prévu. A l’origine, devait être placée hier des tentes au sein du site Gergovia. L’université en a décidé autrement, refusant toute occupation des lieux. Ils menacent notamment de faire sauter toute réservation de salles pendant la semaine, menant ainsi à l’annulation des ateliers prévus, auxquels étaient conviés des invités.

Mais en début d’après-midi, l’administration est venue un peu plus resserrer l’étau.

Censure et coups de pression

Un responsable de la sécurité est venu à la rencontre de l’Union Étudiante et un quiproquo commence alors. Pour lui, la conférence de presse auprès des journalistes devait commencer à 14h, alors que le syndicat dit avoir annoncé 16h (heure indiquée sur le programme diffusé par ailleurs). Le responsable de la sécurité déplore alors un manque d’organisation, qui ne lui permet pas d’assurer la sérénité de l’événement.

A cela, s’ajoute une mésentente sur des réservations de salles. “Ils nous inventent des réservations de salles imaginaires !”, accuse un militant Union Étudiante. “Normalement, vous ne pouvez pas organiser une conférence de presse dans la fac comme ça. Il faut absolument le faire dans un amphithéâtre.” réclame le responsable de la sécurité.

Pourtant, l’Union Étudiante avait déjà organisé des événements similaires dans le passé, pour le passage de l’UNEF à l’UE ou la réforme des retraites. Mais pour le responsable, “le contexte est différent”. Les étudiants de l’UE, eux, ne comprennent pas en quoi. Le responsable de la sécurité n’a pas souhaité détailler son idée, en répondant “Je ne vais pas vous faire de dessin, vous avez très bien compris”.

Pour les militants de l’UE, il ne s’agit que d’un “coup de pression”, “on s’attendait à ce qu’on nous embête…” confie une étudiante. Nous avons ici affaire à une pression sur les syndicats de la part des écoles. Si elle n’atteint pas le niveau de Sciences Po, elle est tout de même témoin d’une certaine prise de position de l’UCA. “Certaines personnes de l’administration nous ont donné leur soutien, mais que de manière informelle” déplorent les militants.

Cette pression ne s’arrête pas ici, elle aurait aussi pu peser sur les médias. Le responsable de la sécurité a notamment évoqué l’idée de prendre le nom des journalistes. 

De toute manière, La Montagne et France Bleu ne se sont rendus sur place que quelques instants, sans attendre la mise en place de la conférence de presse. Seul Mediacoop a répondu présent !

La mobilisation continue malgré tout

Ne pouvant pas installer des tentes, les étudiants s’amusent en énumérant différentes façons de protester, de façon plus douce. “On fait du yoga dans le hall”, “On fait la sieste et nos couvertures, c’est les drapeaux de la Palestine !”

Ils confectionnent également une nouvelle banderole pour témoigner leur soutien à la Palestine. La précédente avait été arrachée. Les soupçons des militants se portent sur des syndicats rivaux, voire même l’administration elle-même.

Les ateliers prévus devraient aussi se dérouler normalement. Hier, c’était l’intervention de la délégation des Jeunes Communistes, en Palestine. Cette dernière a notamment évoqué la situation, et le paysage politique de la Palestine, et Israël, avec des images concrètes.

Aujourd’hui, un débat est organisé avec l’AFPS, et Blouse Blanche. D’autres ateliers sont prévus en fin de semaine, le programme est à retrouver sur les pages Instagram de l’UE et des Jeunes communistes. (Ou sur l’image juste en dessous).

Malgré ces rebondissements, les étudiants sont satisfaits de la portée de leur mouvement “Hier on a eu une trentaine de personnes, c’était cool.” raconte une militante “On ne s’attendait pas à avoir plus de monde, on est après les partiels, il n’y a plus beaucoup d’étudiants à la fac.”

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