L’annonce a été faite aux agents le 2 mai dernier. Une dizaine de salarié.e.s seront donc déplacé.e.s au CHU de Clermont-Ferrand. Mais sans plus d’explication. « Au départ, on leur a annoncé la fermeture au 6 janvier. On leur a expliqué qu’ils seraient reclassés au CHU de Clermont. Mais, il risque de ne pas être très bien accueillis. Des postes sont gelés, les contractuels ne sont pas renouvelés. Et il leur faut réajuster toute leur vie personnelle. Aller bosser sur Clermont, ce n’est pas bosser sur Riom. Ils ont vraiment le sentiment d’un manque de considération. » Commente Marine Ruiz, déléguée CGT de l’Hôpital de Riom.
Nouvelle machine à Clermont-Ferrand
La fermeture du laboratoire arrive après l’achat d’une grosse machine par le CHU de Clermont qu’il faut désormais rentabiliser. « Les analyses du Mont-Dore y ont déjà été transférées. A mon avis, tous les hôpitaux périphériques vont y être rattachés. » Le gros automate aurait coûté plusieurs millions d’euros et nécessite donc de la mutualisation et des économies.
Mais, pour le patient, le résultat risque d’être plus compliqué. « Avant, nous n’étions tributaire de rien ni personne. Les médecins et les techniciens de labo étaient en lien direct. » Désormais, des navettes publiques et privées circuleront toues les heures pour apporter les analyses à Clermont-Ferrand. « D’un point de vue écolo, c’est quand même hallucinant! » Enrage Marine, assistante sociale de métier. « Les urgences devront attendre le passage des navettes, mais parfois il faut un résultat vraiment rapidement. »
Navettes toutes les heures
Les résultats analysés à Clermont seront visibles grâce à un logiciel par les médecins riomois. « Mais, il est évident que cela prendra plus de temps. »
Depuis longtemps, la CGT santé appelle à une mobilisation pour le maintien de l’hôpital public. « C’est de pire en pire. En 18 mois, ça se dégrade de jour en jour. » Témoigne Marine qui confie ses inquiétudes : « Nous avons peur pour notre centre de prélèvement adossé à notre hôpital. On nous a dit qu’en 2025, il ne fermerait pas, mais personne ne parle de 2026. »
Pourtant, ce centre accueille les plus précaires sans couverture sociale, comme les patients SDF ou les étrangers en attente de papiers. « Parfois, ce sont de jeunes mineures qui viennent après un rapport non protégé, sans prévenir leurs parents. »
Détérioration du service public
Si ce centre fermait, nul autre choix que d’aller dans le laboratoire d’en face, privé, lui. « Il n’a pas vocation au service public et n’accepte pas ce genre de patientèle. »
Déjà, en octobre, le personnel de l’hôpital avait fait une action pour prévenir de la saturatio nde l’hôpital et du désengagement de l’Etat. « On a ouvert les Urgences. On a juste des locaux plus beaux, pas du tout plus de moyens. » Déplore Marine qui fait partie des 500 salarié.e.s de l’établissement.
Pour elle, la faute aux différentes postures gouvernementales qui veulent rendre rentable la santé. mais pas seulement. » La fusion des ARS a été catastrophique. On est piloté de Lyon. Mais là-bas, ils ne savent même pas que Saint-Eloy Les Mines existe par exemple. »
Fusion des ARS et rentabilité de la santé
La solution trouvée par les pouvoirs publics est le maintien à domicile le plus possible. « Mais, la santé ce n’est pas juste des taux qui sont bons dans les analyses, c’est aussi une bonne condition de vie et le bien-être, une vraie prise en charge globale. Et ça, l’hôpital n’a plus le temps de le faire. »
Réunion publique le 28 janvier
Ainsi, Marine se questionne sur la qualité des soins, pour elle, « on n’est peut-être pas moins bien soigné, mais ce qui est sûr, c’est qu’on est beaucoup plus mis en danger. » Conclut-elle avant d’annoncer la réunion publique qui aura lieu le 28 janvier à 18H30, salle du Moulin à Riom pour alerter la population sur la réalité de l’hôpital public et particulièrement sur celui de Riom.