Dans toute la France, 103 marches sont prévues ce samedi 23 septembre « contre les violences policières, contre le racisme systémique et pour les libertés publiques ». Des marches unitaires à l’appel de 157 organisations et portées localement par tout autant de syndicats, partis politiques, collectifs et associations.

À Clermont-Ferrand, plus de 400 personnes étaient présentes au pied des marches de la préfecture. Avant le départ du cortège, à 10 heures, Mohanad Al Abbas, représentant de la Ligue des Droits de l’Homme Auvergne, a déclamé le communiqué national. « La mort de Nahel, le 27 juin a mis en lumière ce qui doit cesser. », exprime ce dernier. Ce qui doit cesser, c’est notamment le maintien de l’ordre à la française tel qu’exercé ces dernières années et décrié à l’international. Le texte mentionne également le déséquilibre que subissent les jeunes de quartiers populaires et de territoires ultramarins en termes d’inégalités sociales et de violences policières.
Revendications
Dans le Puy-de-Dôme, les signataires sont nombreux. La LDH, le collectif Nous Aussi, ATTAC, RESF, la CGT, SUD, l’AFPS, la France Insoumise, les Jeunes Communistes et bien d’autres. Tous réclament l’abolition de la loi de 2017 qui assouplit les conditions d’utilisation des armes à feu, le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant et des moyens d’ampleur pour les quartiers populaires.
« On n’oublie pas, on pardonne pas ! »
La foule se rassemble et commence par rejoindre la place de Jaude. Les participants remontent ensuite l’avenue du Colonel Gaspard avant de retrouver la préfecture. La marche se mène au rythme des chants : « Nahel, Wissam, Bouna et Adama, on n’oublie pas, on pardonne pas ! » ; « Pas de justice pas de paix. » ou « Pas de quartier pour les fachos et pas de fachos dans nos quartiers. ».
Les prises de parole commencent. Le collectif Wissam reprend les mots de Farid, frère du jeune homme tué en 2011, qui a accordé une interview à Politis récemment et qui dénonçait la totale passivité de la justice. Le collectif antiraciste et pour la protection des droits Nous Aussi poursuit au micro. Enfin, RESF annonce un rassemblement place de Jaude mercredi 18 octobre à 17h30. Deux mineurs isolés se présentent à la foule pour expliquer leur situation. « Aujourd’hui, c’est aussi une marche pour la solidarité ! », clame Sophie Brutus, de la CGT Éduc’Action 63.






Si de nombreuses marches débutaient plutôt en début d’après-midi dans le reste du pays, toutes ont le même objectif : dénoncer les violences policières de plus en plus nombreuses et décomplexées. Les atteintes aux libertés également, après la mort du jeune Nahel et la garde à vue de la journaliste de « Disclose » Ariane Lavrilleux à moins de quinze jours de l’ouverture des états généraux de l’information.

1 réflexion sur “À Clermont et ailleurs, une marche unitaire pour la justice sociale”
Ce pouvoir a laissé tomber la dizaine de millions de citoyens qui ont de plus en plus de difficultés à vivre.
Le pouvoir ne prend aucune mesure de justice sociale comme l’augmentation des bas salaires ou des prestations : par contre, il permet l’enrichissement des profiteurs de la crise comme l’agro-industrie.
L’augmentation générale des prix ( donc la baisse du pouvoir d’achat des plus en difficultés) est le grand choc de cette rentrée.
L’effet de cliquet est accepté ( on ne reviendra pas à un temps d’avant la crise ) et si d’un coté, cela profite aux détenteurs de capitaux, de l’autre, cela entraine des millions de citoyens vers une plus grande pauvreté.
La richesse produite est de plus en plus captée par les nantis. « Si le niveau d’inflation diminue légèrement, la profitabilité des entreprises françaises, elle, a bondi au deuxième trimestre de cette année. Le taux de marge des sociétés non financières a augmenté de 1,5 point, pour atteindre 33,2 % » (Bruno Delépine in Alternatives Economiques, sept. 2023). Mais ceux qui sont le plus concernés par la pauvreté ne sont pas là.
Le problème de cette manif unitaire est qu’elle ne fasse pas unité : le nombre de participants est très faible ce qui doit rendre le pouvoir ravi de sa stratégie. Cette manif est prise dans l’agenda macroniste qui déploie ses boucs émissaires ou ses écrans de fumée : moins d’inflation ici qu’ailleurs. Les violences policières avérées et les contrôles des jeunes selon leur origine sont les armes du maintien de l’ordre, ce n’est qu’un message politique de fermeté bien utile pour la division qu’il entraine. En effet, ces violences ne concernent que peu de citoyens directement. Faire un focus sur ces problèmes c’est s’enfermer dans le jeu (la nasse )du pouvoir en place.
« Cette stratégie de division de la population n’est pas une pure et simple diversion : c’est une politique grave. Et de surcroît, elle permet d’escamoter la violence socio-économique du capitalisme contemporain ». dit Ludivine Bantigny maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen. Cette violence socio-économique est subie silencieusement.
Que se passerait il si les associations d’aides comme le Secours Pop ou les RduC, cessaient d’aider au moins quelques jours, afin de ne mettre le pouvoir devant sa responsabilité et de faire converger le silence des affamés/opprimés vers les lieux symboliques du pouvoir, comme le suggère le secrétaire du PC ?