« Je prends une photo de toi pour me masturber ce soir… »

A Jean Perrin, au service radiothérapie, 2 hommes sèment la terreur auprès de leurs collègues. Une enquête interne a été diligentée, et 3 plaintes ont été déposées au pénal. Les victimes poursuivent aussi le centre anti-cancer pour inaction de l'employeur.

« Ils s’amusent à péter dans les micros pendant que les gens passent leurs examens. » Les faits ne proviennent pas d’enfants de maternel, mais de deux hommes de 36 et 38 ans, manipulateurs radio, dont l’un est d’ailleurs monté en grade depuis peu. « Une aberration quand on connaît le mal qu’il a fait. » Explique l’une de ses victimes.

En effet, l’ambiance est délétère depuis des années à cause de ces deux individus. Le service a connu plusieurs départs et démission. « On n’en peut plus. » Explique l’un des salariés qui a dû partir.

Des manip’radio connus pour leurs faits dans les autres hôpitaux

Mais, la réputation de ces deux professionnels a fait le tour de Clermont-Ferrand. « Je n’ai jamais bossé avec eux, mais on les connaît jusqu’ici. Ils sont blacklistés. » Dénonce un médecin au pôle République.

Il faut dire que cela fait plus de 10 ans, que ces 2 manipulateurs radio en font voir de toutes les couleurs à leurs collègues.

L’une d’elle, Jeanne*, est en arrêt depuis l’été 2024. Pourtant, manipulatrice radio aussi, elle travaillait depuis plus de 12 ans à Jean Perrin. Mais, très vite, son physique attire ses deux collègues. « J’étais jeune, je suis blonde, et je fais du bonnet E… » Exprime la victime comme pour s’excuser.

Photos et vidéos à caractère pornographique

Alors, un jour, l’un des deux compères la prend en photo, mime le geste en disant « C’est pour me masturber dessus, ce soir. »

Plus tard, ils lui répèteront : « Montre nous tes seins avant d’avoir besoin de monter sur notre table. » Comme pour la prévenir d’un éventuel cancer, tout en mimant pour l’un le plaisir orgasmique chez l’homme.

Les deux amis s’amusent à montrer des photos et vidéos pornographiques sur leur lieu de travail devant de jeunes collègues, voire stagiaires.

Jeanne, quant à elle, subit, les brimades à répétition. « Ils me traitaient de nulle puis pouvaient revenir avec des chocolats. » Une emprise psychologique qui s’accompagne d’un isolement. Après son arrête maternité, elle devient la cible préférée de ses deux collègues qui se plaignent devant tout le monde de devoir travailler avec elle.

« Sur google maps, j’ai trouvé ta maison »

Elle se fait traiter de « débile » en réunion pédagogique. Mais, les deux collègues pensent se couvrir et l’un d’eux lui dit: « Regarde c’est ta maison sur googlemaps, au besoin je saurai te trouver.» Jeanne prévient à plusieurs reprises médecine du travail et hiérarchie. Hiérarchie qui la trouve régulièrement en larmes. Parfois, elle se faisait hurler dessus par l’un de deux manips sans que personne n’intervienne. Lors d’une confrontation, on lui demande même de rester en poste avec son collègue harceleur, car ça arrange le fonctionnement du service.

La jeune femme, après 10 ans d’harcèlement moral et sexuel, décide de parler. Une enquête RPS est alors diligentée au sein du service entre juillet et septembre 2024. 12 employé.e.s vont dénoncer les propos sexistes, discriminatoires, les gestes obscènes, et une ambiance de travail anxiogène.

Propos homophobes sur un collègue qui a dû démissionner

Les salariés reconnaîtront que Jeanne et l’un de ses collègues sont les cibles les plus récurrentes.

Cette enquête interne aboutira à une simple mise à pieds de 2 jours à l’un et un avertissement à l’autre qui d’ailleurs deviendra dans le même temps, manipulateur principal et donc responsable hiérarchique de ses victimes !

Pourtant, l’enquête montrera bien, selon le document que nous nous sommes procuré, que sont avérés les propos discriminatoires sur la santé ou le physique, les propos sexistes, un comportement déloyal envers l’employeur, les tentatives d’intimidation, et même les moqueries sur patients.

Les arrêts de travail des collègues sont remis en cause constamment par les deux mis en cause, et l’intimidation par la constitution des planning « à la tête » est reconnue.

Moqueries sur la taille du sexe des patients

Les moqueries sur patient portent même jusqu’à la taille du sexe, alors même que le patient, souffrant de cancer passe sur la table de radio.

L’inspection du travail est alors saisie et rend son dossier (que nous nous sommes procuré) le 28 janvier 2025. Le document stipule de nombreux arrêts de travail et démissions. Il relève des propos homophobes envers un de leurs collègues, qui a déposé plainte au pénal. L’inspection démontre bien l’acharnement sur Jeanne, et révèle de nombreux faits de harcèlement sexuel et moral : « Tu n’es pas intelligente mais tu es bonne. » D’autres collègues souffrent d’insultes grossophobes : « Elle met des chips dans son sandwich et se plaint après d’être grosse, elle me dégoûte. »

Intimidations

A plusieurs reprises, les deux mis en cause ont relevé les plaques d’immatriculation des personnes qui osaient parler : « Tu ferais mieux de ne plus garer ta voiture ici. »

Ainsi, 3 salariés ont déposé plainte aux prud’hommes contre le Centre Jean Perrin et au pénal pour harcèlement moral et sexuel.

troubles anxio-dépressifs

Jeanne souffre de troubles anxio-dépressifs qui sont en passe d’être reconnus comme maladie professionnels.

Medecin, avocat, inspection du travail s’accordent à dire que la direction du service et les responsables de ces deux mis en cause n’ont rien fait pour protéger les salariés de ce système de harcèlement et d’emprise.

Poursuites prud’hommales et pénales

Le procès aux prud’hommes se tiendra donc le 6 octobre et les mis en cause seront convoqués au pénal par la suite.

Ils n’ont à cette heure, toujours pas été écartés. Patients et collègues sont donc toujours en passe d’être leurs victimes.

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8 réflexions sur “« Je prends une photo de toi pour me masturber ce soir… »”

  1. Travaillant depuis des années en radiothérapie, je connais bien ces deux hommes, il y a beaucoup de diffamation. Quant à Jeanne, c’est pas une bombe non plus, et elle sort soit disant le dossier 10 ans après les faits. Mon Dieu suis je bête, elle est depuis peu salariée protégée. Chacun en tirera les conclusions qu’il veut.

    1. Mouais je les connais aussi Duran, et tout ce que je lis ne m’étonne guère. Tu veux défendre l’indéfendable, libre à toi. Mais tu vas passer, au mieux, pour un gros guignol quand le verdict tombera.
      L’article ne le précise pas mais j’ai ouï dire que tout cela se sait à l’école de manip depuis belle lurette et que ça freine le recrutement au Centre Jean Perrin…

      1. Effectivement Jeanne ou plutôt la…tia est connue à l’école de manip pour avoir un problème psychologique. Quand on a des dossiers sur tous ses voisins et collègues et avoir pleins de dossier en instance avec la justice faut se poser les bonnes questions.

        1. Bonjour, nous mettons vos commentaires en ligne afin de montrer le harcèlement en ligne dont une des victimes (elles sont plusieurs à avoir déposé plainte!) Fait l’objet.

          Vos commentaires ont été envoyés à l avocat comme pièce supplementaire

        2. C’est beau Duran de chercher à defendre l’indéfendable. Surtout que quand on comprend l’article vous restez bloqué sur « une » personne alors qu’il y a eu une douzaine de plaignantes. Quel rapport entre le fait que cette victime soit salarié protégé et le harcèlement et discrimination des 11 autres? Elle n’a pas été seule à parler à ce que je sache!
          On en parle aussi que les deux harceleurs se soient syndiqués après que l’affaire ait éclatée car d’après un(e) collègues ça pourra les couvrir? Non ça vous ne préférez pas le dire, il vaut mieux taper sur une des victimes en sortant son nom au grand public plutôt que de donner des faits.
          D’ailleurs revenons en à cette personne, pourquoi insister sur elle uniquement en ajoutant qu’elle est connue pour avoir des problèmes psychologiques? Sanpitié a explicitement parlé des deux harceleurs connus à l’école de manip freinant le recrutement, pas d’une manip qui était tutrice des élèves et appréciéesm en plus!
          Niveau psychologiquement instable je reviendrais plutôt sur vous Duran qui faites une fixette sur UNE seule victime alors que 12 ont témoigné, dans divers commentaires sur les réseaux apparemment tout le monde dans Clermont-Ferrand les connaît et personne n’est étonné ! (Blacklisté à République)
          Peut-être auriez-vous besoin de consulter car niveau problème psychologique il n’y a pas besoin d’aller très loin pour voir qui en souffre!

          Merci à la journaliste de mettre en lumière une affaire telle que celle-ci et de montrer que certaines personnes salariées du Centre Jean-Perrin valident ces faits odieux. Désormais c’est apparemment dans les mains de l’avocat de la plaignante si je comprend bien et si elle le souhaite grâce à l’adresse IP qui doit logiquement être jointe au commentaire elle pourra porter plainte pour diffamation et votre profil pourra être rendu public auprès du juge. (Je lis sur l’article que les victimes sont allées au pénal et prud’hommes)
          Bien joué vous venez donc de prouver en vous en prenant qu’à une personne que la psychologiquement instable c’était vous Duran!

    2. Ça va la culture du viol ? C’est pas une bombe ? Donc on peut pas la harceler parce qu’elle n’est pas assez bonne ?
      C’est quoi le message ? Belle démonstration de votre machisme naturel.

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