Un Guidon dans la tête veut donner accès à la mobilité à « ceux qui sont dans la merde »

Un guidon dans la tête insertion et vélonomie, mobilité
Avec son projet Insertion et vélonomie, l'association un Guidon dans la tête veut débloquer l'accès à la mobilité pour ceux dans le besoin.

Quand on essaie de citer les raisons qui peuvent empêcher d’avoir un accès à l’emploi, le manque de mobilité ressort très souvent. C’est vrai que sans voiture, ça peut parfois être compliqué de trouver un moyen pour se rendre sur son lieu de travail. L’association un Guidon dans la tête, qui a organisé son Assemblée générale il y a quelques jours, en est consciente. Et c’est pour cette raison qu’elle a lancé le programme Insertion et vélonomie.

Donner accès à la mobilité

« L’idée, c’est de débloquer l’accès à la mobilité à ceux qui n’en ont pas », explique Grégoire, l’un des trois salariés de l’association. Pour ça, le Guidon dans la tête n’a pas eu besoin de sortir de ses plates-bandes. L’organisation propose habituellement des ateliers d’auto-réparation de vélos. Et l’avantage, c’est que si une voiture coûte cher, a besoin d’entretien et nécessite de passer le permis pour l’utiliser, ce n’est pas du tout le cas des vélos.

En partenariat avec la Mission locale, elle a donc commencé à proposer à des personnes en difficulté un parcours organisé autour de quatre séances. « Pendant la première, on fait de la théorie sur comment marche un vélo, on essaie de dédramatiser les trajets aussi parce que ça ne prend pas tant de temps que ça pour aller à Cournon par exemple », détaille Grégoire. Sur les séances suivantes, les participants mettent la main à la pâte en apprennent à réparer eux-même une machine. « L’idée, c’est de ne pas être dépendant de la panne, d’apprendre à s’en sortir tout seul si besoin. »

A la fin du cursus, tout le monde repart avec sa propre bécane, un casque, un antivol ainsi qu’un kit de réparation. « Et aussi une adhésion à l’association, pour pouvoir revenir et demander des conseils auprès des bénévoles par exemple », complète Grégoire.

En plus de ce cursus de quatre rendez-vous, l’association propose également des séances d’urgence. « Dans ces cas-là, la personne vient une seule fois et c’est beaucoup plus axé sur la réparation du vélo ainsi que le savoir rouler pour ne mettre personne en danger sur la route. »

Aider « ceux qui sont dans la merde »

Avec ce programme, c’est pas loin d’une centaine de jeunes entre 16 et 29 ans qui ont été aidés. Sauf qu’en 2022, l’association a décidé de tout stopper. « C’était financé par le Fond social européen, et ça engendrait plein de problèmes », souffle Grégoire. Parmi eux, de grosses contraintes administratives, et des conditions trop restrictives pour faire partie des bénéficiaires. « Nous, on veut aider ceux qui sont dans la merde. Il y avait plein de gens qui étaient intéressés et qui ne rentraient pas dans les critères. », regrette le salarié.

Du coup, après quelques mois de pause pour réfléchir à des solutions, l’association est revenue avec une nouvelle formule. Fini le Fond social européen, un Guidon dans la tête propose cette fois des prestations. Et ça marche. « On a déjà une vingtaine de séances d’urgence de réservées dans le cadre du PLIE (Plans locaux pluriannuels pour l’insertion et l’emploi ndlr), et il y a pas mal d’autres organisations qui sont intéressées », sourit Grégoire. Un beau succès donc pour cette nouvelle formule, qui devrait permettre d’aider de nombreuses personnes en difficulté.

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2 réflexions sur “Un Guidon dans la tête veut donner accès à la mobilité à « ceux qui sont dans la merde »”

  1. Comparer l’usage de la voiture et l’usage du vélo n’a pas de sens. 3 % des déplacements se font en vélo. pour des distances moyennes de quelques kilomètres. c’est l’usage urbain, jeune ou de détente. La mobilité en zone rurale est à 100 % dépendante de la voiture. Mais il reste presque 8 % de personnes qui ne bougent pas faute de transport collectif organisé ; bus ou train. ce n’est donc pas le vélo qui sera le vecteur de la mobilité sociale.
    Non, le vrai impact lié à l’usage du vélo est l’amélioration de la santé. . Une étude française le prouve : 2000 décès prématurés évités et 6000 cas de maladies chroniques en moins pour un trajet de 2 minutes par jour. Il est noté que le diabète est la maladie la plus sensible à l’effet vélo. Il s’agit donc ici de santé publique et de mode de vie à changer.. L’étude estime le gain pour l’assurance maladie à 190 millions d’euros. (Cf. Que Choisir avril 2024 p.7). L »association ( Un guidon dans la tête) est donc de fait d’utilité publique et devrait se rapprocher du ministère de la santé pour son œuvre de santé publique.

    1. Autant j’adhère à 100% sur la question de la santé publique, autant je ne comprends vraiment pas votre fatalisme. Le constat qu’il y ai aussi peu de trajets à vélo sur des distances aussi courtes doit donner à réfléchir sur la pertinence de l’usage de la voiture dans cette configuration. Si il n’y a que 3% alors la marge de progression est gigantesque et cela doit changer. Prendre comme postulat avec des affirmations définitives, que « La mobilité en zone rurale est à 100 % dépendante de la voiture » est faux, car le vélo, on l’oublie parfois, n’est pas qu’un moyen de faire du sport mais c’est aussi un véhicule. Donc la question de la concurrence entre vélo et voiture est au contraire d’actualité. Il est certain que le vélo est en train de prendre une place de choix en tant que moyen de locomotion à part entière, comme cela se fait depuis longtemps chez nos voisins. Le Guidon dans la tête a identifié que beaucoup d’urbains n’ont pas accès à un emploi au motif qu’ils n’ont pas de véhicule et que par conséquent le vélo peut très bien remplir ce rôle. De plus le facteur santé est de fait pris en compte. Dimitri pour Vélocité 63.

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