La direction de la Pic Auvergne (Plateforme industrielle du Courrier) fermera ses portes le 1er Janvier 2026, entraînant la perte d’emploi de 140 personnes. Les syndicats de la CGT et de Sud protesteront contre cette fermeture le 6 juin. Ils l’estiment injuste, hypocrite et antisociale.
“Une histoire d’argent”
La direction de la Pic Auvergne justifie cette fermeture en avançant qu’il y aurait moins de courrier de nos jours, et qu’une Pic n’est plus nécessaire en Auvergne. Un argument non recevable pour la CGT, qui considère qu’il ne s’agit que d’une “histoire d’argent”.
Une histoire d’argent donc, qui n’a que faire de l’humain. S’ils disent vouloir accompagner ces 140 personnes, leurs actions disent le contraire. “La moyenne d’âge à la Pic c’est 50 ans, et ils nous font transférer aux services de distribution, pour donc devenir facteurs. On nous déclasse ! On n’a pas envie d’être facteur à cet âge” explique Christophe Tartière, secrétaire de section, syndicalisé à la CGT. “L’autre solution, c’est d’être transféré dans une autre Pic, comme à Lyon. Mais la plupart d’entre nous avons une vie de famille ! On ne peut pas se permettre de déménager aussi facilement.”
Sans oublier les intérimaires, qui sont 55 à la Pic Auvergne “Pour eux, les intérimaires, c’est juste de la main d’œuvre.” Ces derniers ne bénéficieront d’aucune aide à la fermeture.
Les employés ne sentent aucune reconnaissance de la part de leur employeur, alors que certains y travaillent depuis très longtemps “Ça fait 39 ans que je travaille ici, et on me demande de réapprendre un métier !” déplore Christophe Tartière. Les syndicats reprochent aussi des conditions de travail difficiles pour les facteurs. Il serait ainsi injuste pour ces personnes formées et fidèles à l’entreprise, de revenir à la case départ.
Pour les plus jeunes, il pourrait être intéressant de changer de carrière, mais les aides au départ sont maigres “Ils veulent nous faire signer un accord social, qui nous donnerait 2000-3000 €. Ce n’est pas grand-chose pour se former à un nouveau métier.” estime Christophe Tartière.
Hypocrisie écologique
La poste se dit engagée pour l’écologie, pourtant cette mesure pourrait avoir de gros impacts sur l’environnement. Sans la Pic Auvergne, une lettre postée à Clermont-Ferrand, pour aller à Clermont-Ferrand va d’abord devoir passer par Lyon pour revenir dans le Puy-de-Dôme. En effet, le courrier des départements 43 et 15 sera transféré à la pic de Montpellier et celui du 63 et 03 à la Pic de Lyon. “On veut mettre des voitures électriques en ville, par contre on va mettre des gros camions thermiques sur de grandes lignes” s’amuse Christophe Tartière.
De plus, toutes les machines contenues à la Pic Auvergne seront jetées à la ferraille. Une quantité de déchets très importante donc.
Évidemment, cette fermeture prévue le 1er janvier 2026 ne contente pas du tout ses employés. “Une Pic en Auvergne peut exister et doit même exister” réclame la CGT. Ils se rassembleront le 6 juin à 14h à la Pic Auvergne, située à Lempdes.
(La photo utilisée en couverture n’a valeur que d’exemple. Elle date d’octobre 2023, lors d’un rassemblement pour la défense des conditions de travail et de meilleurs salaires)
2 réflexions sur “Clap de fin à la Pic Auvergne”
Que de souffrance. La poste devient qu’une illusion. Courage à vous tous.
Je pense que la France marche sur la tête. Aujourdhui tout le monde parle d’économies d’énergie et surtout le gouvernement, alors la décision de fermer le centre de tri de Lempdes est d’une incohérence totale. L’humain est réduit à rien dans tout ce gâchis. Le ministère a t’il pensé aux 140 salariés qui vont devoir réorganiser leurs vies. Il faut comprendre que les gens sont motivés d’aller au travail quand on voit de tels agissements.